Bloom Quintet + Paolo Fresu

Jazz

Bloom Quintet

Strange Day »

Natacha Atlas voix
Alcyona Mick piano
Asaf Sirkis batterie
Andy Hamil contrebasse
Samy Bishai violon
Hayden Powell trompette

Sous la houlette du compositeur Samy Bichai, Natacha Atlas poursuit ses métamorphoses. Plus qu'un puissant album de jazz imprégné d'Orient, Strange Days est un conte moderne doux amer, un appel au réveil et à la prise de conscience.

Strange Days est l'impressionnant nouvel album de Natacha Atlas. Déjà encensé par l'industrie, cet opus magnifie l'union novatrice entre le jazz et le chant arabe.
Fantaisie de jazz obscurément futuriste et imprégnée d'orient, l'album suscite l'émotion, en présentant l'une des voix les plus emblématiques du monde arabe à son état le plus pur. Enregistré entre le Royaume-Uni, la France et le Brésil, il poursuit son parcours dans le paysage du jazz par une série d'expériences stylistiques remarquables.

Tantôt lancinant, tantôt grave, parfois groove, souvent jazz, "Strange Days" qui paraît chez Whirlwind/Socadisc, est la digne suite de "Myriad Road" paru il y a quatre ans et qui signait le retour fracassant de Natacha Atlas.

Il se passe quelque chose d'extraordinaire lorsque les cultures et les genres musicaux fusionnent pour créer de nouvelles ambiances. Ce couple doublement anglo-égyptien entre la chanteuse Natacha Atlas et le violoniste Samy Bishai en est la thèse, l'antithèse et surtout la synthèse à lui tout seul.

« Il y a quelques années, se rappelle Natacha, j'ai entamé un étroite collaboration avec Samy, en tant que directeur musical et partenaire de composition. Son sens du jazz, de l'improvisation et sa formation classique ont transformé mon univers arabo-électroacoustique d'une manière que je ne n'aurais pu imaginer." Le lien est naturel - chacun né d'un père égyptien et d'une mère britannique - cependant leur éducation respective leur a donné des expériences différentes des cultures orientale et occidentale. Mais tous deux étaient attirés par l'idée de combiner les gammes et les textures arabes avec les changements et le langage harmonique du jazz.
"La musique arabe a des parallèles avec la musique classique indienne et persane, par exemple ", explique Samy Bishai. "Mais, aussi différent que cela puisse paraître, il y a des points axiomatiques étonnamment similaires, notamment l'improvisation ; et bien que des caractéristiques comme les quarts de tons ne fassent pas partie de l'harmonie occidentale, la flexibilité du jazz permet une intégration étonnante."

En 2015, c'est le trompettiste Ibrahim Maalouf qui est à l'origine de la métamorphose de la chanteuse. Pour elle, il compose l'album, Myriad Road, un album aux tonalités jazz chanté en anglais.

Pour mener à bien cette « suite » de "Myriad Road", le duo s'est adjugé une équipe de Premiere League. Au coeur de celle-ci, la pianiste Alcyona Mick, le bassiste Andy Hamill, les batteurs Laurie Loweet et Asaf Sirkis, le trompettiste Hayden Powell et le tromboniste Robinson Khoury. Outre les cordes et les percussions d'Oli Savill, qui sont au coeur de cette fusion unique et équilibrée de jazz et de musique arabe, on retrouve des invités tels que Idris Rahman, le guitariste Paulo ViníciusJoss Stone, Tanya Wells et Sofiane Saidi.

« Strange Days" est l'aboutissement de ce que je veux exprimer à travers la musique - mon hybridité et ma dualité entre le Moyen-Orient et l'Europe, dans toutes ses facettes", affirme Natacha Atlas. "Nous avons la chance d'avoir ces musiciens qui combinent tout ce qu'on aime du jazz et de la musique arabe. »

« C'est difficile de préciser où je veux vivre. Quand je dis Ana Hina, ça veut dire : je suis là avec ma musique pour exprimer mon identité, une dualité - ou plutôt trialité - entre toutes ces cultures. Arabe, et en Angleterre, on est jamais assez british. Lorsque je dis que j'ai des origines orientales et que je chante en arabe, je vois les portes et les visages se fermer aujourd'hui encore. »

 

Paolo Fresu

Paolo Fresù trompette bugle
Dino Rubino piano
Marco Bardoscia contrebasse

Paolo, Marco et Dino célèbrent le mythe de Chet Baker avec des mélodies originales et certains de ses standards préférés. Chaque trompettiste de jazz entre une relation intime avec Chet Baker. Impossible de passer à côté d’un héritage aussi singulier lorsqu’on souffle dans l’instrument. Et Paolo Fresu ne déroge logiquement pas à la règle. Mieux : il est l’un des hériters les plus passionnants du James Dean du jazz à la gueule cassée. Chacun des enregistrements du musicien sarde renferme toujours un clin d’œil ou un regard appuyé en direction du jeu bakerien. Cette fois, l’hommage est encore plus évident comme le prouve le titre de cet album : Tempo di Chet. Mais Fresu est un tel musicien qu’il reste invariablement lui-même tout au long de cette heure de musique lovée dans un halo de mélancolie. En 1999, il avait cosigné avec son compatriote Enrico Rava le magnifque Shades of Chet. Deux décennies plut tard, il est un trompetiste bien plut virtuose, nuancé et fascinant, et la manière dont il revisite ici des standards souvent interprétés par son « maître » (notamment My Funny Valentine ou Everything Happent to Me) touche au sublime. Dans cet exercice d’une grande pureté, Paolo Fresu est entouré du pianiste Dino Rubino et du contrebassiste Marco Bardotcia, deux complices, jamais trop bavards, au diapason de sa vision. Magnifque.

Marc Zitman - Qobuz

L'Alpilium
Le vendredi 17 septembre 2021 à 20h30
5/30 €
https://www.jazzasaintremy.fr
Avenue du Maréchal De Lattre De Tassigny
13210 Saint-Rémy-de-Provence
04 90 92 70 37