ie Hiros (1h). Chorégraphie : Cassiel Gaube. Création et danse : CasC.iel Gaube, Federica "Mia" Miani et Diego "Odd Sweet" Dolciami. Dès 13 ans" />
 
		Le chorégraphe belge considère ici l’étude au sens musical du terme : une composition qui explore une technique, un vocabulaire. Bienvenue dans l’univers de la House Dance ! Ce mouvement américain freestyle aussi subtil que technique où les ondulations des corps et la dextérité des pieds fascinent et envoûtent. Pas de musique dans la nouvelle chorégraphie de Cassiel Gaube. Juste le bruit que font les baskets dans leurs passes virtuoses, à peine plus sourd que des claquettes. Et aussi le souffle des trois danseurs embarqués dans cet entraînement magnifique. Comme sur un ring, ils évoluent en duos, se suivent, se défient, se synchronisent, s’enroulent.
Cassiel Gaube s’inspire de mouvements ou de pas connus pour décliner des variations, inventer de nouvelles manières de les articuler entre eux, de répondre et s’accorder au corps qui se meut en face ou à côté...
Karim Grandi-Baupain
 © Mathilda Olmi[/caption]
Ils sont deux Aurélien à donner son titre au spectacle. Il y a d’abord l’astrophysicien Aurélien Barrau qui, en 2019 à l’Université de Lausanne, donne une conférence mémorable et alarmiste sur le dérèglement climatique. Et il y a le comédien Aurélien Patouillard, également physicien de formation, qui s’empare de son discours. Le metteur en scène suisse François Gremaud, qui a largement fait parler de lui avec son Phèdre, vif succès du In d’Avignon 2019, vient de faire l’ouverture du Festival d’Automne à Paris avec ce nouvel opus. Reprenant la forme de la conférence, il théâtralise, avec son art magistral du décalage joyeux (alors que l’on aurait plutôt envie de pleurer), cet énième cri d’alarme afin d’arrêter le drame en marche qu’Aurélien Barrau qualifie de « plus grand défi de l’histoire de l’humanité ». Raisonner par l’absurde, une manière d’éveiller autrement les consciences, doublement revigorante !
 © Mathilda Olmi[/caption]
Ils sont deux Aurélien à donner son titre au spectacle. Il y a d’abord l’astrophysicien Aurélien Barrau qui, en 2019 à l’Université de Lausanne, donne une conférence mémorable et alarmiste sur le dérèglement climatique. Et il y a le comédien Aurélien Patouillard, également physicien de formation, qui s’empare de son discours. Le metteur en scène suisse François Gremaud, qui a largement fait parler de lui avec son Phèdre, vif succès du In d’Avignon 2019, vient de faire l’ouverture du Festival d’Automne à Paris avec ce nouvel opus. Reprenant la forme de la conférence, il théâtralise, avec son art magistral du décalage joyeux (alors que l’on aurait plutôt envie de pleurer), cet énième cri d’alarme afin d’arrêter le drame en marche qu’Aurélien Barrau qualifie de « plus grand défi de l’histoire de l’humanité ». Raisonner par l’absurde, une manière d’éveiller autrement les consciences, doublement revigorante !
Marie Anezin
 Monument de kitsch et d’outrance au point d’être devenu culte, le film Showgirls montre l’ascension et la déchéance de son héroïne, une ancienne prostituée déterminée à faire carrière à Las Vegas. Galvanisé par ses précédents succès Total Recall et Basic Instinct, Paul Verhoeven a le champ un peu trop libre pour son époque et ne trouvera pas son public parmi ses contemporains qui, au contraire, raillent son film pour son mauvais goût. La carrière cinématographique de son interprète, la belle Elisabeth Berkley (aka Jessie dans la série pour pré-ados Sauvés par le gong) en fera ainsi les frais. Tout étant affaire d’époques, presque trente ans plus tard, le tandem Marlène Saldana et Jonathan Drillet réhabilite l’œuvre choc dans un spectacle mêlant Beckett et culture queer. Un monologue sur fond de pole dance donnant à entendre les injonctions les plus cruelles du film et le son électro de Rebeka Warrior (Sexy Sushi).
Monument de kitsch et d’outrance au point d’être devenu culte, le film Showgirls montre l’ascension et la déchéance de son héroïne, une ancienne prostituée déterminée à faire carrière à Las Vegas. Galvanisé par ses précédents succès Total Recall et Basic Instinct, Paul Verhoeven a le champ un peu trop libre pour son époque et ne trouvera pas son public parmi ses contemporains qui, au contraire, raillent son film pour son mauvais goût. La carrière cinématographique de son interprète, la belle Elisabeth Berkley (aka Jessie dans la série pour pré-ados Sauvés par le gong) en fera ainsi les frais. Tout étant affaire d’époques, presque trente ans plus tard, le tandem Marlène Saldana et Jonathan Drillet réhabilite l’œuvre choc dans un spectacle mêlant Beckett et culture queer. Un monologue sur fond de pole dance donnant à entendre les injonctions les plus cruelles du film et le son électro de Rebeka Warrior (Sexy Sushi).
BC
 © Lorraine Wauters[/caption]
Malgré son sujet ardu, la Syrie, l’ouvrage d’Antoine Wauters est l’une des très bonnes surprises de la rentrée littéraire. Un vieux poète, qui chaque jour plonge de sa barque pour visiter les ruines désormais sous-marines de son village natal, en ressort un bouquet de réminiscences où horreurs vécues et douce nostalgie cohabitent dangereusement. Pour sa lecture, Antoine Wautres dit vouloir quelque chose de simple, juste les mots de Mahmoud : « C’est une expérience de plongée, une immersion dans la mémoire d’un homme qui a tout perdu, mais qui ne peut se résoudre à abdiquer, qui s’accroche à la vie et veut sauver ce qu’elle a de beau. C’est un message fraternel, une invitation à cesser de répondre à la brutalité du monde par toujours plus de brutalité, mais au contraire par du calme, de la paix et de la douceur. La poésie contient ces trois choses si précieuses. Calme, paix et douceur. » Et sous l’écriture de l’auteur belge, on peut rajouter « beauté » !
 © Lorraine Wauters[/caption]
Malgré son sujet ardu, la Syrie, l’ouvrage d’Antoine Wauters est l’une des très bonnes surprises de la rentrée littéraire. Un vieux poète, qui chaque jour plonge de sa barque pour visiter les ruines désormais sous-marines de son village natal, en ressort un bouquet de réminiscences où horreurs vécues et douce nostalgie cohabitent dangereusement. Pour sa lecture, Antoine Wautres dit vouloir quelque chose de simple, juste les mots de Mahmoud : « C’est une expérience de plongée, une immersion dans la mémoire d’un homme qui a tout perdu, mais qui ne peut se résoudre à abdiquer, qui s’accroche à la vie et veut sauver ce qu’elle a de beau. C’est un message fraternel, une invitation à cesser de répondre à la brutalité du monde par toujours plus de brutalité, mais au contraire par du calme, de la paix et de la douceur. La poésie contient ces trois choses si précieuses. Calme, paix et douceur. » Et sous l’écriture de l’auteur belge, on peut rajouter « beauté » !
Marie Anezin
 Comme le dit Jan Martens, venir voir « un portrait dansé d’Elisabeth Chojnacka, une claveciniste polonaise qui vivait à Paris, décédée il y a quatre ans, vous pourriez penser “Ce n'est pas pour moi (je le pensais aussi)”. » Et pourtant, le chorégraphe flamand réussit une fois de plus à réinventer sa danse. Il nous fait découvrir, corporellement et avec des documents d’archives, des souvenirs de ses collaborateurs, cette incroyable artiste engagée et avant-gardiste, pour laquelle plus de quatre-vingts compositeurs (parmi lesquels Ligeti, Montague, Krauze, Xenakis, Finzi, Nyman…) ont écrit des œuvres ! Une musique complexe et intense dont les boucles répétitives font vibrer le corps de Jan Martens, à la manière d’un capteur de sons, une vibration électrique, un chaos de pulsations rythmiques… Ou, devenue plus fluide, une musique qui mute en une danse tantôt énergique, enjouée, puis « caresse », en opposition aux frappés rugueux des touches du clavecin. Une musique qui reprend le pas sur la danse et confirme une fois de plus le talent de Jan Martens pour nous surprendre avec génie.
Comme le dit Jan Martens, venir voir « un portrait dansé d’Elisabeth Chojnacka, une claveciniste polonaise qui vivait à Paris, décédée il y a quatre ans, vous pourriez penser “Ce n'est pas pour moi (je le pensais aussi)”. » Et pourtant, le chorégraphe flamand réussit une fois de plus à réinventer sa danse. Il nous fait découvrir, corporellement et avec des documents d’archives, des souvenirs de ses collaborateurs, cette incroyable artiste engagée et avant-gardiste, pour laquelle plus de quatre-vingts compositeurs (parmi lesquels Ligeti, Montague, Krauze, Xenakis, Finzi, Nyman…) ont écrit des œuvres ! Une musique complexe et intense dont les boucles répétitives font vibrer le corps de Jan Martens, à la manière d’un capteur de sons, une vibration électrique, un chaos de pulsations rythmiques… Ou, devenue plus fluide, une musique qui mute en une danse tantôt énergique, enjouée, puis « caresse », en opposition aux frappés rugueux des touches du clavecin. Une musique qui reprend le pas sur la danse et confirme une fois de plus le talent de Jan Martens pour nous surprendre avec génie.
Marie Anezin
