Riam Festival rencontre Filles De Bledards & Friends

Table ronde, discussions et dj set


FILLES DE BLÉDARDS & FRIENDS
VOYANCE ET DISCUSSION

Dans le cadre du RIAM Festival 2019 à Marseille, Filles de Blédards vous invite à sa table ronde.

18h-19h
ATELIER: JEUNES ARTISTES, VENEZ POSER VOS QUESTIONS!

Parce qu’on est tou.te.s légitimes et qu’on a pas tou.te.s les mêmes outils, ces six intervenantes échangeront leurs différentes expériences et ouvrirons grands leurs yeux et leurs oreilles pour parler de VOS travaux et de VOS projets.

Attention: Atelier limité à 20 pers. !
Inscrivez-vous par mail sur fillesdebledards@gmail.com

19h-21h
DISCUSSION: Être artiste et enfant de l’immigration, qu’est ce que ça implique?
Six filles de blédards, six artistes et six femmes engagées présenteront leurs travaux et leurs actions. Elles discuteront entre elles et avec vous du monde de l’art et de la culture, des changements qui s’y opèrent , et de ceux qui doivent encore s’opérer.

21h-22h
DJSET: MYSTIQUE, Marseille.

INTERVENANTES:
- DJ Waka : Co-présidente de l’association Umoja et du Festival Intersections, productrice et rappeuse.
https://www.facebook.com/wakabahamprod/

- Maja-Ajmia Zellama, Membre du collectif bruxellois « Bledarte » et réalisatrice.
https://www.instagram.com/bledarte_collective/

- Sara Sadik, artiste multimédias.
https://www.instagram.com/sarasadikofficiel/

- Sofia Ould Kaci, membre du collectif festif « Chkoun is it? » et éducatrice spécialisée.
https://www.instagram.com/chkounisit/

MODÉRATRICES:
-Mariam SaintDenis et Alexia Fiasco: Fondatrices du collectif Filles de Blédards et photographes.

Événement gratuit!

www.riam.info

Coco Velten
Le jeudi 24 octobre 2019 à 19h
Entrée libre
https://www.facebook.com/cocovelten/
16 rue Bernard du Bois
13001 Marseille

Article paru le mercredi 16 octobre 2019 dans Ventilo n° 435

RIAM Festival 2019

Plateforme généreuse

 

L’art est un joyau communautaire qui s’affranchit des frontières. Festival plus accueillant et anticonformiste que jamais, le RIAM — Rencontres Internationales des Arts Multimédia — nous enjoint à faire de la culture un espace de totale témérité. Les artistes européens à l’honneur font partie d’un surprenant réseau créatif où les possibilités de s’exprimer ont des supports pluriels, d’une technologie exceptionnelle. Cette seizième édition a tout bon !

  La multiplicité est rarement aussi bien assumée : d’un point de vue artistique, technique et éthique, le RIAM Festival est un évènement parfaitement multiple. Au cœur de la ville, durant deux semaines, les scènes et les genres sont volontairement mélangés, les propos et débats toujours plus engagés, les performances poussées par la beauté du progrès. Sur le terrain, quelles bonnes graines le RIAM vient-il semer ? Des expositions d’art contemporain et digital (œuvres plastiques, supports audio et vidéo…), des productions physiques, des shows rythmés aux influences infinies, des voyages sensibles, sensoriels, poétiques jusqu’au bout de la nuit. Autre particularité du festival : l’art de la conférence et du regroupement d’idées en ateliers. Cette année, le collectif Filles de Blédards interroge la légitimité à être artiste et enfant d’immigrés. Un rendez-vous bouillonnant et supposément décisif puisqu’il laisse carte blanche aux intervenantes invitées. Discuter en toute conscience, sublimer la pensée collective, poser des mots sur les maux de notre société, c’est aussi faire fi de toute forme d’autorité ! D’une galerie ou d’une scène à l’autre, l’ode à la résistance et à la transformation se récite sans modération. Comme avec l’exposition Meraki du duo Voogt (à la Galerie Art-Cade – Grands Bains Douches de la Plaine), qui raconte la collecte musclée des déchets d’une plage crétoise. Comme avec le travail de Sara Sadik (galerie Voiture 14) qui reprend les codes d’un environnement ciblé — les quartiers Nord de Marseille — pour mieux les détourner dans un univers fictif où l’immersion virtuelle se fait le socle d’une insoumission perpétuelle. Comme avec l’ensemble des musiciens européens programmés qui, s’ils empruntent l’essence d’un genre défini (afrobeat, reggaeton, techno, rap, minimale), recherchent davantage à le « bricoler ». Les résultats sonores sont joyeusement métissés, échappant ainsi à la rigidité d’une catégorie et offrant un spectacle complet, une expérience proche de la transe. Des concerts et dj sets qui ont les (ré)percussions qu’ils méritent puisqu’ils ouvrent une conversation tantôt sensuelle tantôt psychédélique avec le public. Jusque dans sa genèse, le RIAM est une histoire de liens et de réseaux humains : grâce à la plateforme Shape (financée par le programme Europe Créative), de nombreux jeunes artistes peu exposés médiatiquement bénéficient de subventions pour créer et diffuser leur talent plus aisément. Une aubaine qui permet au festival de mettre en lumière ces artistes européens et pluridisciplinaires pleins de promesse, mais aussi de leur offrir un tremplin concret vers la reconnaissance et la liesse. L’émersion culturelle devient ici une priorité, le fruit d’une sélection pointue qui se fait le reflet de la modernité. Le « genre » de ces fraîches bêtes de scène est d’ailleurs délibérément varié. Gloire aux artistes étrangers, androgynes ou girl-power qui chassent et croisent enfin leur identité en toute liberté. Parce qu’il s’oppose aux gros festivals, certains devenus d’impersonnelles cash machines, et au business musical, le RIAM ouvre une fenêtre de tir — et de plaisir — plus étroite mais aussi plus intimiste et aventureuse. Ses objectifs sont légion : sortir des esthétiques populaires et des phénomènes de masse, « abasourdir » les fidèles et les curieux par ce vent de nouveauté — voire d’insoupçonné — qui souffle de façon inconditionnelle chaque année, œuvrer pour que ces rassemblements bigarrés et populaires changent enfin de ton. Grâce au RIAM, l’art se fond dans cette magnifique intention : celle de l’hybridation et de la réinvention. Promesse largement tenue puisque ces « pépites » protéiformes de toutes nationalités, ces productions désormais déculpabilisées s’offrent sans retenue aucune à une assistance fidèle, partageuse et passionnée. Cette année encore, le festival convoque le public autour d’une programmation peu banale : dans la vie comme dans l’art, l’émergence est une évidence !  

Pauline Puaux

 

RIAM Festival : jusqu’au 26/10 à Marseille. Rens. : www.riam.info

Le programme complet du RIAM ici