Ni biopic, ni biographie, la pièce de Gustavo Giacosa se nourrit de l’œuvre graphique de Giovanni Galli pour évoquer la question de la métamorphose et toucher à l’universel. La pièce, conçue comme une poésie visuelle, tente de révéler le conflit d’un homme en quête identitaire.

L’art brut de Giovanni Galli, artiste hors normes, représente des personnages de bandes dessinées tous très sexués. Gustavo Giacosa plonge corps et âme dans son univers, ses questionnements, ses pensées les plus intimes, ses obsessions, pour en extraire le suc. S’appropriant son désir d’une explosion nucléaire qui lui permettrait de devenir femme, il évoque les questions d’identité et de genre. Et, au-delà de la métamorphose dans son acception la plus ouverte : scientifique, littéraire, philosophique, humaine… Au plateau, l’univers du metteur en scène, comédien, collectionneur et commissaire d’exposition d’art brut épouse celui de Giovanni Galli à travers une chorégraphie tendue entre rythmes alternativement lents et furieux où le corps tente sa propre mutation, habité par les fantômes de Buster Keaton et Kazuo Ohno. Actions, images scéniques, créations lumières : son solo chorégraphique et théâtral est proprement magnifié par les nappes sonores fantômatiques du compositeur et pianiste Fausto Ferraiuolo.

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Portrait de Gustavo Giacosa : http://www.journalventilo.fr/identites-remarquables-gustavo-giacosa/