L'appel des grands espaces et le souffle de l'aventure. Hugues Micol revisite l’iconographie de la conquête de l’ouest et nous invite à un road-trip imaginaire comme une virée dans l'Amérique profonde.
Plaines immenses, déserts pourpres et montagnes rocheuses, l'Ouest américain est depuis longtemps un sujet qui inspire Hugues Micol. Grand amateur de westerns, fasciné dès l'enfance par l'univers rugueux de Jean Giraud, il livre ici sa propre vision des États-Unis, marquée par celles de John Ford, Howard Hawks, Kerouac ou John Fante.
Avec l’exposition Americana, Hugues Micol nous propose sa propre vision d’un nouveau Far West. Cette balade s'ouvre sur les grandes peintures de l'album "Whisky" (Cornélius 2018). Cow-boys et indiens, cactus et canyons, chapeaux et chevaux, soleil et poussière... l’auteur utilise ici des couleurs inattendues, des formes exagérées, dessine des trognes impressionnantes - des « gueules » comme l’on dit au cinéma qui créent une atmosphère singulière.
Elle se poursuit avec la présentation de planches originales du roman graphique "Scalp" (Futuropolis, 2017); un hallucinant récit basé sur la vie du Texas Ranger, John Glanton. Un mercenaire à la tête d’une bande de tueurs d’indiens payés au scalp. Son trait, puissant rappelle les gravures de Goya, Les Désastres de la guerre, et dépeint l’implacable brutalité de l’expansion américaine, bien loin de la légende héroïque de la conquête de l’ouest.
La série "Providence" (Cornélius, 2013) vient clôturer ce road-trip imaginaire avec une virée dans les chambres de motels les plus interlopes de l'Amérique profonde. Un travail qui s’inscrit dans la pure tradition du western-art, sous-genre de l’art pictural américain très populaire au milieu du XXe siècle.
Hugues Micol est né en 1969 à Paris, où il vit et travaille.
Il est attiré très tôt par le dessin et fait ses premiers pas dans la bande dessinée à l'âge où d'autres jouent aux billes. Influencé par Jean Giraud, Pratt et Munoz, il entre en 1988 à l'École Supérieure des Arts Graphiques de Paris, avant de devenir illustrateur.
Sa rencontre avec Jean-Louis Capron est déterminante. De leur collaboration, va naître le western délirant de Chiquito la Muerte, où Micol fait éclater son talent et l'originalité de son style.
Sébastien Valencia