Concerto Soave - Messes et motets de Provence

Musique baroque. Prog. : messes de Campra et d'Audiffren

En préfiguration de ce que sera le Centre Baroque de Provence et avant les travaux d'aménagement de l'église et du presbytère, Concerto Soave vous propose trois concerts exceptionnels le 13 octobre, le 27 octobre et le 17 novembre dans la magnifique église baroque de la rue des Dominicaines. 

Messe pour Notre-Dame, « Ad Majorem Dei Gloria », et Motets d’André Campra (1660-1744)
Messe en la, de Jean Audiffren (1680-1762), maître de chapelle à la Cathédrale de Marseille

Ce concert a pour but d’inaugurer une série consacrée aux grands compositeurs baroques nés en Provence. Les deux compositeurs du programmes sont parmi ceux qui ont fait la gloire de l’école provençale au XVIIIème siècle. Conservée en manuscrit à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, la Messe en la de Jean Audiffren, qui fut un des grands maîtres de chapelle de la cathédrale de Marseille, sera recréée en première mondiale pour l’occasion. Quant à la Messe « Ad Majorem Dei Gloria », elle a été composée par André Campra spécialement pour la cathédrale Notre-Dame de Paris.

 

Lise Viricel, soprano 
Guilhem Terrail, haute-contre
Robert Getchell, taille
Romain Bockler, basse
Sylvie Moquet, viole de gambe
Jean-Marc Aymes, orgue, clavecin et direction

Église Saint-Théodore
Le dimanche 27 octobre 2019 à 17h
8/12 €
https://www.concerto-soave.com/fr/
Rue des Dominicaines
13001 Marseille

Article paru le mercredi 16 octobre 2019 dans Ventilo n° 435

Messes et motets de Provence par Concerto Soave

Il était une foi

 

Concerto Soave inaugure un cycle de concerts consacré aux compositeurs baroques provençaux. Au programme du premier opus, deux messes polyphoniques illustrées par l’Aixois André Campra et le Marseillais (né à Barjols) Jean Audiffren, deux personnalités dont le destin diverge, entre la fin du règne de Louis XIV et le début de celui de Louis XV, dans l’effervescence artistique de la période.

  Difficile de trouver des marqueurs d’identité régionale dans le latin des séquences liturgiques ; et même si les polyphonies vocales sont accompagnées d’instruments, galoubets et tambourins ne franchissent le narthex qu’à Noël pour figurer parmi le petit peuple de la crèche ! La fertilité du terreau musical provençal s’inscrit plus subtilement dans l’abondance et la diversité des ressources culturelles mises en œuvre dans un territoire carrefour entre l’Italie et la France. Dans la messe d’Audiffren s’épanouissent des sentiments intimes pour lesquels la pieuse humilité du musicien s’est convertie en une stimulante exigence qui l’accompagnera dans une carrière toute entière déroulée entre La Major et Saint-Victor. La géométrie statuaire de son architecture musicale et ses lignes de chants transparentes et fragiles comme le pli du marbre la parent d’une harmonieuse beauté à l’antique sur le socle de laquelle la méditation intérieure peut prendre son appui. Dans celle de Campra, sous les broderies du contrepoint se devinent déjà les Muses plus complaisantes qui pousseront le compositeur à quitter la maîtrise de Notre-Dame de Paris pour la scène d’opéra où il embouchera à pleines lèvres, Cocagne, les trompettes de la Renommée. À ce mélange des genres, un délicieux vertige prend sa source où nombre de prélats ont glissé sans états d’âme. C’est avec la même fascination que nous les suivrons sur cette pente. Un parallèle émouvant et instructif entre deux caractères, deux reflets sonores du Grand Siècle expirant parmi les appâts ultramontains de la théâtralisation du sacré.  

Roland Yvanez

 

Messes et motets de Provence par Concerto Soave : le 27/10 à l’Église Saint-Théodore (Rue des Dominicaines, 1er).

Rens. : www.concerto-soave.com/fr/