Cadre clinique pour plaies sociales | Un cinéma autrichien

Mini-cycle consacré à une partie du cinéma autrichien, caractérisé par un cadrage clinique, un don pour le malaise et une tendance à trifouiller les plaies sociales sans anesthésie.

À l’image, le contraste est puissant, entre des environnements froids et géométriques, dans lesquels se déplacent des corps normaux, donc difformes. Ce contraste souligne en sourdine mais avec insistance, la soumission du chaos organique à l’ordre. D’où empathie …

"Je me cache la figure derrière mon ombrelle et mon éventail, pour que l’idée de la mort puisse jardiner paisiblement en moi."
Sissi, Impératrice d’Autriche

[…] Le cinéma autrichien serait obsédé par le corps et la mort : il serait l’héritier d’une esthétique de mélancolie et de mascarade qui remonte au baroque, et qui s’incarne dans la phrase terrible de Sissi, l’impératrice Élisabeth : Je me cache la figure derrière mon ombrelle et mon éventail, pour que l’idée de la mort puisse jardiner paisiblement en moi. On peut prolonger cette hypothèse jusqu’au cinéma d’avant garde autrichien.

[…] Le geste consistant à prendre le spectateur de front vient peut-être de cette frontalité là : soumission avérée à l’autorité divine, impériale ou totalitaire, dans un pays ou il n’y a jamais eu de révolution.

Source : Christa Blümlinger, Le cinéma autrichien, juin 2007

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