Or 

Voyage dans l’histoire de l’art au fil de l’or : objets archéologiques (lingots, masques funéraires, parures, etc.), objets issus des collections du Mucem (reliquaires, objets rituels, etc.), films, documents, œuvres d’art moderne et d’art contemporain de 43 artistes (avec des pièces d’Ossip Zadkine, Victor Brauner, Yves Klein, James Lee Byars, Louise Bourgeois, Jean-Michel Othoniel, Johan Creten, Liza Lou, Thomas Hirschhorn, Gilles barbier, Franck Scurti, etc.).

Objet de convoitise et de conquête, traditionnellement symbole de pouvoir et de richesse, l’or est aussi, par sa plasticité même, le matériau de toutes les métamorphoses, qualité faisant de lui un support privilégié dans les arts.
L’or rencontre aujourd’hui un succès d’une ampleur inédite et d’un genre nouveau dans les expressions artistiques contemporaines. Il devient ainsi le support privilégié d’une nouvelle poétique, nous invitant à repenser nos approches du sacré, du politique, de l’esthétique ou du social. Ce phénomène révèle aujourd’hui la fluidité d’un matériau qui ne s’est jamais réduit au fil de l’histoire à ses seules expressions figées.
Croisant histoire et création contemporaine, cette exposition rassemble des chefs-d’oeuvre témoignant de la fascination des civilisations euro-méditerranéennes pour l’or depuis plus de trois mille ans, avec près de 600 pièces. Elle mêle objets archéologiques (lingots, masques funéraires, parures, etc.) et objets issus des collections du Mucem (reliquaires, objets rituels, etc.), mais aussi films, documents, œuvres d’art moderne et d’art contemporain de 43 artistes (avec des pièces d’Ossip Zadkine, Victor Brauner, Yves Klein, James Lee Byars, Louise Bourgeois, Jean-Michel Othoniel, Johan Creten, Liza Lou, Thomas Hirschhorn, Gilles barbier, Franck Scurti, etc.).
Pépites et parures, statues et reliques, objets de culte ou d’apparat illustrent les différentes thématiques abordées dans l’exposition : la fascination pour l’or et sa thésaurisation ; la quête effrénée de ce matériau et ses effets sur les hommes et l’environnement ; les aspects techniques liés à sa transformation (depuis les gestes les plus concrets jusqu’à l’illusion alchimique) ; ses dimensions symboliques - associées au sacré et au pouvoir - ; et enfin ses aspects festifs, rituels et démonstratifs.
Loin d’une nouvelle accumulation de trésors qui ne retiendraient de ce métal précieux que son éclat mort, cette exposition propose un dialogue entre archéologie, histoire et création contemporaine, permettant d’appréhender l’or dans ses imaginaires oniriques ou politiques, et nous invite à nous plonger dans sa luminosité créatrice.

http://www.mucem.org


Mucem
Tlj (sf mar) 11h-19h. 10h-20h du 8/07 au 31/08
5/9,50 € (billet famille : 12 €). Gratuit le 1er dimanche de chaque mois
http://pac.marseilleexpos.com/
7 promenade Robert Laffont - Esplanade du J4
13002 Marseille
04 84 35 13 13

Article paru le mercredi 16 mai 2018 dans Ventilo n° 410

Gethan&myles : Lazare/ The Space between how things are and how we want them to be, au Mucem

Histoires d’Or

 

En parallèle de l’exposition Or du Mucem, les artistes Gethan&myles développent une approche intemporelle et précieuse autour du métal inoxydable, à la rencontre d’un public peu averti, voire méprisé.

  L’histoire commence au Crédit Municipal Marseillais, à quelques pas des Réformés. Le duo d’artistes britanniques Gethan&myles rachète aux enchères, grâce à la cagnotte allouée par le Mucem pour le projet (environ 10 000 €), les quelque 5 % de bijoux abandonnés au prêteur sur gage municipal, faute de remboursement. Un véritable trésor vendu au poids, le plus souvent aux marchands d’or, puis refondu, synchronisant fatalement la perte de forme et d’histoire. Pourtant, ce mont-de-piété apparaît souvent comme une dernière chance pour les plus démunis. Véritable décalage culturel, cette institution charitable mise en place par l’État surprend et intrigue ce couple, issu d’un pays peu concerné par les politiques sociales et plus fréquemment habitué aux bookmakers illégaux et autres vautours. Dans quelles circonstances peut-on se retrouver un jour à se séparer d’un bijou de famille ? Quelles histoires ont tous ces objets si précieux ? Et pour qui ? Dès lors, Gethan&myles se lancent dans le pari de découvrir toutes ces histoires. De raviver ces mémoires. Creuser pour mieux comprendre les joies et les peines qu’ils symbolisent. Avec l’aide du Crédit Municipal, ils retrouveront plusieurs des propriétaires. Comme Sandes, mère célibataire, obligée de se serrer la ceinture pendant des années pour offrir une gourmette à son fils unique en espérant qu’il la garde toute sa vie et l’offre peut-être à son tour à ses enfants. Un rêve avorté et échangé plus tard contre dix-sept euros cinquante… Jennifer garde quant à elle un seul souvenir de son père décédé prématurément : un pendentif de l’île de Beauté. Un héritage, signifiant un dernier échange et un gage d’amour, suite à un passé douloureux et compliqué. Ou bien encore Moinaecha, qui s’est séparée de son bijou de mariage, offert par son mari dans les traditions comoriennes avec le total des économies annuelles. Elle l’échangera contre un peu d’espèces pour payer le loyer… Tant d’histoires surprenantes et touchantes qui redonnent une dimension humaine au métal précieux. Chacun des objets a été immortalisé par cyanotype : une image créée par le soleil marseillais et fixée par l’eau méditerranéenne (d’après la technique élaborée par John Herschel en 1842) par le couple d’artistes résidents du Panier. Mis en valeur par le photogramme en arrière-plan, bleu cyan, chacun des bijoux sera exposé avec son histoire, avant d’être restitué à son propriétaire…  

Amandine El Allaui

 

Lazare/ The Space between how things are and how we want them to be – pour l’exposition Or : jusqu’au 10/09 au Mucem (7 promenade Robert Laffont, 2e). Rens. : 04 84 35 13 13 / pac.marseilleexpos.com / www.mucem.org

Pour en (sa)voir plus : gethanandmyles.blogspot.fr