5 concerts à la Une 178

5 concerts à la Une 178

Blurt > le 8 à Montévidéo
Leeroy > le 8 au Café Julien
Antiquarks > les 8, 9 et 10 à l’Exodus
Grosso Gadgetto > le 9 à l’Embobineuse
Ministère des Affaires Populaires > le 10 au Dock des Suds

Blurt > le 8 à Montévidéo
Liberté : le maître mot de la semaine. Celui qui va vous guider tout au long de cette sélection, comme une évidence, parce que ça arrive parfois. Et que les temps s’y prêtent… Comment, dès lors, mieux commencer qu’avec Blurt, artificier d’une musique « free » par définition ? Formé par le poète Ted Milton au début des années 80, ce trio (qui ne s’est jamais stabilisé qu’autour de son inquiétant leader) fut perçu à l’époque comme la réponse anglaise au séminal courant no-wave – qui fédérait alors la bohème issue du mouvement punk et l’avant-garde new-yorkaises. Sans doute parce que Blurt répondait aussi aux canons de l’ère post-punk (minimalisme arty et DIY triomphant), mais surtout parce que Milton, saxophoniste et vociférateur patenté, évoquait à plus d’un titre le mythique James Chance. En moins bien, évidemment, mais c’est une autre histoire.
Let there be Blurt : the best of Blurt (Salamander) www.tedmilton.com

Leeroy > le 8 au Café Julien
La nouvelle est tombée en janvier : Leeroy se casse du Saïan Supa Crew. Aucune brouille, non, simplement l’envie de se consacrer à sa carrière solo, en marge du projet qu’il avait initialement lancé (Explicit Samouraï). Courageux : vu le succès du dernier Saïan, Leeroy aurait pu continuer à s’en mettre plein les fouilles, et ce sans perdre une once de crédibilité. Au lieu de ça, le rapper s’est lancé dernièrement dans un trip… « Bollywood », en sortant un disque de commande (où il revisite des titres extraits de bandes originales du cru) puis en s’investissant dans un court-métrage tout aussi marqué par le kitsch indien (Bollywoogie). En outre, il prépare son premier album, joue les comédiens (Poltergay), s’engage pour Amnesty International… et donne ici son premier concert sous son nom. Bref, il profite de sa notoriété pour s’éclater un peu hors-champ. Il a raison.
Open bar (sortie au printemps chez Virgin) www.leeroy.fr

Antiquarks > les 8, 9 et 10 à l’Exodus
Pour la petite histoire : le quark est un élément essentiel des particules élémentaires, qui ne peut créer de la matière qu’en s’associant à un anti-quark. Richard Monségu (chant/batterie/ percussions) est un quark, c’est-à-dire bien peu de choses, sauf qu’il a trouvé son anti-quark, Sébastien Tron (vielle à roue évoquant, au choix, un violoncelle ou un synthé). Et c’est fou comme la science, en associant tout et son contraire, genres, cultures, langues, peut faire avancer le folklore. Au sujet de ce tandem lyonnais taillé pour la scène, la première erreur serait, eu égard à la formule, de n’y voir qu’un heureux compromis entre Dupain (le socle trad’ porté jusqu’à la transe) et Bumcello (jam-session minimaliste mais cultivée). En fait, ces lauréats d’un tremplin world organisé par l’Auditorium de Lyon ne ressemblent à rien de ce qu’on connaît. C’est toujours un putain de bon signe.
Le Moulassa, musiques de l’interterrestre (Coin-Coin Prod) www.antiquarksduo.org

Grosso Gadgetto > le 9 à l’Embobineuse
La liberté, dès lors qu’on parle musique, c’est aussi et surtout l’indépendance. Et de ce côté-là, le dénommé Rico, fondateur du label Jarring Effects, en connaît un rayon. Après avoir donné corps à cette entité lyonnaise unanimement saluée pour son action (production, organisation de festivals, multimédia), il a lancé un autre label, Stepping Razor, dont la première signature est Grosso Gadgetto. A l’origine, le projet d’un seul homme, Christian Gonzalez, vite rejoint pour les besoins de la scène par un turntablist, un vidéaste, un Mc déguisé en Elvis (!) et… Rico derrière les manettes (il avait été ingé-son pour High Tone). Tout ce petit monde connaît bien son affaire, et les amateurs d’abstract hip-hop aux accents dub ou electro (qui étaient là pour le plateau JFX organisé par Marsatac au Poste) ne pourront qu’y trouver leur compte. Dans le cas contraire, l’équipe de l’Embob’ se chargera de leur mettre.
How long do you have to wait ? (Stepping Razor/Pias) www.grossogadgetto.com

Ministère des Affaires Populaires > le 10 au Dock des Suds
Lundi dernier, Nicolas Sarkozy lançait véritablement la campagne électorale à la TV en inaugurant, sur TF1, une émission en direct avec un panel représentatif de Français. C’est drôle : une phrase anodine, presque une information, et déjà quelque chose qui cloche. Voyons : Nicolas Sarkozy premier sur le prime-time ? Normal, il l’est tout autant dans les sondages. Nicolas Sarkozy sur TF1 ? Ici ou ailleurs… Un panel représentatif de Français ? Hormis quelques anomalies (deux homos, un jeune, trois bronzés qui font peu de ski), rien à signaler dans la France profonde. Et muette, paralysée par l’image qu’elle renvoie face aux caméras. Un Ministère des Affaires Populaires, finalement, c’est pas si con : rendre la parole à qui de droit, la rue et les campagnes enfin unies d’une même voix, comme avant eux Zebda et les cousins de Java. La France, quoi !
Debout là d’dans ! (Booster/Pias) www.map-site.fr

PLX