Iraka - Jonathan Livingstone 3.0

Slam, hip hop. Dès 7 ans

La musique d’Iraka puise directement à la source d’un rap littéraire, crasseux, où l’organique et l’électronique numérique se cherchent et magnifient les sentiments humains. De l’Olympe Mountain de ses débuts à son récent Rainbow, Iraka transgresse les règles du hip-hop de sa plume farouche et clairvoyante. Avec Livingston, Iraka nous offre une ode old school où rap, musique électronique et sonorités organiques se rencontrent.


https://iraka.bandcamp.com/

https://www.journalventilo.fr/livingston-nouvel-album-diraka/

 

Le K'fé Quoi
Le mercredi 9 mars 2022 à 11h
5 €
www.le-kfe-quoi.com
ZA Les Chalus, Avenue des Chalus
04300 Forcalquier
09 50 46 58 19

Article paru le jeudi 20 septembre 2018 dans Ventilo n° 414

Livingston, nouvel album d'Iraka

Inc(l)assable

 

Iraka sort son nouvel album, Livingston, avec pour premier extrait Insul X, featuring Grems. L’occasion de reprendre des nouvelles du rappeur-slameur installé à Marseille.

  Épris de la musique depuis son adolescence, Iraka débute dans les années 90 à Bordeaux où il s’inspire des rappeurs français et américains dont il admire le flow et les lyrics. Vient ensuite l’apprentissage de l’écriture à travers des textes accompagnés de samples, des enregistrements et des productions en groupe et en solo. Dès lors, le doux virus de la musique ne cessera de prendre de l’ampleur chez cet artiste inclassable. Mélangeant savamment rap et slam, poésie et textes incisifs, Iraka est d’abord un féru d’art sous toutes ses formes. De la peinture au cinéma, de la littérature au théâtre en passant par l’art contemporain, ces sources d’inspiration éclectiques ont contribué à polir sa patte artistique si singulière. « Élargir mes influences m’a donné de l’air que j’essaye encore aujourd’hui d’injecter dans la musique que je produis et sur scène. Le sport est aussi un de mes moteurs concernant l’approche mentale du métier d’artiste. » Pas de méthodologie particulière pour écrire, si ce n’est prendre du plaisir. Le slameur se plaît à trouver des mots qui claquent, percutants en bouche. Travaillés et empreints d’une beauté aussi subtile que frappante, les textes de ce Cannois d’origine prennent du sens lorsque son interprète les habille de sa voix mêlant ferveur et bienveillance. Observateur de notre société, critique lucide de ce chaos orchestré, Iraka ne se limite toutefois pas à ce rôle et parcourt également nos états d’âme et l’espoir qui en ressort inévitablement. Un de ses morceaux, Gris, écrit il y a quelques années, symbolise à merveille toutes les nuances de l’artiste. L’équilibre idéal entre le noir et le blanc, entre les sombres métaphores et l’optimisme. Sa vision de la vie est tout aussi semblable à son travail d’écriture, comme il l’explique si joliment : « Je laisse tous les mots venir malgré leur noirceur. Et puis c’est aussi quand on y perçoit de la lumière que la noirceur devient belle. Car il n’y a pas alors de fatalisme, de résignation ou de complaisance dans la noirceur : on est tous pareils, on préfère être bien dans sa vie. » Accompagné par la coopérative cuturelle Internexterne, le nouvel album d’Iraka, Livingston, a été produit sous la houlette de deux des directeurs artistiques du label IN/EX, Frédéric Nevchehirlian (Nevché pour les intimes) et Olivier Jacquet. Le jeune homme s’est également adjoint les services d’Arnaud Vecrin à la guitare, confiant les arrangements à Miosine pour la touche finale. À l’avenir, Iraka aimerait travailler de plus près avec un professionnel du management pour déterminer avec justesse sa vision artistique et améliorer ses relations de travail avec ses partenaires. L’appel est donc lancé pour l’âme communicante et mélomane qui se sentirait investie de cette mission ! En attendant, le nouvel album d’Iraka reflète plus que jamais son identité artistique. Une identité qu’il assume pleinement : « En musique, ma liberté se situe à un endroit entre rap, poésie, chanson, slam et des couleurs musicales hybrides entre electronique, rap et sonorités plus organiques. Ce n’est pas la position la plus confortable à défendre parce que l’identification à un genre musical est plus malaisée. Je me sens parfois trop gentil pour être rappeur, trop rugueux pour la chanson française, trop musical pour le slam... Mais plutôt que de subir ce constat, mieux vaut en faire sa singularité et être patient. » L’important étant de « retrouver chaque jour le plaisir des premières fois. » Le plaisir, maître-mot de cet amoureux des mots qui, en concert, cherche à habiter les lieux et à vivre un moment fort avec le public présent. Iraka cherche avant tout à transmettre le texte avec sincérité et retrouver chaque fois l’âme de la chanson comme le jour où il l’a écrite. À la recherche d’une forme d’authenticité, il reste fidèle à l’essence de son métier, libre d’être lui-même sans se soucier de sa classification dans un genre musical. Et c’est dans cette même optique qu’il envisage ses projets à venir tels que Dopa, un duo avec le chanteur pop Yann Cleary, à travers lequel ils s’amusent avec l’auto-tune et des textes très provocateurs, voire régressifs. En parallèle, l’écriture du prochain album est déjà en route pour cet artiste prolifique qui aimerait travailler avec de nouveaux beatmakers. Poète contemporain, Iraka manie les mots avec élégance puis les pose sur des sons à la sève puissante et mélancolique. Redonnant au rap et au slam leurs lettres de noblesse, il invente sa voie/voix en dehors des sentiers battus pour nous offrir dans ce nouvel album toute sa sensibilité.  

Saïda Boulkaddid

 

Dans les bacs : Livingston, disponible sur toutes les plateformes : http://smarturl.it/LIVINGSTON

Iraka en concert avec Hippocampe Fou : le 11/10 au Théâtre La Criée (30 quai de Rive Neuve, 7e). Rens. : 04 91 54 70 54 / billetterie@theatre-lacriee.com

Pour en (sa)voir plus :

www.facebook.com/Iraka20001

https://iraka.bandcamp.com/