Je chante les livres et les femmes (A los libros y a las mujeres canto) ^(V.O.)

Une femme s'appelait presque Avioneta. Une autre avait une bibliothèque sur la banquette arrière de sa voiture. Une autre se casse le doigt sur les étagères indisciplinées de sa librairie. Les cigarettieres écoutent des lectures en travaillant. Les repasseuses se souviennent de poèmes. À toutes, je chante. Contre le feu, l'eau, la mite, la poussière, l'ignorance et le fanatisme, une armée anonyme de femmes garde les livres. C'est une résistance intime, sans épopée, sans révolution, sans armes. Un premier film de Maria Elorza aussi savoureux que littéraire au goût exquis de madeleine de Proust.

Al borde del agua

Le film commence par une phrase : Entre 1984 et 1988, Iñigo Salaberria a filmé plusieurs lieux avec une petite caméra super 8. Il s'agissait de matériel d'essai. Ces bobines n'ont jamais été montées et sont restées dans l'ombre pendant trente-trois ans. Les images filmées par Salaberria surgissent. Des reflets dans l'eau qui transforment les personnages en formes, couleurs et textures ; des baleiniers ; un lac où se mélangent fumée et vapeur ; des bâtiments qui deviennent lignes verticales ; des reflets aquatiques, accompagnés par le bruit de l'eau elle-même et, de temps en temps, par de la musique classique.