Asile 404

C’est arrivé près de chez vous : L’Asile 404

Ensemble, c’est fou

 

Olivier Gomel a quarante ans et un sourire exceptionnellement pur qui lui en fait paraître dix de moins. Dans la rue d’Aubagne, il pousse les murs de son minuscule lieu de 35 mètres carrés, l’Asile 404, pour accueillir toujours plus d’utopies. Musicales, performatives ou plastiques, mais toujours collectives.

 

A l’origine, Olivier et ses amis cherchaient simplement un atelier pour travailler leurs œuvres plastiques. Un pied dans l’image, le cinéma et le web, il avait élu domicile dans ce petit lieu entre Noailles et le Cours Julien, dans cette rue pas vraiment bobo, plutôt populo, en raison de sa judicieuse petite vitrine… Après six mois de travaux, il décide d’intégrer à son projet le développement d’ateliers destinés au public, en dehors des formations techniques de PAO et de montage…
Aujourd’hui entouré de Marine Debili et de trois autres acolytes, il a prêté asile à toute sorte de projets sonores, et surtout « à ceux qui n’étaient pas adaptés aux lieux standards. » C’est que la norme est loin de faire partie de leurs ambitions ; sans pour autant être des « anti », même s’ils redoutent les aides institutionnelles qui transforment ceux qui les perçoivent en « prestataires de service de diffusion. » Deux à quatre fois par semaine, à prix libre, ils accueillent des projets et les donnent à voir au badaud, plus ou moins informé, plus ou moins averti. Car c’est aussi l’une de leurs forces, et l’une de leurs volontés : faire en sorte que le public se retrouve là sans trop savoir ce qu’il va y trouver, sans trop savoir à quelle sauce il va être mangé. C’est pour cela que l’Asile 404 accueille les musiciens qui souhaitent y rentrer : les soirées Total Pleasure, le pool Virgile Abela/David Merlo, les Das Simple, les concerts de musique expérimentale dite classique organisés par Johnny Rassaa, mais aussi de l’électro, du punk, du jazz ou d’autres projets plus dansants.
Si l’Asile 404 se sent proche de l’Embobineuse, la Salle Gueule et le Molotov, il revendique clairement une forme de collectivisme dans le choix de ses expositions et autres performances interactives. C’est tous ensemble que les artistes et amateurs réfléchissent à transformer l’espace et à jouer de ses contraintes sur les comportements sociaux des publics, pendant le temps de résidence, mais aussi celui accordé à l’exposition. En musique, les occasions de faire participer le public ne manquent pas : à la mi-février, l’Asile 404 organise d’ailleurs un atelier/concert de noise & circuit bending (détournement de jouets électroniques) pour les enfants. Côté plastique, après Homo Ludens et Kaïros, c’est en hôpital psychiatrique que Sabrina Cerisier transformera le lieu, puis en grotte de bois sous l’égide de Marin Morvan… Un lieu polymorphe, on vous dit.

Joanna Selvidès

 

Rens. L’Asile 404, 135 Rue d’Aubagne, 6e, ouvert de 11 à 21h, et les soirs de programmation, entrée à prix libre. 09 72 31 57 71 / www.asile404.org