KokobaSaï & Mehdi Qamoum + Ferraj

Musiques du monde

- Ferraj (fusion de la poésie bédouine algérienne et du groove électrique)

Ferraj, en français : le délivreur des peines, c’est avant tout la rencontre de cinq esprits libres qui décident de redonner vie à la poésie traditionnelle algérienne sous la forme d’une musique moderne où les instruments ethniques viennent flirter avec le groove des sons électriques..

On y reprend des poèmes bédouins maghrébins d’une tradition populaire et orale des années vingt et trente. Apologie de Dieu, éloge de l’amour et des plaisirs de la vie. Les mots viennent dessiner un panorama de cultures qui, de nos jours, ne nous parviennent qu’à travers des prismes réducteurs comme celui des médias. Ces poèmes destinés à l’oubli reprennent vie avec une musique à la fois traditionnelle et moderne.

Les instruments de musique ethnique comme les karkabou, le bendir ou le gallal viennent ponctuer les rythmes dansants de la batterie, le groove de la basse et les guitares électriques envoûtantes.

http://ferraj.fr/



- KokobaSaï & Mehdi Qamoum (fusion Afro Trance et musiques traditionnelles)

Issu de deux résidence à la Jazzawiya à Agadir, Maroc, la FUSION de KokobaSaï et Mehdi Qamoum se produit aujourd'hui en France.
Un voyage musical où les languages et les cultures se mêlent au son des instruments et des danses traditionnelles.

Formation émergente de la scène Bretonne, issue de diverses origines, aussi bien culturelles que musicales, KokobaSaï vous entraine dans un puissant mélange de Percussions et Chant Traditionnel Guinéen, aux Blues et Improvisations des Guitares, et mystifié par le Didgeridoo et le Chant Guttural !!!
Ce mélange frénétique vous transporte directement au cœur de la jungle, de la magie, des danses endiablées, des Aborigènes et de l’Afrique.

Il forme son groupe au sein de la Jazzawiya. Chanteur et joueur de guembri, Mehdi Qamoum a accompagné de nombreux artistes tels que Jbara ou Mehdi Nassouli. De formation en formations, il dévellope son style dans la world musique traditionnelle comme la musique actuelle. Gnawa, Folklore berbère, fusions, rock ou encore trance, la spiritualité de sa voix guérit tous les maux de l’âme.

https://www.facebook.com/mehdi.qamoum

Le Makeda
Le jeudi 14 juin 2018 à 22h
8 € (+ adhésion : 1 €)
http://www.leposteagalene.com/
103 rue Ferrari
13005 Marseille
04 91 47 57 99

Article paru le mercredi 1 novembre 2017

Identités Remarquables | Ferraj

Rock el Casbah

 

« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle... » La bordure de la pièce d’eau du Cours Julien s’orne d’arabesques dessinées par des danseurs improbables et les enfants piaillent. Flanqué de sa chienne et le front scindé d’un foulard, Farid Belayat, membre du groupe Ferraj, sourit et se confie.

  « Les mains tendues, espaces déployés, trouées silencieuses ». Ces quelques bribes du poème Plaine écrit par Abdelhaq Kessair, Farid Belayat les déclame lors des concerts de Ferraj, comme un hommage à la poésie et à la langue françaises. Pourtant, c’est la poésie algérienne de tradition orale des années 20 et 30 que Farid s’est donné pour objectif de remettre à l’honneur. Une poésie dans laquelle il a baigné toute son enfance, passée à Sidi Bel Abbès. Une poésie qu’il souhaite aujourd’hui remettre au goût du jour. Une poésie qui loue la femme, les plaisirs charnels, les ripailles et Allah. Car Farid est las de l’image d’une Algérie islamisée véhiculée par les médias, et veut la réhabiliter telle qu’elle est, réellement. Ferraj nait un soir de Noël, lorsque Farid retrouve une poignée d’amis algériens dont la famille est restée là-bas… Sonnés par l’alcool, ils sortent les guitares pour taper le bœuf. Ils se découvrent une harmonie et un groove communs et décident donc de fonder une nouvelle aventure musicale, un nouvel orchestre. Reste à lui trouver un nom... Un soir d’ennui, alors que Farid assiste à une représentation de la pièce de théâtre Le Bateau a coulé, il s’attarde tout particulièrement sur la chanson du spectacle. Dans l’impossibilité de retrouver les paroles ou son auteur, Farid en écrit de nouvelles et la nomme Ferraj, que l’on peut traduire par « le diffuseur de joie ». Farid apporte la matière brute, et chacun des quatre musiciens y ajoute sa touche. Naji Boukarana compose les arrangements, influencée par ses sources africaines et afro-américaines, tout en caressant à la guitare des solos aux résonnances blues rock non sans clin d’œil à Jimi Hendrix. Farid Ali Himene, qui a vécu au Mexique et a exploré les rythmes afro-cubains, apporte une certaine couleur latine à la batterie, aux sons rock et orientaux. Mohamed Amine Jebali, le seul musicien de la Médina de Tunis, travaille les percussions orientales ou afro-cubaines (darbouka, tar, bendir, congas) et complète alors la section rythmique de saveurs jazzy et orientales. Hichem Belayat met quant à lui les points sur les « i » à la guitare jazz rythmique et balance ses grooves à la Asri-Rai et Tinariwen, qui parachèvent l’identité de Ferraj. La première partie de leur spectacle reste axée sur l’oriental romantique flanqué de riffs de guitare parfois reggae, parfois rock, parfois raï. La voix rauque de Farid fait chanter l’arabe d’une façon inédite, et son charisme emmène le public vers l’autre rive de la Méditerranée les yeux fermés, de quoi l’inciter à faire les chœurs. La deuxième partie est fortement teintée de rock. Pure énergie qui fait bouger les corps. Ferraj y reprend en boucle des tournures qui virent à l’hypnose. Et ainsi se dévoilent, puissantes, les deux facettes d’une même entité.  

Catherine Moreau

 

Rens. www.facebook.com/ferrajgroupe