Inauguration de l'exposition 1943 - 2023 Rafles et Destructions - Marseille se souvient. Du quai du Port au Quai de la Fraternité, en passant par les grilles de l'Intercontinental, les grilles de la place Bargemon, du Palais de la Bourse et la façade de l'Opéra, l'exposition retrace l’histoire des rafles marseillaises de 1943, de l’évacuation forcée et de la destruction des Vieux-Quartiers, des transferts et déportations des marseillais.
À partir de 10h :
- Parvis de l’Hôtel de Ville
Cérémonie protocolaire, en présence des autorités civiles et militaires, d'une chorale du collège de la Major et d’un choeur lyrique du conservatoire de musique de Marseille. Le Conseil Municipal des Jeunes, ainsi que des scolaires, primaires et maternelles, seront également présents.
- Opéra
Inauguration de l'exposition Le Temps des Rafles dans le foyer de l’Opéra. Cette exposition, adaptation de celle réalisée sous la direction de Serge Klarsfeld en 1992, est coproduite par le Mémorial de la Shoah et l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.
Aujourd’hui encore, l’histoire dela destruction des Vieux-Quartiers et des rafles de 1943 à Marseilleest absente des programmes scolaires. Cette histoire, notre histoire, est oubliée du récit national de la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de Marseillais n’en connaissent que des fragments.
Pourtant, les rafles – notamment de l’Opéra – comme la destruction des Vieux-Quartiers sont inscrites dans notre histoire par l’antisémitisme et la violence inouïe à laquelle se sont livrées les forces de la Collaboration et celles de l’Allemagne hitlérienne.
De par leur ampleur et leur organisation, ces rafles sont comparables, par bien des aspects, à celle du Vélodrome d’Hiver à Paris. En quelques jours, ce sont20 000 personnes qui ont été arrachées à leur foyer,15 000 qui ont été internées à Fréjus, et 1 642 qui ont été déportées vers les camps nazis, dont la moitié sont juives.
Par son ampleur, la destruction des Vieux-Quartiers marque la volonté de gommer de la carte cette Marseille vivante et populaire.Le 1er février commence le dynamitage de 14 hectares de ce que l’on appelait les Vieux-Quartiers. Trop longtemps les témoignages des Marseillaises et des Marseillais n’ont pas trouvé l’écho qu’ils auraient dû avoir.
L’histoire s’écrit au présent. Les travaux des historiens ne cessent d’approfondir, d’analyser et d’objectiver des faits du passé. Mais l’histoire n’est pas neutre et des faits peuvent faire l’objet d’amnésie collective. Ce sont alors des hommes et des femmes qui entretiennent une mémoire particulière. Les traces infimes d’un souvenir ou d’un traumatisme se rassemblent, et ce qui n’était alors qu’un passé occulté prend forme à travers un récit historique exigeant.
À l’occasion des commémorations des 80 ans de cette tragédie, Marseille plus que jamais, se souvient de son histoire si singulière.
Victor Léo