Morten Andersen - Fast Cities, Slow River

Photos

Plus de la moitié de la population de la planète vit désormais dans les villes, dont les grandes mégalopoles de l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Dans ces immenses agglomérations urbaines, la surpopulation, la pauvreté, le logement, le transport, l’insalubrité, l’approvisionnement en énergie et les inégalités sociales posent d’importants défis. Entre 2015 et 2016, Morten Andersen s’est rendu à Mexico city, Le Caire, Bombay, Calcutta, Dacca, Shanghai, Sao Paulo, Jakarta et Lagos pour y photographier la vie sous toutes ses formes. Deux ans plus tard, en 2018, il publie Fast cities (Journal), livre qui rassemble plus de 200 photographies issues de ses divers voyages: réalisées avec un petit appareil numérique, les images sont brutes, brutales parfois dans leur crudité; le travail sur la couleur (dominante bleue) et les textures (les pixels sont parfois visibles : ils semblent déréaliser l’image) sont extrêmement soignés. Entre bruit et fureur, on est parfois proches de l’univers du cyber-punk (Blade-runner, Substance mort). Entremêlées à ces images urbaines, seront exposées à Zoème quelques photographies issues de Leira, travail sur les paysages autour de la rivière de sa région natale en Norvège, que Morten Andersen réalisa entre 2005 et 2006.

Morten Andersen est né à Akershus, en Norvège, en 1965. Dans les années 80, il collabore dans plusieurs fanzines et commence à photographier la scène punk-rock norvégienne. En 1990 il s’installe à New York pour étudier à l’International Center of Photography. Il expose pour la première fois à Oslo en 1992. Depuis, son travail a été exposé un peu partout dans le monde (Nouvelle-Zélande, France, Allemagne, Russie, Angleterre, etc). Il a publié 21 livres, dont Fast City (1999), Days of Night (2003), Leira (2006), Black and blue (2011), Country Rock (2017) et Fast cities (2018).
 


Zoème
Mar-sam 10h30-19h
Entrée libre
www.laphotographie-marseille.com
8 rue Vian
13006 Marseille
06 14 59 50 34

Article paru le mercredi 16 octobre 2019 dans Ventilo n° 435

Festival Photo Marseille 2019

9 ans de 8e art

 

Nouvelle édition du festival Photo Marseille fondé par Christophe Asso, qui prend ses quartiers durant trois mois aux quatre coins de la ville...

  Créé il y neuf ans, le festival La Photographie Maison Blanche a pris de l’essor pour devenir Photo Marseille au fil de son expansion sur la ville. Programmé juste après les Rencontres d’Arles, ce festival fédère autour de la question photographique une vingtaine de lieux, plus de cent photographes et une cinquantaine d’évènements répartis du nord au sud de la ville durant trois mois. Comme tous les ans, le temps fort qui annonce le début des festivités est l’exposition des cinq lauréats du prix Maison Blanche, dans la mairie du même nom. Cette année, Polly Tootal a remporté le premier prix du jury pour sa série sur les petites mains des riches Émirats Arabes Unis (voir couverture du Ventilo #344) : un monde où ces invisibles deviennent (sur)exposés dans leurs scènes du quotidien (jusqu’au 8 novembre). De l’autre côté de la ville, le Centre Photographique Marseille interroge les notions de Pouvoir(s) à travers une sélection issue des 8 000 clichés du fonds du CNAP. Du politique aux célébrités en passant par les médias, on parcourt le triptyque Domination, Engagement, Séduction avec, entres autres, Valérie Belin, Alain Bizos, Barbara Kruger ou Araki (jusqu’au 11 janvier). Nous avons vu également l’exposition Photographie et documents, qui présente l’évolution de la photographie présente dans les collections du FRAC de 1984 à 2018 (jusqu’au 5 janvier). Mais ça, on vous en reparlera prochainement... Le mercredi 16, il faudra avoir le don d’ubiquité pour assister aux vernissages simultanés des expositions de l’Hypothèse du Lieu avec Célia Hay, de l’Atelier 111 avec Thibaud Yevnine, de Rétine avec Olivier Brossard : à l’impossible, nul n’est tenu ! Comme chaque année, un artiste local est mis à l’honneur : après André Mérian, ce sera Yohanne Lamoulère (qui signe la couverture de ce numéro) pour une exposition sur les corps à la Salle des Machines de la Friche la Belle de Mai (le 26 octobre). Cette photographe, que l’on pourrait considérer comme naturaliste, parle de la ville à travers les personnes qui la composent. Il en ressort un propos sociologique, notamment lors de sa fameuse série dans les quartiers nord, qui joue habilement avec les préjugés. Photo Marseille, ce sera aussi un salon du livre et des masterclasses, soit trois mois durant lesquels rayonnera le 8e art...  

Damien Bœuf

 

Festival Photo Marseille : jusqu’au 15/12 à Marseille.

Rens. : www.laphotographie-marseille.com

Le programme complet du festival Photo Marseille