Nouvelle Vague-Génération Bagnolet présenté au Pavillon Noir

Nouvelle Vague-Génération Bagnolet présenté au Pavillon Noir

Reprise des corps

Avec Nouvelle Vague-Génération Bagnolet, Emilio Calcagno ressuscite quatre pièces du répertoire chorégraphique national avec plus ou moins de bonheur.

photo-chansons-de-nuit.jpgDans le système si particulier de la danse française, le Concours chorégraphique de Bagnolet initié en 1967 aux portes de Paris fut à l’origine de l’émergence des plus grands chorégraphes français. C’est donc en toute cohérence que le Pavillon Noir, Centre Chorégraphique National, dans sa mission de service public de patrimonialisation de la danse, a accueilli la semaine dernière la création d’Emilio Calcagno. Lui-même ancien danseur virtuose du Ballet Preljocaj, et aujourd’hui responsable des actions pédagogiques du Ballet et de la formation D.A.N.C.E, il a choisi quatre pièces qu’il estime représentatives du « répertoire » de la danse contemporaine française. Objet artistique autonome, Nouvelle Vague-Génération Bagnolet présentait ainsi les trios lauréats de Dominique Bagouet, Jean-Claude Gallotta, Daniel Larrieu et Angelin Preljocaj, en s’appuyant sur la contextualisation filmée de Denis Lavant, ici en Monsieur Loyal multipliant les anachronismes, dans un montage formaté, pédagogique, voire un peu ronflant.
Cependant, le mérite est là : transmettre ces moments de danse et en nier la nostalgie grâce à la qualité d’interprétation de ces jeunes danseurs, qui revitalisent les gestes et situations chorégraphiques de ces pièces qui ont parfois un peu vieilli. Quoique… Si l’on reste un peu désemparés par les Chansons de Nuit (1976) de Dominique Bagouet, cette icône de la danse française trop tôt disparue, on se revigore de la fraîcheur « eighties » des pièces de Gallotta, Larrieu et Preljocaj, de leurs costumes colorés, de la simplicité ludique des formations et de la fantaisie presque de rigueur. Et si le titre de Nouvelle Vague ne fait référence qu’à l’avant-garde historique et non à la contemporanéité des œuvres, on salue cette initiative qui rafraîchit les mémoires et soulève la problématique essentielle de la danse dans le champ du spectacle bel et bien vivant.

Joanna Selvidès

Nouvelle Vague-Génération Bagnolet était présenté du 3 au 6/02 au Pavillon Noir (Aix-en-Provence)