Hugh Coltman - Who's Happy

Jazz New Orleans

Ancien leader du groupe The Hoax, Hugh Coltman, le plus frenchie des crooners anglais, délaisse le blues rock au profit du jazz.

Il crée le très réussi Shadows : songs of Nat King Cole et remporte une Victoire du Jazz (Voix de l’année 2017). Inspiré de la série Treme et ses trésors musicaux, il part à la Nouvelle Orléans pour écrire Who’s happy ? et affirme ses qualités de jazzman. Il en sort une voix délicatement éraillée sur des cuivres aux accents soul, des guitares folks et des percussions dansantes. Accompagné de ce brassband composé de pointures locales, et après avoir été enregistrés dans une église chargée d’histoire, ils viennent faire bourdonner leurs instruments dans la salle du Gymnase. Alors, who's happy ? Vous.

Voix Hugh Coltman
Clarinette Baryton Frédéric Couderc
Trompette Jérôme Etcheberry
Trombone Jerry Edwards
Soubassophone Didier Havet
Guitare Freddy Koella
Piano Gael Rakotondrabe
Batterie Raphael Chassin

Théâtre du Gymnase
Le mardi 4 février 2020 à 20h
6/36 €
http://www.lestheatres.net/
4 rue du Théâtre Français
13001 Marseille
08 2013 2013

Article paru le mercredi 22 janvier 2020 dans Ventilo n° 440

Hugh Coltman

Sur son dernier album Who’s Happy, le contre-crooner Hugh Coltman a su réaliser un assemblage digne des meilleurs nectars musicaux de La Nouvelle-Orléans. Une basse jouée au soubassophone de-ci, des envolées d’une clarinette qui s’immiscent façon menuet de-là, ou encore des incursions de violon façon quadrille par-ci, sans oublier cette pulsation nonchalante aux parfums caribéens par-là : le pari est réussi. On se croirait dans la moiteur de la Crescent City et du bayou alentour, sur les traces de quelque enquêteur musical entre tragédie et joie, ne serait-ce que grâce à la construction remarquable de l’ensemble du disque (alternance de compositions marquées par l’effervescence collective façon marching band et de propositions introspectives entrecoupées de quelques plages bluesy voire rock’n’roll façon Fats Domino). La présence d’authentiques musiciens de la ville est pour beaucoup dans cette efficacité scénaristique. Tout se passe comme si cet Anglais francophile avait trouvé là-bas, vers l’embouchure du Mississippi, quelque raison d’être. Jouant des codes de l’identité musicale trop souvent stéréotypée de ce foyer du jazz, avec un humour délicieusement british, il développe quelque propos pop à l’anglaise, ou bien projette sa voix dans un registre qui sait se faire mâle sans être machiste, allant jusqu’à laisser traîner quelques nasales faussement yankees. Ce faux romantique offre quelque chose d’une musique de l’aube.

LD

> le 4/02 au Théâtre du Gymnase (1er)

www.journalventilo.f/sortie/7599