Barokko

Opéra-théâtre par le Théâtre NoNo. Mise en scène : Serge Noyelle. Texte et livret : Marion Coutris. Composition musicale : Marco Quesada

À l'heure de la mort, un homme se replonge dans le songe éveillé d'une vie de passions et de chaos.
Reviennent le hanter les spectres et les vivants, les êtres aimés et les ennemis, détenteurs de civilisations anciennes ou d'obsédantes projections.
C'est au travers des métamorphoses d'un homme qui est fait Pape que prend forme cet opéra. Bien sûr, l'habit de Pape est celui d'un pontife de Carnaval.
Des figures oniriques, par leur présence et le récit qu'elles portent, constituent le déroulé dramaturgique de la pièce : ainsi l'Ange, l'Homme nu qu'on fait Pape, le Roi déchu, l'Enfant perdu, la Mort, les vieux Jumeaux, le Devin prophétique, la Triade du désir.
Mais l'essence de ce bal des errants est dominée par la présence d'un chœur dansé et d'un chœur chanté. Des jeunes femmes vêtues de noir passent, porteuses d'offrandes, processions païennes ou mystiques. Une horde de personnages vêtus de vieilles dentelles blanches, poudrés, voluptueux d'une décadence furieuse, archaïques et contemporains, foulent le sol de leurs danses folles, étirent l'espace de leurs rituels étranges.
Le cycle de l'histoire se calque sur le carrousel sans cesse répété des figures rhétoriques du théâtre, des mythes et des récits, et le carnaval des rois fous, des coryphées visionnaires, des messagers antiques, des Erinyes et des envoyés du destin, et n'en finit pas de dessiner nos rêves.
L'esthétique du baroque est l'excès de signe, de sens, de mouvement. Par l'effet d'inversion qu'il produit, cet excès crée le désir de vide, la nécessité de l'ellipse, la fonction de la lenteur et du silence.
Entre l'extrême érotisation des corps, et un vieillissement annoncé comme la mort du désir, se trouve le champ d'écriture de cette création.
Trouver dans l'errance d'une parole entre chant et récit, à ressusciter l'amour.
Saisir la pulsion de mort qui transcende l'acte sexuel.
Il y a dans cette attraction des contraires un champ magnétique fascinant où le monde de la peinture, celui de l'imaginaire, et l'écriture musicale, entretiennent une étrange correspondance de guerre.
Nos corps sont trace de vie.
La vie est une conscience. Mais la conscience, un combat des corps.
Le théâtre, la danse témoignent de ce combat.

Théâtre des Calanques
Les 20 et 21 sept. : 20h30
12/20/25 €. Réservation conseillée au 04 91 75 64 59 ou à reservation@theatre-nono.com
http://www.theatre-nono.com/
35 Traverse de Carthage
Campagne Pastré
13008 Marseille
04 91 75 64 59