Ensemble I.R.E - Nexus Entropy

Musique expérimentale autour de l'œuvre d'Ulrich Krieger

NEXUS - une connexion, ou une série de connexions reliant entre elles deux choses, ou plus.
ENTROPIE - le degré de désordre, de possibles ou d'aléatoire dans un système.

L'Entropie est une des lois fondamentales de la nature. La seconde loi de la thermodynamique pose que l'entropie totale va toujours s'accroître dans le temps dans un système isolé. Tout, dans l'univers n'a de cesse de se déplacer depuis l'ordre vers le désordre, jusqu'à atteindre un stade final d'uniformité.

L'Entropie est une des propriétés de l'état d'un système. La notation musicale traditionnelle est un système hautement structuré et organisé et ne laisse pour ainsi dire aucune place au désordre ni au hasard.

Cette nouvelle pièce pour l'Ensemble I.R.E explore plusieurs systèmes avec des degrés divers d'incertitudes utilisant pour cela divers modèles d'organisations. L'entropie compositionnelle est de plus augmentée par l'utilisation de l'idée de flou, de sons « imprécis » et de diverses façons non déterministes de les produire. Ces sons instrumentaux mais de nature quasi-électroniques, également traités ou augmentés par l'électronique, créent un paysage sonore qui, avec le passage du temps n'est plus ni électronique ni instrumental, comme une dégradation de la matière et de l'énergie dans l'univers allant vers un stade ultime de l'uniformité inerte, ces deux mondes sonores commencent par se mélanger pour finalement devenir complètement indifférenciés l'un de l'autre.

 

 

 

Basse électrique et ordinateur : Kasper T. Toeplitz
Dispositifs électroniques :Franck Vigroux
Harpe et effets :Hélène Breschand
Percussions :Philippe Foch
Réalisateur en informatique musicale :Christophe Ruetsch
Œuvre de :Ulrich Krieger, Nexus Entropy

Friche La Belle de Mai
Le samedi 18 mai 2019 à 22h15
Gratuit (plein air)
http://gmem.org/festivals/les-musiques-2019
41 rue Jobin
13003 Marseille
04 95 04 95 95

Article paru le jeudi 2 mai 2019 dans Ventilo n° 428

Le festival Les Musiques 2019

Ingénieux du son

 

Depuis plus de trente ans, le festival Les Musiques redessine les contours de la création contemporaine. Tour d’horizon en compagnie du directeur du GMEM, Christian Sebille.

  En ces temps où nos politiciens, de tous bords, se désintéressent de la culture en général et de la musique en particulier, Christian Sebille et le GMEM veulent faire entendre des musiques de notre temps dans de plus en plus de lieux, de quartiers, investissant de nouveaux espaces dans la ville. Faire partager la musique, la création. Dans son édito, le directeur du GMEM explique très clairement ce qu’il entend de plus en plus mettre en place. Le GMEM réfléchit à son fonctionnement, à ses méthodes de travail. À sa finalité, à son fonctionnement. C’est ainsi qu’un « collectif » d’amis, d’amateurs, de passionnés, venus de différents quartiers dans et hors Marseille, aura l’occasion de participer à des moments de réflexions, de partage vers la mise en place de nouvelles modalités. Dans l’immédiat, c’est un festival Les Musiques fort d’une douzaine de créations qui propose son édition 2019, à suivre dans également une douzaine de lieux, parfois habituels (la Friche et ses multiples espaces, Klap, le BNM, la Criée...) ou bien plus inattendus (du moins pour ces musiques) comme le Temple Grignan, la Maison de Quartier de la Cayolle, la Résidence des Tilleuls à Frais-Vallon ou encore les Galeries Lafayette Marseille Prado, dont les cabines d’essayage recevront des installations sonores. Côté compositeurs, on retrouvera de grands noms, comme Michaël Levinas qui, autour du grand classique de la littérature persane La Conférence des oiseaux, rencontrera le compositeur marseillais Régis Campo, mais aussi Guigou Chenevier, Jean-Marc Montera, Pascal Gobin ou Peter Sinclair, spécialiste d’installations sonores innovantes (et dont la création Selfie Orchestra, avec le compositeur Owen Chapman, intégrera les spectateurs)… et bien d’autres personnalités à découvrir.   Les Musiques de Christian Sebille Il se définit lui-même comme un « paresseux ». Mais ce paresseux, qui tout au long de l’année se démène pour donner toujours plus de vie au GMEM, s’avère terriblement actif. Et quand on lui demande pourquoi il continue ce festival né il y a déjà trente-deux ans, il répond que c’est « pour garder cette partie visible de l’iceberg» La manifestation représente beaucoup de diversité, beaucoup de collaborations et de co-réalisations (l’Opéra, le Festival de Marseille, ActOral...), de programmations partagées. Il y a aussi la raison historique de poursuivre quelque chose après la fin de Reevox. Pour Christian Sebille, ce festival a une image de créativité. Et il s’inquiète parce que la culture, la créativité — surtout en musique — fait peur aux politiciens et n’est donc pas favorisée par les institutions. Selon lui, la musique est un vecteur très étrange ; elle existe avant même l’apparition du langage, in utero — il dit que le compositeur « babille » —, et elle est un lieu à la fois de fascination et de liberté. Cette créativité, il veut qu’elle se développe, même si d’aucuns regrettent quelque peu le temps où, Raphaël de Vivo alors aux commandes, le festival offrait plus d’œuvres du répertoire. Il y reviendra sans doute, mais plus tard... Pour l’instant, il privilégie des œuvres plus emblématiques de jeunes compositeurs, des parcours de découverte, des cheminements nouveaux. Il faut aller voir ailleurs, toujours échanger. C’est ainsi notamment qu’est né le projet de la Cayolle, parti de rien, juste d’une idée de la présidente du CIQ... Ces quelques jours à venir, c’est aussi des moments de partage avec le public, des lieux inédits à investir, à animer (le Théâtre Nono, le Conservatoire, les cabines d’essayage d’un grand magasin...), des projets qui se développent sur deux ans, qui mêlent aspect social, culture et habitat. Et qui n’ont pas peur de voir la création comme un acte politique. Des projets peut-être un peu fous mais que, avec toute son équipe, Christian Sebille, du fond de sa paresse, anime avec passion ! Des moments à ne pas manquer ? « Tous ! », répond-il instantanément. Pendant une dizaine de jours, le public est ainsi invité à parcourir la ville, à s’ouvrir les yeux et les oreilles aux musiques, celles de notre temps et de l’avenir. Pour un temps plein d’excitation.  

Gisèle Laval

 

Festival Les Musiques : du 9 au 18/05 à Marseille.

Rens. : 04 96 20 60 16 / http://gmem.org/festivals/les-musiques-2019

Le programme complet du Festival Les Musiques ici