Clashes Licking

Création : performance solo de et par Catol Teixeira (1h)

Dans cette fiction chorégraphiée, Catol Teixeira éprouve la manière par laquelle des techniques de soi, la répétition de gestes et les acquis culturels participent à la production d’une corporéité. Mêlant poésie et son au travail performatif, la pièce cherche à révéler ce processus d’incorporation dans une atmosphère onirique, placée entre beauté, intimité et étrangeté. Par-delà une vision idéalisée du naturel, Clashes Licking privilégie en effet le registre du fantastique pour célébrer la création d’un corps, appareillé à des prothèses (chaussures pointues, perruque) ou confronté à des objets qui en redessinent les grilles de lecture. Inspiré·e par la figure du Faune, iel convoque le fantôme de Nijinsky, une mémoire queer encore transmise jusque dans les écoles de danse de Rio de Janeiro. Entre souvenirs et rêves, il s’agit de mettre en œuvre un langage marqué par sa sensualité, en écho à la queue du faune ou à la danse de ses mains. « Lécher » ces différents éléments devient une manière de combler les écarts entre eux, de bifurquer et d’éprouver ainsi le plaisir de la déviation. 


Catol Teixeira performe et crée des danses. Né·e à Porto Alegre (1993) au Brésil, iel a vécu et dansé à Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Salzbourg, Berlin, et est actuellement basé·e à Genève, en Suisse. Iel est titu- laire d’un bachelor en danse contemporaine de La Manufacture (2021) - Lausanne. Catol a travaillé comme interprète pour des groupes de danse et de cirque au Brésil. En 2016-2017, iel a fait partie du Bodhi Project - SEAD, ainsi que du programme intensif ROAR, à Berlin. Iel a été artiste résident à l’Autumn residency/ Ponderosa Tanzland, un lieu qu’iel a visité et étudié à plusieurs reprises. Son premier solo La Peau Entre Les Doigts a été présenté au Grutli (Genève - CH), Belluard Bollwerk (Fribourg - CH), Sevelin36 (Lausanne-CH), Festival Reencontres/La Friche Belle de Mai (Marseille - FR), Santarcangelo Festival (Santarcangelo - IT), Gessneralle (Zurich - CH) et sera présenté en 2023 au Théâtre Vidy (Lausanne-CH) et à Subsistance (Lyon - FR). La pièce la plus récente de Catol, Clashes Licking, a été créée en novembre 2023 au Théâtre de l’Usine dans le cadre de la plateforme Emergentia - ADC, l’Abri, TU. Catol danse autour de recherches et d’instigations en dialogue avec des expériences personnelles et des influences théoriques. Iel envisage différents cadres de travail, transitant entre des danses contextuelles pour des «espaces non théâtraux» et un travail «scénique». Iel encadre des performances qui sont enra- cinées dans des pratiques d’improvisation, principalement guidées par le plaisir d’être là où l’on est. Catol utilise la danse comme un outil pour désapprendre ses propres missions et pour célébrer, pleurer, oublier et se souvenir de la transition perpétuelle. Dans ses œuvres, Catol cherche à offrir et à danser à travers un paysage émotionnel. Le suffixe trans læ motive constamment dans ses recherches sur le mouvement et ses pratiques corporelles. La danse est pour Catol une manifestation matérielle de l’invisible et sa fascina- tion tourne autour du mouvement et du jeu avec les inscriptions organiques et politiques.

 

Chorégraphie et perfomance Catol Teixeira Sound
Création Sandar Tun Tun
Création costume  Auguste de Boursetty
Création lumières Alessandra Domnigues
Regard extérieur Dominique Gilliot 

Conception Fabian Barba 

Friche La Belle de Mai, Petit Plateau
Les 07 et 8 oct. : sam 19h30 - dim 16h
8/16 €
www.actoral.org
41 rue Jobin
Friche de la Belle de Mai
13003 Marseille
04 95 04 95 95

Article paru le mercredi 13 septembre 2023 dans Ventilo n° 486

Festival Actoral

[vc_row css=".vc_custom_1694609454159{margin-bottom: 50px !important;}"][vc_column][vc_column_text]

En pleines formes

 

Filant la métaphore d’une couronne de pain dès son identité graphique, la nouvelle édition d’Actoral met en bouche notre temps et vient chercher l’appétit de tous nos sens.

    À l’heure où nous écrivons ces quelques ligne, les crayons de couleur de l’été sont un peu mâchouillés, et la rentrée de septembre nous accable déjà de ses nouveautés et de surinformation. Si c’est à contrecœur que nous quittons la nonchalance estivale, on peut se consoler en se rappelant que septembre est aussi le mois d’un rendez-vous devenu incontournable dans cette rentrée culturelle qui s’étirera jusqu’à la mi-octobre. Si le festival Actoral est synonyme de profusion, il n’en est pas moins aux antipodes du consumérisme appauvrissant qui nous entoure : ici, chacune des soixante-douze propositions est une petite pépite en soi, la signature d’un regard délicat et parfois en même temps une œillade provocatrice envers une société qui s’emballe. Dans la cour de Montévidéo, la petite équipe nous attend pour un point presse avec Hubert Colas, fondateur de cet événement qui a acquis sa dimension actuelle en 2013, il y a dix ans. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler le rendez-vous confidentiel que furent les toutes premières éditions, qui réunissait quelques aficionados de la littérature poétique et autres mordus de théâtre, avant que d’évoquer les différentes propositions des deux cents artistes invités au festival cette année. Mais comme à son habitude, Hubert étant de ceux qui se mettent aussi au service des autres artistes, il offre la primauté du tour de parole à trois artistes alors en résidence dans ce formidable outil qu’est Montévidéo : Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing nous parlent ainsi de leur installation performative intrigante sur les hikikomori (voir ci-dessous), tandis que le jeune Darius Dolatyari-Dolatdoust nous parle de son amour pour le textile, davantage passionné par le réinvestissement de ce qui existe déjà que par la création, dans une perspective écologique plus que louable dans l’art du vêtement, et dont on peut voir les immenses fresques brodées sur les murs de Montévidéo jusqu’en octobre. Tout les distingue, mais on flaire une même dynamique, sensible au monde qui les entoure et immergée dans celui-ci, bien loin d’une expérimentation incongrue et confidentielle menée dans une tour de verre. De ce même lieu, épicentre du projet d’Actoral menacé par une expulsion comme beaucoup le savent déjà, nous ne parlerons guère dans ces colonnes car l’heure est aux délicates négociations. Nous apprenons que l’État et la Ville de Marseille semblent avoir répondu à l’appel à l’aide d’Hubert Colas, tous conscients de l’incontournable utilité de cet espace de fabrication des œuvres les plus singulières, souvent reconnues par la suite dans les plus gros lieux de diffusion, et maillon incontournable de la vitalité artistique de notre temps pour la ville, l’hexagone et au-delà. Non sans un certain paradoxe, la question devient presque patrimoniale pour la création contemporaine. Estimant cet archipel fertile et prolixe, une ordonnance 45 du ministère de la Culture impose désormais une pérennité de l’usage culturel de ces bâtiments. Puisse le propriétaire l’entendre aussi de cette oreille, c’est tout ce que nous leur — et que nous nous — souhaitons ! Pour revenir à notre présent, l’édition 2023 d’Actoral reprend les ingrédients et les (bonnes) recettes qui ont fait son succès : un investissement du territoire marseillais avec un week-end d’ouverture qui se lie aux dix ans du Mucem, une politique de partenariat avec des grands théâtres comme avec de petites librairies, une polymorphie des formes proposées et une dynamique festivalière qui, par sa programmation journalière sur quatre semaines et ses moments festifs, permet une densification et une unité du public qui se retrouvera de soir en soir, au fil des propositions. Un public à qui ces artistes semblent vouloir faire écouter ce que la société éveille en eux, dans une pluralité de formes « souvent aux confins du burlesque et du macabre »… Vaste programme, dans lequel nous vous invitons à prendre le risque sur quasiment chaque proposition, tant l’ensemble est alléchant. Faisant fi de l’exhaustivité, mais conscients que notre lectorat reconnaîtra beaucoup de noms dans la programmation faite de fidélités artistiques (Christophe Fiat, Mohamed El Khatib, Laura Vazquez, Dorothée Munyaneza, Tommy Milliot, Léa Drouet, Rodrigo Garcia, Dieudonné Niangouna, Dana Michel, la Need Company… et tant d’autres qui échappent à ce name dropping, faute d’espace), nous avons sélectionné des propositions qui arrivent tôt dans l’agenda. Affaires sensibles, à faire, à suivre…  

Joanna Selvidès

 

Actoral : du 21/09 au 14/10 à Marseille.

Rens. : www.actoral.org

Le programme complet du festival Actoral ici

  [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row css=".vc_custom_1694609461663{margin-bottom: 80px !important;}"][vc_column][edgtf_section_title title_tag="h2" title="Les immanquables de la première semaine du festival"][edgtf_post_layout_one number_of_posts="" category_id="0" author_id="0" sort="latest" thumb_image_size="original" title_tag="h2" display_category="no" display_date="no" display_comments="no" display_social_share="no" display_like="no" display_excerpt="yes" excerpt_length="500" display_pagination="no" post_in="41076,41072,41069"][/vc_column][/vc_row]