You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) 

Cycle autour du jazz et du cinéma

Cette phrase est prononcée par Al Jonson dans Le chanteur de Jazz.

Ne serait-ce que cela : lorsque le plus petit des studios américains, celui des frères Warner, en voie de faillite, tente le coup de poker d’introduire la prise et restitution de son synchrone au cinéma, c’est avec un film intitulé « Le chanteur de Jazz« .
Ne serait-ce que cela pour souligner la proximité, l’imbrication, de ces deux champs, cinéma et jazz.

Tous deux sont contemporains, quasiment. Tous deux se sont coltinés les notions d’ « art populaire » et « art industriel ».

Et puis nous sommes quelques uns au Videodrome 2, ce que vous pouvez constater lorsque vous venez prendre un verre chez nous, à aimer écouter du Jazz.

Le Videodrome 2 se présente comme un lieu pour le cinématographe, un lieu du cinématographe. Faire en sorte que des personnes qui ne se connaissent pas regardent ensemble dans la même direction, traversent ensemble un même moment de l’espace et du temps. Ce que l’on peut vivre en regardant un film dans une salle, ou en partageant un verre dans un bar.
Lier ce qui existe dans nos murs, le comptoir du bar et l’écran, est une de nos préoccupations quotidiennes.

Cette semaine du 30 octobre, le Videodrome 2, lieu pour le cinématographe, sera également un lieu pour le jazz.

Il existe de grandes catégories pour distinguer les présences du jazz dans le cinéma. Sans prétendre à une quelconque exhaustivité, il y a des films « jazz attitude », des films « portraits de jazzmen », des films noirs, des films « d’époque », où « l’époque » du jazz est filmée pour reconstituer « l’époque » du film…

Le cycle You ain’t heard nothin’ yet ! est une flânerie, une variation sur ce thème, Jazz et Cinéma.

Portraits de jazzmen, Ornette Coleman, Ben Webster et Lee Morgan. Deux de ces portraits ont été réalisés par des cinéastes réputés majeurs et singuliers : Shirley Clarke et Johann Van Der Keuken.

Portrait fictionnel de la démesure et de la folie d’un très grand musicien, Sun Ra.

Des ombres dans la nuit d’une grande ville quand elle vibrait de jazz, New York dans Shadows.

Un film nimbé dans la musique du Duke, film noir, palpitant, où s’autopsie un meurtre.

Ce cycle s’achèvera par la diffusion d’un film cas particulier, un film dont certains disent qu’il est le plus grand film de Miles Davis, Ascenseur pour l’échafaud.

 

Videodrome 2
Du 27 novembre au 2 décembre 2018
5 € (+ adhésion annuelle : 3 €)
Rens. 04 91 42 75 41
www.videodrome2.fr
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41

Article paru le mercredi 31 octobre 2018 dans Ventilo n° 417

Cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) » au Vidéodrome 2

Play it again, Sam

 

Jusqu’au 4 novembre, le Videodrome 2 présente son nouveau cycle consacré aux liens étroits qu’entretinrent le cinéma et le jazz, avec la programmation de six films incontournables, mêlant fictions et documentaires.

  Qu’elle soit diégétique ou extra-diégétique, la partition musicale reste indissociable du geste cinématographique, même si certains cinéastes — rares — ont tenté de s’en extraire. La question fait l’objet, depuis de nombreuses décennies, de livres, thèses ou documentaires, et ne cesse de se renouveler dans la création contemporaine. Mais s’il est un genre musical qui reste définitivement fixé sur la pellicule, il s’agit sans conteste du jazz. L’un des premiers films parlants, lorsqu’on osa, avec hardiesse, la prise et la restitution du son synchrone, ne fut-il pas Le Chanteur de jazz d’Alan Crosland ? Outre que le jazz et le cinéma traversaient une contemporanéité qui força le mariage, l’un se fit parfois l’écho de l’autre, dans la liberté que le geste offrait. C’est cette tension créatrice qui traversa en l’occurrence les premiers opus de John Cassavetes. C’est dans ce cadre que l’équipe du Videodrome 2 nous offre à voir quelques grandes pages du cinéma qui doit autant à la note improvisée qu’à l’image en mouvement, l’un se nourrissant de l’autre. En six films, la salle du Cours Julien se teintera de noir et de bleu, et nous permettra de (re)voir les magnifiques documentaires de Shirley Clarke (Ornette Coleman : Made In America, film free jazz par excellence) ou John Coney (Space is the place). Sans oublier les chefs d’œuvres de John Cassavetes (Shadows), Otto Preminger (Autopsie d’un meurtre) ou Louis Malle (Ascenseur pour l’échafaud), avec les fameuses improvisations de Miles Davis sur les déambulations nocturnes de Jeanne Moreau.  

Emmanuel Vigne

 

Cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) » : jusqu’au 4/11 au Vidéodrome 2 (49 Cours Julien, 6e).

Rens. : 04 91 42 75 41 / www.videodrome2.fr

Le programme complet du cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! » ici