Residue ^(V.O.)

Jay, la trentaine, retourne dans son vieux quartier de Washington D.C. et découvre à quel point celui-ci s’est gentrifié. Les résidents afro-américains se trouvent poussés hors de chez eux par des propriétaires plus riches et majoritairement blancs. Traité comme un étranger par ses anciens amis, Jay est perdu et ne sait plus tout à fait à quel monde il appartient. C’est par le cinéma qu’il tente de se réapproprier l’endroit où il a grandi, en tournant un documentaire consacré à sa rue. Par la puissance et l’éternité des images, il invoque son passé et la mémoire des habitants du quartier, et tente de préserver l’avenir de ceux qui sont restés. Le premier film de Merawi Gerima, issu d’une famille de réalisateurs et de dramaturges, rappelle ainsi qu’un quartier est ce que les habitants en font : « La nouvelle et clinquante communauté qui remplace la précédente donne l’impression qu’elle a toujours été là, comme si elle n’était pas construite sur des os. Residue est ma tentative, pour reprendre les mots de la poétesse et militante afro-américaine Dominique Christina, de redonner chair à ces os. »