Pierre-Emmanuel Barré © Christophe Brachet

L’Interview : Pierre-Emmanuel Barré

Horribles et jubilatoires à la fois, ses chroniques sur France Inter et Canal+ l’ont imposé comme le fils spirituel — et trash — de Desproges, rien de moins ! A quelques jours de son passage à Aix, entretien avec un humoriste aussi cinglé que cinglant.

 

Mickaël Gelabale joue au basket, Edith Cresson était ministre de l’Agriculture et Marius Petipa chorégraphe, Didier Porte a pris celle de France Inter… Qu’aurais-tu pu faire d’autre qu’humoriste avec un nom pareil ?
Cool, une interview jeu de mots. Ça manque aux Français depuis la mort de Raymond Devos, il y a une vraie demande.
Non, en vrai, au début, je voulais faire de la biologie, mais c’est incompatible avec l’argent et la cocaïne. C’est pour ça que je me suis naturellement tourné vers le show business.

 

A propos d’humoristes, que penses-tu de tes « collègues » ? Qui est mal Barré ?
Il y a une sorte de règle qui veut qu’on ne se flingue pas trop entre humoristes, mais depuis que Gad Elmaleh a abandonné l’humour pour promouvoir les fonds de pensions du Crédit Lyonnais depuis Monaco, on a tous le droit de lui faire caca dessus.

 

Et en France, qui mérite le plus ton fiel ? Valls, Gattaz, Sarkozy, Le Pen, Zemmour… ?
Sarkozy est très en forme en ce moment ! Il a une affaire qui lui tombe sur le coin de la gueule toutes les deux heures. Je sais pas comment il fait pour garder le sourire, il a probablement pas la télé.

 

Tout le monde sait ici que les Aixois sont coincés du cul (cf. la chanson d’IAM C’est un attentat 2)… Pourquoi jouer à Aix et pas à Marseille ?
Ouais, c’est vrai que vous avez quand même voté quatre fois pour Maryse machin, pourtant, elle est pas particulièrement intelligente.
Faut croire que vous aimez les cons.
D’ailleurs, c’est probablement pour ça qu’on m’a invité à jouer ici.

 

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Jean-Claude Gaudin. Un petit mot pour le maire ?
Tiens, ben c’est pareil, lui… Dix-huit ans qu’il est là et la seule chose qu’il ait réussi, c’est Plus belle la vie. C’est pas un bilan, c’est un chef d’accusation.

 

Dans l’une de tes dernières chroniques, tu annonçais l’arrivée d’Ebola pour le 24 octobre. Pile le jour où tu débarques à Aix. Coïncidence ?
On verra bien, mais si j’ai Ebola, je jouerai quand même. Show must go on.

 

En parlant d’épidémie, des cas de dengue ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône récemment… N’étais-tu pas mieux à Paris ?
Non, personne n’est mieux à Paris. A Paris, il y a peut-être pas encore la dengue, mais il y a des Parisiens. Et contre ça, il n’existe aucun vaccin.
On a cependant mis au point un traitement expérimental à base de coups de hache dans la gueule. Les résultats sont encourageants.

 

Le 24 octobre, c’est aussi la Journée mondiale de lutte contre la polio, celle des Nations Unies et celle d’information sur le développement. Et le lendemain, la Journée mondiale sans papier. Qu’est-ce que ça t’inspire ?
Ça m’étonne pas vraiment que la journée mondiale des Nations Unies tombe le même jour que la Journée mondiale contre la polio.
Pour les sans-papiers, faudra demander à Maryse ce qu’elle en pense, je suis sûr qu’elle a une petite idée derrière la tête.

 

Il semblerait que les Journées mondiales t’intéressent particulièrement. Or, dans la prochaine quinzaine, certaines paraissent tout bonnement fascinantes… Un commentaire ?
Il me semble que le 17 octobre, c’est la Journée mondiale du don d’organe.
Alors c’est pas gai d’être sur une liste d’attente pour un organe. C’est un peu comme être sur une liste électorale d’Europe Écologie : on participe pour le sport tout en sachant qu’on va perdre.
Détail amusant, le 17 octobre, c’est également la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, je propose de combiner ces deux journées.
Un pauvre, c’est avant tout un donneur d’organe qui s’ignore.
Une piste à creuser pour l’avenir des Roms à Aix, il faudra soumettre ça au prochain conseil municipal.

 

Un mot de conclusion ?
Venez nombreux, avec des slips en calissons.
Si vous n’avez pas d’argent, on accepte les femmes mais on ne rend pas la monnaie.

Propos recueillis par Cynthia Cucchi

 

Pierre-Emmanuel Barré est un sale con : les 24 et 25/10 à La Fontaine d’Argent (5 rue de la Fontaine d’Argent, Aix-en-Provence).
Rens. 04 42 38 43 80 / www.lafontainedargent.com

Spectacle interdit aux moins de 14 ans ! Entrée gratuite « pour toute personne présentant une ressemblance flagrante avec Michel Petrucciani ou sur présentation d’un écolo mort ».

Pour en savoir plus : salecon.fr / www.facebook.com/AllezTousVousFaireEnculer