Victor, Victoria (V.O.)

Comédie musicale de Blake Edwards (États-Unis - 1982 - 2h12), avec Julie Andrews, Robert Preston... Séance précédée d’une performance chantée de Léo Peralta

Victoria, à la superbe voix d'opéra, ne trouve pas d'emploi. Jusqu'au jour où elle se transforme en Victor, comte polonais.

 

 

Une chanteuse sur le déclin, se laisse entraîner par son meilleur ami gay dans une aventure où inversions et quiproquos mèneront à tous les succès. 

En France son nom est bien moins connu que d’autres divas d’Hollywood. Barbra Streisand, Liza Minnelli, Judy Garland, Audrey Hepburn ou bien Marilyn Monroe ont probablement une aura bien plus évocatrice, cependant la voix de Julie Andrews sont certainement few of your favorite things

C’est que la diva britannique s’inscrit d’abord dans nos souvenirs. La mélodie du bonheur ou Mary Poppins, ses plus grands succès ont bercé une génération d’enfants rêvant de mondes chantants. 

Figure plus discrète que d’autre grande dame d’Hollywood ou de Broadway, Julie Andrews possède un charme bien à elle, une forme de panache un peu désuet, elle suscite la tendresse qu’on porte aux outsiders

Pourtant Julie Andrews n’a pas à rougir de ses succès, dans les années 60, étoile de 

My Fair Lady sur les planches, elle se fait prendre le rôle au cinéma par Audrey Hepburn et décroche pourtant l’Oscar la même année dans le rôle de Mary Poppins

Son rôle dans Victor Victoria semble à contre emploi de celui de la gentille nurse britannique. Plus subversif, il scellera son image dans le répertoire d’une culture gay drôle et clinquante. 

Au cours des années 1990, Julie Andrews perd sa voix lors d’une chirurgie qui tourne mal. Un timbre effacé comme s’efface la mémoire d’un monde réconfortant bien qu’illusoire; un monde dans lequel le chaos s’ordonne comme on range sa chambre d’un claquement de doigt; un monde où les enfants abandonnés et les marginaux trouvent consolation dans les bras d’un personnage aussi espiègle et rieur qu’imaginaire; un monde rêvé mais nécessaire où les blessures perpétrées par les familles, les guerres et la morale ne sauraient trouver un happy end qu’au point d’orgue d’une mélodie.

Videodrome 2
Le jeudi 30 novembre 2023 à 20h30
Prix libre (+ adhésion annuelle : 6 €)
www.videodrome2.fr
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