L'Humour juif, pour ne pas pleurer ? + Les chansons que nous ne pourrions plus chanter

Conférence par Franck Médioni (diplômé d’ethnologie, journaliste et écrivain français), puis table ronde proposée par le journal Marianne, avec Natacha Polony (journaliste et directrice du journal), Alain Léauthier (conseiller éditorial du journal et écrivain) et Étienne Kippelen (compositeur et musicologue)

« L'Humour juif, pour ne pas pleurer ? »

Avec Franck Médioni, diplômé d’ethnologie, journaliste et écrivain français, suivi d’un échange avec un.e critique littéraire.

« Rires et soupirs. Pour les Juifs, rire, c’est aussi “rire quand même”, “rire malgré tout” selon l’expression de Rilke. Un rire parfois amer et vengeur mais libérateur. C’est un mouvement de l’esprit, une source de vie face à l’oppression, les vicissitudes de l’histoire – avec une grande hache comme dit Georges Perec – a fait subir au peuple juif. “Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain” écrit Henri Bergson. Les histoires juives, dans leur désenchantement joyeux, leur autodérision enjouée, leur désillusion sans ressentiment, leur lucidité sans haine, sont profondément humaines, irrésistibles, pétillantes d’intelligence. L’humour juif a plusieurs visages. C’est celui de Groucho Marx, Pierre Dac, Tristan Bernard, René Goscinny, Woody Allen, Larry David, Franz Kafka, Billy Wilder, Cholem Aleichem, Wolinski, Patrick Timsit, Serge Gainsbourg, Albert Einstein, Albert Cohen, Romain Gary et Philip Roth. L’humour, une révolte supérieure de l’esprit ? L’humour juif, pour ne pas pleurer ? »

 

Table ronde proposée par le journal Marianne : “Les chansons que nous ne pourrions plus chanter”

Avec trois intervenants dont Natacha Polony, journaliste et directrice du journal Marianne, Alain Léauthier, conseiller éditorial du journal Marianne et écrivain et Étienne Kippelen, compositeur et musicologue.

« L’échéance est encore lointaine mais faisons un pari : cette année encore les Américains auront peu de chance d’entendre sur leurs radios un classique des rengaines de Noël, Baby it’s cold outside (Chérie, il fait froid dehors). Le morceau date de 1949 mais il est désormais prohibé sur les ondes outre-Atlantique, du moins dans sa version originale. En 2018, dans son numéro de fin d’année, Marianne racontait les raisons de cette étonnante censure de facto : la chanson décrivait par le menu les stratagèmes de l’homme amoureux pour convaincre une femme de rester à ses côtés. Du harcèlement sexuel, ni plus ni moins selon les ligues de vertu néo-féministes. Depuis, les paroles ont été modifiées afin de tenir compte des “nouvelles sensibilités” dans la société. Va-t-on pareillement réviser une bonne partie du patrimoine musical national-la chanson française, une exception en soi-au prétexte qu’on y entend, venu d’hier, une foule d’émotions et notations, aujourd’hui insupportables à certaines oreilles ? Ce n’est pas une obligation mais une “bonne chanson” porte souvent en elle les traits de l’époque qui l’a vu naître. C’est même quelquefois tout son intérêt et concerne à peu près tous les domaines de l’activité humaine. Faudra-t-il désormais soumettre la création à la moraline des nouveaux Trissotins ? On en débattra avec Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne et Alain Léauthier conseiller éditorial de l’hebdomadaire. »

Bibliothèque Départementale des Bouches-du-Rhône
Le mercredi 19 octobre 2022 à 14h30
Entrée libre
www.semainedelapopphilosophie.fr
20 rue Mirès
13003 Marseille
04 13 31 83 73