+ de genres

7e édition du festival de culture chorégraphique proposé par Kelemenis & Cie

Matthieu Hocquemiller rencontre Circé. Mélissa Guex secoue le cliché de la belle captive en attente de son prince. Johanne quitte un corps imposé pour un corps vibrant. Max Fossati dialogue avec les figures fortes du passé familial. Sylvain Riéjou songe au film Dirty Dancing. La bande d’éco-clowns-queers-marginaux de Volmir Cordeiro conjure la chute de la civilisation. Une ambiance rave hardcore enveloppe Baptiste Cazaux. Les anti-héro·ine·s d'Hortense Belhôtesont noir·e·s, femmes ou travesti·e·s. Maud Pizon assume le détournement. Marion Sage évoque le cabaret berlinois des années 20. Violette Guillarme tisse le fil d'une autofiction féminine et féministe. Emmanuel Guillaud construit des espaces sombres et labyrinthiques. Gaël Rougerez explore le désir masculin et la compagnie Essevesse traque la créature.

L’édition 2024 du Festival démarre le 8 mars avec la Journée internationale des droits des femmes pour déployer une version augmentée.

Autre dates/lieux

KLAP, Maison pour la Danse
Du 8 mars au 27 mars
0/5 €
Rens. 04 96 11 11 20 - publics@kelemenis.fr
https://www.kelemenis.fr/fr/
5 avenue Rostand
13003 Marseille
04 96 11 11 20

Article paru le mercredi 14 fvrier 2024 dans Ventilo n° 494

Festival + de genres à Klap

On ne choisit pas ses parents

 

Le festival + de genres continue d’ouvrir les frontières de la danse à travers une thématique qui enveloppe l’actualité comme un gant.

    + de genres, c’est une manière d’abolir les normes, d’aller chercher ce qui se cache derrière le voile de la pudeur. Au-delà de la question du sexe, c’est une traversée des espaces et une ouverture des portes où les dogmes volent en éclat, parce que la morale se moque de la morale. Comment parler du féminisme sans en faire un sujet politique (le wokisme) ? Comment travestir l’origine pour lui redonner une nouvelle vie ? Là où tout se désintègre dans le souffle d’un cri au-delà des collines. La danse raffole de la transgression du pas compté. Elle se plait dans la rencontre, dans le collé-serré, dans la dissonance, repoussant toujours plus loin les conventions et le suranné. + de genres, c’est une infinité de propositions qui lèvent le voile sur une jeunesse qui se découvre. C’est une exposition au grand jour de l’état du monde et de son devenir. À la manière de la peinture, il existe une danse qui dialogue avec son passé, parce que le collage et la réinterprétation sont une manière de « je ». Ce qui point dans l’affirmation de son identité, c’est le chemin qui nous emmène vers une poésie de l’existence. Comment exprimer la filiation, le répertoire de notre vie, ce qui nous a conduits jusqu’ici ? Les questions s’enchevêtrent, les réponses nous déconcertent, l’instabilité d’une situation devient le moteur d’une dramaturgie. La danse connaît le sens des mots parce qu’elle aime l’expression orale, la déambulation, l’être seul sur scène prenant le temps de contempler son entourage. Être de désir, corps sollicité, l’espace de la scène devient une contemplation du mystère qui se joue, des trajectoires qui se dessinent dans la fureur de la musique ou le silence d’un pied qui se pose délicatement sur le sol.  

Karim Grandi-Baupain

 

Festival + de genres : du 8 au 27/03 à Klap, Maison pour la Danse (5 avenue Rostand, 3e).

Rens. : www.kelemenis.fr/fr/

Le programme complet du festival + de genres ici