Le Cercle Arts Sciences en Camargue est une plateforme coopérative agissant autour de projets croisant recherches scientifiques et créations artistiques. Il réunit Le Citron Jaune - CNAREP à Port Saint Louis du Rhône, le Musée départemental Arles antique, Le Museon Arlaten, la Tour du Valat et le Parc naturel régional de Camargue. Il invite d’autres opérateurs comme le Théâtre d’Arles, scène conventionnée d’intérêt national - art et création - nouvelles écritures.
Depuis plusieurs années, autour de la programmation des Envies Rhônements, (festival itinérant croisant culture, art et environnement) un certain nombre d’acteurs coopèrent pour accompagner des projets mêlant connaissances scientifiques et créations artistiques dans cet environnement singulier du delta du Rhône en invitant un large public. Ces acteurs se rassemblent aujourd’hui autour du Cercle Arts Sciences en Camargue, une plateforme de rencontre, de réflexion et de coordination pour animer une dynamique de coopération, développer une collaboration sur les contenus, réunir les acteurs autour d’intérêts et de projets communs.
La Camargue est la plus grande zone humide d’Europe, territoire emblématique où se côtoient une extraordinaire richesse biologique et une grande diversité d’acteurs qui contribuent à en façonner le paysage naturel et culturel (habitants, agriculteurs, éleveurs, scientifiques, artistes…). Sa position clef à l’embouchure du Rhône, enserré par les développements touristiques des étangs du Languedoc et les industries de Fos-sur- Mer en fait le carrefour de multiples enjeux. Déjà affectée par l’élévation du niveau de la mer, l’urbanisation galopante de la côte méditerranéenne et les transformations rapides de l’agriculture, la Camargue se présente comme un laboratoire pour penser les enjeux de conservation des territoires face aux changements globaux. Ce territoire pilote offre des possibilités de regards croisés entre artistes, scientifiques et publics, passerelles pour mieux partager et discuter les enjeux de fragilité des paysages et des écosystèmes face aux transformations à venir.
Le Cercle Arts Sciences en Camargue réfléchit à des thématiques et des modes opératoires afin de sensibiliser et d’impliquer acteurs et habitants du territoire sur les questions environnementales et sociétales. Cette année, il met en place la première édition de Conversations, une manifestation qui met en reflief les enjeux environnementaux contemporains à travers le prisme de l’art et de la culture. Conversations est amené à se péréniser dans le temps pour devenir un rendez-vous attendu chaque automne.
La thématique qui a été retenue pour cette première édition est celle de l’effondrement. Spectacles, conférences, débats autour de l’effondrement, des effondrements…Comme le montre le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin, l’effondrement peut être joyeux. Il ne s’agira donc pas d’être catastrophiste, tout au plus pragmatique et dans le partage d’expériences. En France, on aime bien les néologismes ; la collapsologie se revendique comme la science de l’effondrement des sociétés. Que l’on soit collapsonaute ou pas, pour dépasser cette idée d’effondrement, et surtout pour sortir du mythe de la croissance infinie, l’humanité doit se réinventer un nouveau récit. Et c’est là que artistes et scientifiques entrent en jeu avec leur savoir-faire créatifs, leurs imaginaires pour les premiers, leurs connaissances, leur rigueur et leur intuition pour les seconds. Art/science est-ce une nouvelle discipline, une trans-discipline ? Les collaborations entre artistes et scientifiques se multiplient et sont souvent sources d’innovation. Certains artistes sont de véritables chercheurs dont le travail intéresse la recherche scientifique ; d’autres utilisent les dernières découvertes dans leurs créations. L’art peut rendre visible ce qui ne l’est pas, agit comme un révélateur ; la science peut profiter de ces légers décalages qu’apporte la présence artistique.
CC