Digital Dérives

Annulé
Événement consacré aux nouvelles technologies proposé par M2F Créations | Lab Gamerz en coproduction avec Anonymal : installations, performances, ateliers...

Un événement M2F Créations | Lab GAMERZ en coproduction avec Anonymal

Avec : Renaud Bezy | Constance Chlore | Gwenola Wagon & Stéphane Degoutin | Chloé Desmoineaux | Quentin Destieu | Disnovation.org (Maria Roszkowska, Nicolas Maigret, Baruch Gottlieb) | Sylvain Huguet | Lauren Huret | Antonin Fourneau | Labomédia | Nao | Pang Pang Club (Leslie Astier & Robin Moretti) | Postcoïtum | Roberte La Rousse (Cécile Babiole & Anne Laforet)

Cette année, l’association M2F Créations | Lab-GAMERZ, en coopération avec Anonymal, insuffle un nouveau souffle au Patio du bois de l’Aune avec l’événement “Digital Dérives”. Au programme plus de vingt artistes invités transforment ce lieu de travail associatif à Aix-en-Provence, en un vivier artistique mêlant des installations, des performances et ateliers participatifs autour de l’utilisation artistique des technologies actuelles.
Le jeu vidéo est à l’honneur avec entre autres les artistes du Pang Pang Club et les bornes d’arcade produites dans le cadre des ateliers, un call center à la dérive dans lequel se développe une véritable jungle, des manettes de jeu vidéo étranges et autonomes, des bureaux d’ordinateur qui partent en vrille, accompagnés par différentes surprises autour d’un parcours dans lequel les spectateurs sont invités à circuler pour découvrir des oeuvres qui bousculent les habitudes et les repères.

L’entrée est gratuite et le public sera accueilli dans le respect des règles sanitaires en vigueur et avec une jauge limitée sur place.

www.lab-gamerz.com

Patio du Bois de l'Aune
Du 29 octobre au 31 octobre 2020
Entrée libre
Rens. 04 88 05 05 67 - contact@lab-gamerz.com
http://www.digital-derives.com/
1 place Victor Schoelcher
13100 Aix-en-Provence
04 88 05 05 67
04 42 93 10 04

Article paru le mercredi 28 octobre 2020 dans Ventilo n° 447

Annulation du festival Digital Dérives

Game over

 

Digital Dérives n’aura pas lieu. Motif : la crise sanitaire. C’est ce qu’annonçait la préfecture il y a quelques jours, à moins d’une semaine de l’ouverture du festival. C’est donc avec une certaine tristesse que la manifestation rejoint la longue liste des événements annulés.

  « Nous sommes vraiment désolés de devoir tout annuler comme ça, à la dernière seconde, déplore Paul Destieu du Lab Gamerz. Nous avons une grosse pensée pour tous les participants qui s’étaient beaucoup impliqués, bénévoles, artistes et partenaires. Nous espérons les retrouver très vite dans un climat plus favorable. » Chaque année, le festival organisé par M2F Création / Lab Gamerz — cette année co-produit par Anonymal — questionne le digital et les technologies par le prisme de l’art. L’occasion de montrer le travail d’artistes qui utilisent ces technologies pour mieux les mettre en perspective, en saisir les enjeux esthétiques et politiques. Pour le public, c’est un temps fort de rencontre et la possibilité, toujours, de mettre la main à la pâte. La pierre angulaire du festival ? Le jeu vidéo : une porte d’entrée privilégiée dans le monde du digital. Pour s’adapter au contexte, les organisateurs avaient décidé de réduire la manifestation au strict minimum : un seul lieu, seulement trois jours, avec les restrictions en vigueur à l’heure actuelle, distanciation et couvre-feu. Ce ne serait pas tout à fait Gamerz, mais ce ne serait « pas tout à fait rien non plus ». L’édition porterait le nom de Digital Dérives, juste de quoi marquer une différence avec les autres années tout en disant l’essentiel. Mais non, même dans son plus simple appareil, le festival n’aura pas lieu cette année et c’est triste. Avec cette idée de dérive, les organisateurs visaient pourtant juste. C’est précisément de cela qu’on manque : privés de tout que nous sommes, il nous faudrait dériver — dans le bon sens du terme, dans le sens situationniste. Pour le sociologue Guy Debord (1931-1994), l’un des pères de ce qu’on appelle « dérive urbaine » ou « dérive situationniste », il s’agissait de sortir du carcan de nos habitudes en termes de déplacements urbains et de se libérer pour un temps de la dualité travail/loisir. La méthode ? Sortir et se laisser happer par la ville, éventuellement s’y perdre, en somme dériver. En attendant des temps plus cléments, c’est seuls que nous devrons nous adonner à la dérive digitale. Pour nous y aider, le programme du festival est encore visible et fourmille de pistes à suivre. On y retrouvera nombre d’artistes qui justement réinventent nos pratiques technologiques. Pour n’en citer que deux, nommons le collectif Roberte Larousse qui, avec Wikifémia, révise le très usité Wikipédia en l’accordant au féminin pour un résultat un peu « dégenrant », et Chloé Desmoinaux, qui devait cette année réactiver une performance de 2016, Lipstrike, où elle joue à Counter Strike avec un rouge-à-lèvre-manette de sa fabrication. Ce dispositif lui permet de jouer en se maquillant, détournant ainsi les codes du FPS (First Person Shooter) tout en faisant écho à l’affaire du GamerGate, qui avait soulevé la question du sexisme dans le monde du jeu vidéo.  

Frédéric Vaysse

 

Digital Dérives devait avoir lieu du 29 au 31/10 Patio du Bois de l’Aune (Aix-en-Provence).

Rens. : http://www.digital-derives.com/