A Big Big Room Full of Everybody's Hope

Performance pour 4 interprètes par la Cie Sumac (55'). Création : Amit Noy. 

Enchâssant son histoire personnelle dans des réflexions plus larges sur les biais structurants des sociétés contemporaines (le racisme, l’impérialisme, la maladie mentale), Amit Noy travaille sur ce qui nous hante et sur la nécessité de vivre avec. Sur scène, quatre générations d’une même famille débattent des stratégies à adopter pour survivre à la violence. Divisée en trois parties, correspondant chacune à un régime de performativité, la pièce aborde les traumas transgénérationnels comme autant de fantômes de la mémoire, à la fois individuelle et collective. La première consiste en la projection d’un entretien dans lequel la grand-mère d’Amit Noy, survivante de l’holocauste, met en garde contre les travers de la commémoration. La suivante met en scène Amit Noy dansant une version « mâchée et recrachée » d’Agon de Balanchine, pour mettre au jour les fondements colonialistes du ballet occidental. La dernière voit sa sœur adolescente chanter des parodies musicales, abordant avec humour sa vie avec un trouble obsessionnel compulsif. Ils tentent ensemble de répondre : comment vivre au présent avec le spectre de la catastrophe ? 


 

Amit Noy a grandi en tant que visiteur à Oahu, Hawaï et Aotearoa en Nouvelle-Zélande, de parents latins et israéliens. Il crée des spectacles qui fonctionnent sur des moteurs d’amour et d’ambivalence, souvent en relation avec les questions et les héritages de sa vie en tant que juif homosexuel contemporain. Il est membre de la compagnie Teaċ Daṁsa de Michael Keegan-Dolan depuis 2019. En tant que danseur dans ‘MÁM’, il s’est produit au Sadlers Wells de Londres, au Teatros del Canal, au Dublin Theatre Festival, au Perth Festival et à l’International Maifestspiele de Wiesbaden. Pour la saison 2022-23, Amit a reçu la bourse Pina Bausch pour la danse et la chorégraphie afin d’étudier avec Miguel Gutierrez et Deborah Hay.

 

Distribution

Créateur Amit Noy/Compagnie Sumac
Interprètes Amit Noy, Maytal Noy, Ilan Noy, Liora Noy, et Belina Neuberger (virtuel)
Dramaturgie Jo Randerson
Costumes Steven Junil Park
Lumière Zeynep Kepekli
Photographie Edith Amituanai
Production et administration Emmanuelle Taccard
Conseillère en tournée et distribution Felicitas Willems

Friche La Belle de Mai, Petit Plateau
Les 26 et 27 sept. : 19h30
8/16 €
www.actoral.org
41 rue Jobin
Friche de la Belle de Mai
13003 Marseille
04 95 04 95 95

Article paru le mercredi 13 septembre 2023 dans Ventilo n° 486

Festival Actoral

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En pleines formes

 

Filant la métaphore d’une couronne de pain dès son identité graphique, la nouvelle édition d’Actoral met en bouche notre temps et vient chercher l’appétit de tous nos sens.

    À l’heure où nous écrivons ces quelques ligne, les crayons de couleur de l’été sont un peu mâchouillés, et la rentrée de septembre nous accable déjà de ses nouveautés et de surinformation. Si c’est à contrecœur que nous quittons la nonchalance estivale, on peut se consoler en se rappelant que septembre est aussi le mois d’un rendez-vous devenu incontournable dans cette rentrée culturelle qui s’étirera jusqu’à la mi-octobre. Si le festival Actoral est synonyme de profusion, il n’en est pas moins aux antipodes du consumérisme appauvrissant qui nous entoure : ici, chacune des soixante-douze propositions est une petite pépite en soi, la signature d’un regard délicat et parfois en même temps une œillade provocatrice envers une société qui s’emballe. Dans la cour de Montévidéo, la petite équipe nous attend pour un point presse avec Hubert Colas, fondateur de cet événement qui a acquis sa dimension actuelle en 2013, il y a dix ans. Celui-ci se plaît d’ailleurs à rappeler le rendez-vous confidentiel que furent les toutes premières éditions, qui réunissait quelques aficionados de la littérature poétique et autres mordus de théâtre, avant que d’évoquer les différentes propositions des deux cents artistes invités au festival cette année. Mais comme à son habitude, Hubert étant de ceux qui se mettent aussi au service des autres artistes, il offre la primauté du tour de parole à trois artistes alors en résidence dans ce formidable outil qu’est Montévidéo : Anne-Sophie Turion et Éric Minh Cuong Castaing nous parlent ainsi de leur installation performative intrigante sur les hikikomori (voir ci-dessous), tandis que le jeune Darius Dolatyari-Dolatdoust nous parle de son amour pour le textile, davantage passionné par le réinvestissement de ce qui existe déjà que par la création, dans une perspective écologique plus que louable dans l’art du vêtement, et dont on peut voir les immenses fresques brodées sur les murs de Montévidéo jusqu’en octobre. Tout les distingue, mais on flaire une même dynamique, sensible au monde qui les entoure et immergée dans celui-ci, bien loin d’une expérimentation incongrue et confidentielle menée dans une tour de verre. De ce même lieu, épicentre du projet d’Actoral menacé par une expulsion comme beaucoup le savent déjà, nous ne parlerons guère dans ces colonnes car l’heure est aux délicates négociations. Nous apprenons que l’État et la Ville de Marseille semblent avoir répondu à l’appel à l’aide d’Hubert Colas, tous conscients de l’incontournable utilité de cet espace de fabrication des œuvres les plus singulières, souvent reconnues par la suite dans les plus gros lieux de diffusion, et maillon incontournable de la vitalité artistique de notre temps pour la ville, l’hexagone et au-delà. Non sans un certain paradoxe, la question devient presque patrimoniale pour la création contemporaine. Estimant cet archipel fertile et prolixe, une ordonnance 45 du ministère de la Culture impose désormais une pérennité de l’usage culturel de ces bâtiments. Puisse le propriétaire l’entendre aussi de cette oreille, c’est tout ce que nous leur — et que nous nous — souhaitons ! Pour revenir à notre présent, l’édition 2023 d’Actoral reprend les ingrédients et les (bonnes) recettes qui ont fait son succès : un investissement du territoire marseillais avec un week-end d’ouverture qui se lie aux dix ans du Mucem, une politique de partenariat avec des grands théâtres comme avec de petites librairies, une polymorphie des formes proposées et une dynamique festivalière qui, par sa programmation journalière sur quatre semaines et ses moments festifs, permet une densification et une unité du public qui se retrouvera de soir en soir, au fil des propositions. Un public à qui ces artistes semblent vouloir faire écouter ce que la société éveille en eux, dans une pluralité de formes « souvent aux confins du burlesque et du macabre »… Vaste programme, dans lequel nous vous invitons à prendre le risque sur quasiment chaque proposition, tant l’ensemble est alléchant. Faisant fi de l’exhaustivité, mais conscients que notre lectorat reconnaîtra beaucoup de noms dans la programmation faite de fidélités artistiques (Christophe Fiat, Mohamed El Khatib, Laura Vazquez, Dorothée Munyaneza, Tommy Milliot, Léa Drouet, Rodrigo Garcia, Dieudonné Niangouna, Dana Michel, la Need Company… et tant d’autres qui échappent à ce name dropping, faute d’espace), nous avons sélectionné des propositions qui arrivent tôt dans l’agenda. Affaires sensibles, à faire, à suivre…  

Joanna Selvidès

 

Actoral : du 21/09 au 14/10 à Marseille.

Rens. : www.actoral.org

Le programme complet du festival Actoral ici

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