Nancy Huston - Arbre de l'oubli

Lecture de son nouveau roman par l'autrice et Jean-Marie Théodat

Dans son nouveau roman, Arbre de l’oubli, Nancy Huston ouvre des débats complexes et actuels autour d’une histoire simple. Elle nous confronte aux tourments d’une métisse américaine qui, en quête de ses origines, va se retrouver impliquée dans les grands débats, aujourd’hui initiés par le racisme, le féminisme, l’esclavage, la gestation pour autrui.

Quand s’ouvre ce livre, Shayna, qui n’est plus une enfant, arrive à Ouagadougou. Nous sommes en 2016. Elle porte en elle toutes les questions et contradictions de notre temps, celles du féminisme, de la procréation, mais aussi du genre et de la laïcité. Au récit de son enfance viennent se mêler des bribes de celle de son père et de celle de sa mère, formant un tourbillon entre passé et présent.

Née à Calgary (Canada), Nancy Huston grandit sans sa mère qui quitte le foyer familial alors qu’elle n’a que six ans. Elle décrira elle- même le rapport qu’elle a avec sa mère en le quali ant de “lien d’absence, exclusivement nourri d’imaginaire et d’évocations” à travers les mots et lettres que celle-ci lui enverra. Nancy Huston fera de cet abandon maternel une force majeure, la transformant en une de ses principales sources d’inspiration. En 1973, à 20 ans, elle arrive en France. Censée initialement rester un an, elle s’y plaît tellement qu’elle décide de rester et devient l’élève du célèbre écrivain et sémiologue français, Roland Barthes. Participant, à la fin des années 70, au Mouvement de Libération des Femmes (MLF), elle commence à écrire quelques essais. Mais c’est à travers son statut et son travail de romancière qu’elle connaitra le succès et la notoriété. Elle a publié de nombreux romans et essais chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996, prix Goncourt des lycéens et prix du Livre Inter), L’Empreinte de l’ange (1998, grand prix des Lectrices de Elle.), Lignes de faille (2006, prix Femina), Passions d’Annie Leclerc (2007) et L’Espèce fabulatrice (2008).

Jean-Marie Théodat, né en 1961 à Port-au-Prince, après des études secondaires en Haïti, a entrepris des études de géographie à l’Université Paris Sorbonne, jusqu’à l’agrégation puis le doctorat sur le thème de la double insularité induite par la frontière entre Haïti et la République dominicaine. Recruté comme Maître de Conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a assuré des cours de géographie politique, économique et culturelle de 1998 à 2010. Pendant ce service, il a mené des études de terrain avec des étudiants, dans le cadre des stages de terrain de Licence dans un petit village des Alpes Maritimes, Roquesteron : techniques d’enquêtes, guide d’entretien, cartographie et utilisation de la vidéo. Depuis 2010, il est rentré en Haïti pour participer à la relance de l’enseignement supérieur et de la recherche après le séisme dévastateur. Il enseigne la géographie à l’ENS de Port-au-Prince.

Abbaye de Montmajour
Le mercredi 16 juin 2021 à 19h
5/10 €
http://www.lemejan.com/
Route de Fontvieille
13200 Arles
04 90 54 64 17