Yohanne Lamoulère / Kamel Khelif

Conversation autour de leur travaux respectifs suite à la parution du n° 5 de la revue Halogénure (avec photographies de Yohanne Lamoulère), et la publication de Même si c'est la nuit (Otium éditions), le dernier ouvrage de Kamel Khelif.

En présence de Jean Fournier, co-fondateur de Halogénure.

Halogénure est une revue semestrielle de photographie alternative, fondée et animée par un groupe de six passionnés qui se sont rencontrés autour de leur amour des pratiques photographiques dites «pauvres». Principalement consacrée aux procédés argentiques et pré industriels, sa ligne éditoriale donne la part belle aux travaux immersifs, aux expérimentations, aux bricolages, aux altérations, aux interventions diverses menées sur le support, ainsi qu’aux pratiques photographiques pauvres et hybrides ; autant de versants différents qui n’ont pour point commun que de converger vers une pratique matériellement en voie de disparition : celle du tirage. Structurée autour de trois cahiers thématiques par numéro, Halogénure propose à ses lecteurs un objet éditorial total. A la fois objet graphique, livre photo, et recueil de la parole des photographes interviewés, Halogénure tend à déconstruire le récit photographique traditionnel pour donner à voir, au plus près, une zone marginale mais extrêmement active de la photographie contemporaine.

"Yohanne Lamoulère naît en 1980, pas très loin de la Méditerranée. Elle obtient son bac aux Comores, prépare une licence d’histoire de l’art à Montpellier, puis est diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2004, et s’installe finalement à Marseille. Yohanne n’a jamais eu la fibre du portraitiste mercenaire, dont le cadrage gommerait docilement le personnage tombé en disgrâce pour mieux inclure le « fils de » promis à un bel avenir. Elle préfère la compagnie des gens. Pas parce qu’elle en aurait fait un épais concept, mais parce que c’est là où elle vit. Elle met du sien dans ses images sans jamais basculer dans le nombrilisme, cette subjectivité sans fond qui rend le monde plus opaque qu’il ne l’est vraiment." (Bruno LeDantec).
Son dernier ouvrage paru : Faux Bourgs (Le Bec en l'air).

Même si c'est la nuit (Otium éditions) est le titre du dernier ouvrage publié par Kamel Khelif.
"En exergue, quelques mots empruntés à un ouvrage de son ami, l'écrivain et psychanalyste Nabile Farès disparu en 2016 : "Que /cette vie/ pour vie / Que/ cet/ amour/ pour/ amour/ Que/ cette nuit/ pour nuit/ mon dieu/ écoutez/ ce battement " (Le Chant d'Akli, L'Harmattan, 1981). De nuit et d'amour il est en effet question dans ce récit qui commence à la tombée de la nuit et s'interrompt avec les premières lueurs de l'aube. Un récit à la troisième personne, où le personnage, un dessinateur, n'est pas "je", mais "il", mise à distance nécessaire pour que ce personnage puisse exister en tant que tel et ouvrir l'album sur une réalité qui ne soit pas autobiographique, mais bien, sur un espace imaginaire, sur une aventure nocturne interrogeant l'étrangeté de la condition humaine (que l'on appelle la vie), la quête d'amour et la solitude, l'espoir et la nostalgie, le rêve et la réalité"

Zoème
Le jeudi 3 octobre 2019 à 19h
Entrée libre
http://zoeme.net/
8 rue Vian
13006 Marseille
06 14 59 50 34