Films de danse

Programme de films de danse : Mascarades de Betty Tchomanga, O Samba do Crioulo Doido : règle et compas de Calixto Neto, Au cœur, le film de Dalila Belaza & Louise Ernandez et εκκρίνω [ekkríno] de Grégoire Schaller

Mascarades, Betty Tchomanga
Ce solo est un travail sur le souffle et sur la voix qui s’intéresse à la déesse des eaux, Mami Wata, figure des bas-fonds de la nuit, du pouvoir et de la sexualité. Sirène échouée, elle fait face aux gens qui sont venus la voir. Elle saute. Le saut qui la traverse est un saut vertical, régulier. Danser en latin se dit saltare, de saltus, le saut. Créer une danse de sauts comme la rémanence d’un geste ancien—peut-il être universel ?—un mouvement des profondeurs de l’être humain. Sauter comme la métaphore d’un désir, d’une recherche de plaisir. Un désir de plaisir. Un désir d’autre, de l’autre, de ce qu’on ne possède pas ou de ce que l’on n’est pas.
Sauter pour exulter. Sauter pour expulser. Sauter pour endurer. Sauter pour résister. Sauter pour atteindre. Sauter pour devenir. Sauter pour mourir. Sauter pour être.
Pour la 11e édition du festival, Betty Tchomanga et Parallèle ont réalisé un objet vidéo à partir de Mascarades.


O Samba do Crioulo Doido : règle et compas, Calixto Neto
Calixto Neto réalise le film O Samba do Crioulo Doido : règle et compas à partir d’images prises pendant les résidences de re-création de la pièce O Samba do Crioulo Doido de Luiz de Abreu.
Celui-ci raconte une rencontre puissante entre deux générations d’artistes dans la ville de Salvador de Bahia et retrace un moment d’apprentissage, d’héritage, une rencontre transgénérationnelle.

Le film met en avant le dispositif particulier de passation et de transmission, à partir d’un corps spécifique qui tend à l’universel.


Au cœur, le film, Dalila Belaza et Louise Ernandez
Créer une expérience artistique et humaine singulière (…).
Se penser et se vivre depuis ce qui met en lien.
Au cœur, le film sera comme un monde en soi, qui laisserait entrevoir des éléments distincts et en dialogue. Le regard voyagera, dévoilant la danse comme une matière. Un récit qui se déroulera sur un fil sensible entre réalité tangible et intangible.
Nous souhaitons également que le processus de création soit l’occasion de confronter le geste chorégraphique à des enjeux cinématographiques et ce faisant donner à voir la danse, comme un élément d’un Tout.
Lorsqu’il a fallu imaginer l’objet filmique, nous y avons vu des images au plus près de ces hommes et de ces femmes formant une communauté ; mais aussi des images de nature, de microcosme, de macrocosme, d’organicité, de noir, de lumière afin de créer une analogie entre l’univers humain et un environnement naturel et artificiel.
Au cœur, le film s’est alors profilé comme une conversation, un entrelacement entre plusieurs univers. On ne sait plus vraiment s’il s’agit de la réalité ou de la représentation; de la fin d’une tradition ou celle d’un nouveau monde, d’un nouveau langage empruntant au corps une parole inconnue. Une vision qui chercherait à ouvrir un territoire, une communauté, un être humain pour découvrir en son sein un nouvel horizon.
Cette rencontre possède un pouvoir évocateur, et nous avons immédiatement vu les possibilités d’un film “organique”, sans règles narratives classiques.


εκκρίνω [ekkríno], Grégoire Schaller
Ekkríno est un court métrage de vidéo danse in situ qui articule corps et paysage. Il est pensé pour le site volcanique de l’île de Nisyros, dans le Dodécanèse, et deux interprètes. Nous y suivons l’errance dansante d’une femme dans un paysage aride à la recherche d’un lieu de sépulture pour un jeune homme qui vient de mourir.

Ballet National de Marseille
Le samedi 4 février 2023 à 20h
Entrée libre
https://www.plateformeparallele.com/
20 boulevard de Gabès
13008 Marseille
04 91 327 327