+ de genres

6e édition du festival de culture chorégraphique proposé par Kelemenis & Cie

… 2022 : mariage pour tous en Slovénie ; idem à Cuba, qui l’assortit d’un recours légal à la Gestation Pour Autrui non rémunérée ; apparition soudaine -dans la polémique- d’un rare terme masculinisé, l’homme enceint, qui sonne en contrepoint des innombrables contorsions s’imposant à la langue française pour l’adapter à une époque où s’ébranlent -à bon escient- des fondements ressentis jusqu’ici comme définitifs… Sera-t-il accouché par un sage-homme ?

Du point de vue d’un artiste, la nature évolutive d’une société est indispensable à sa propre existence. Dans les interstices de celle-ci, il.elle aiguise son regard, puise la singularité de sa parole, et ce-faisant, quand bien même le chemin emprunté gratte, gène, secoue ou crispe, ses œuvres accompagnent, fluidifient, pacifient. Parce qu’elles attisent les esprits.

En douze rendez-vous, les artistes de + DE GENRES lèvent le voile sur un ici plein d’ailleurs de l’humanité. 

KLAP, Maison pour la Danse
Du 16 mars au 25 mars
0/5 €
Rens. 04 96 11 11 20 - publics@kelemenis.fr
http://www.kelemenis.fr
5 avenue Rostand
13003 Marseille
04 96 11 11 20

Article paru le mercredi 15 mars 2023 dans Ventilo n° 478

Festival + de genres

Le festival + de genres à Klap a le chic (et le choc pour quelque-un·es, cf. notre édito) de chercher de la performativité artistique hors des évidences socio-normatives arriérées des genres et des désirs. En commençant par remonter les flots jusqu’aux mythes — fluides par définition —, on trouve Dioscures (le 16), la création chorégraphiée de Marta Izquierdo Muñoz pour deux interprètes aux coiffes astronomiques. Elle transporte puis met en orbite les éphèbes-jumeaux-fils-de-Zeus avec le mythe dit « de l’androgyne » platonicien (une histoire loin d’être platonique). Les Amazones (le 25) réactualisent quant à elles les guerrières en Guerrillères (de M. Wittig) : mises à nu, pilosités en tickets de métro oblitérées par une lecture libre, où « douceur » et « sauvagerie » se voient réappropriées par Marinette Dozeville. Et en lieu de Barbarie, ce sont plutôt des figuiers que l’écrivain-illustrateur-jardiniste Lazare Lazarus s’inspire, en plus des scènes salaces dignes de backrooms des rivages du Pirée ou de Fos-sur-Mer en plein soleil. Ses paysages avec harnais, cagoules et gargouilles médiévales, son expo Foutre rivage (vernie le 16), et sa lecture (le 18) complètent de sa marque pédée les affiches du programme charnu et averti, mais déjà quasi complet.

MD

 

> Du 16 au 25 à Klap, Maison pour la Danse (3e) Rens. : www.kelemenis.fr

Le programme complet du Festival + de genres ici