La Petite Histoire qui va te faire flipper ta race (tellement qu'elle fait peur)

Solo clownesque par Typhus Bronx d'a(peu)près les frères Grimm (1h10) . Écriture et jeu : Emmanuel Gil. Mise en scène et univers sonore : Marek Kastelnik. Dès 12 ans

Apprêtez-vous à être dérangé autant qu’ému… Car ce que vous allez découvrir quitte les codes qui nous rassurent. Typhus Bronx est un clown pas comme les autres. Si l’humour est au cœur d’une performance à couper le souffle, il se partage entre horreur et empathie. On se prend à comprendre ce personnage que l’on pourrait pourtant juger et condamner. « Ce soir, la peur s’inséminera en vous, elle dégoulinera de votre intérieur du dedans. » Les mots du clown donnent le ton dès le départ… Il est l’enfant pervers qui arrache les ailes des mouches. Il multiplie ses voix, invente un langage, joue avec le public. Vous allez participer à la schizophrénie de ce personnage totalement fou et étrangement attendrissant… Parce que Typhus Bronx donne la vérité de son monde, il emporte avec lui, tous les publics qui osent venir le rencontrer…

www.facebook.com/typhusbronx/

Daki Ling
Le samedi 25 mai 2019 à 20h30
10/14 € (+ adhésion : 2 €)
http://www.dakiling.com/
45 A rue d’Aubagne
13001 Marseille
04 91 33 45 14

Article paru le jeudi 2 mai 2019 dans Ventilo n° 428

Festival Tendance Clown 2019

L'attaque des clowns

 

Du rire dedans comme dehors, avec ou sans nez rouge : le Daki Ling nous emmène, pour le quatorzième printemps de Tendance Clown, à la découverte des clowns contemporains, ces personnages qui, derrière des a priori caricaturaux, demeurent un formidable reflet de l’âme humaine. En piste !

  « Le clown est lié à quelque chose qui relève de l’enfance, de l’animal. C’est un être non consciencieux, instinctif. Il fait appel au rire, aux viscères, tout en étant innocent. Il peut choquer en étant sauvage, mais garde une dimension très fragile. » Bonaventure Gacon (Le Figaro, 2014)   Il a troqué son nez rouge, sa marguerite farceuse et ses grandes chaussures au profit de la pluralité d’expressions. Jadis digne et sérieux (le clown blanc originel), puis grotesque (l’auguste), suscitant la peur (la « coulrophobie », popularisée par le roman Ça de Stephen King) ou les moqueries, le clown s’est émancipé de son image archaïque et évolue encore aujourd’hui pour rayonner bien au-delà de son cadre circassien traditionnel. Car à l’opposé de notre monde quelque peu aseptisé, le sien peut tout se permettre : l’absurdité, la folie douce (ou pas), la provocation, la transgression, la singularité. En révélant son intimité et ses faiblesses, la partie la plus originale et sensible de chacun, il est à la fois l’autre et nous-mêmes, et nous tend un miroir pour observer notre propre réalité. Jouant avec cette identité multiple et paradoxale, Tendance Clown jongle entre les différentes facettes du personnage et fait le grand écart d’une forme à l’autre, d’un lieu à l’autre, dedans comme dehors. Difficile de mentionner toutes les attractions de ce cirque moderne qu’est le festival, qui se déploiera du nord au sud de la ville pendant plus de deux semaines, de la maison-mère rue d’Aubagne au Parc Bagatelle, de la Friche au Parc François Billoux, en passant par… les Baumettes. Sans véritable fil conducteur, cette édition — dont la moitié des représentations seront gratuites — semble placée sous le signe du grand n’importe quoi. Un joyeux bordel qui nous emmènera notamment bivouaquer avec la compagnie Entrechocs (Debout là-dedans), décoller avec la fusée réfrigérateur de Nicolas Ferré (Frigo [Opus 2] par la compagnie Dis bonjour à la dame) ou assister au carnage culinaire et féministe de la compagnie Tout en vrac (La Cuisinière). On y retrouvera aussi, et avec plaisir, des têtes connues, du déjanté polymorphe Arnaud Aymard, alias Olaph Nichte, pour une improbable conférence sur l’astrophysique du quotidien, aux Chiche Capon pour leur Opus Ultimus, que les quatre joyeux drilles qualifient eux-mêmes de « crétinerie flamboyante », en passant par le Boucan explosif du Cirk Biz’Art. Pour finir en beauté sur la place des Halles Delacroix, la compagnie italienne Luigi Ciotta nous fera voyager dans l’espace-temps, avec un séjour dans un hôtel imaginaire des années 30 (Tous en valise). Une manière pour le Daki Ling de saluer son quartier d’implantation, Noailles, près de six mois après le drame de la rue d’Aubagne, « l’occasion de montrer la vivacité du quartier et de tous ceux qui l’animent. »  

CC

 

Tendance Clown : du 10 au 26/05 à Marseille.

Rens. : 04 91 33 45 14 / www.dakiling.com

Le programme complet du festival Tendance Clown ici