Frédéric Bourdiec - La Recherche patiente

Objets entre architecture et céramique

Il sait le faire sans être céramiste. Son apprentissage est celui de l’envie de faire ; une forme ; et de trouver le médium qui le permet. Ou est ce l’apprentissage du collectionneur qui veut comprendre comment ce qu’il aime est fait.
Frédéric Bourdiec pense qu’un objet doit se faire comprendre. Chacune de ces pièces fait partie de séries nommées, évoquant des époques, des bâtiments ou encore des modes constructifs. Les Lilas, Vue sur Mer et Canon à lumière.
Avant même d’avoir ces informations, l’oeuvre doit être capable de le dire. Une première formation d’ébéniste et une deuxième d’architecte auront raison de sa façon d’aborder la terre et les formes qu’il construit. Naturellement, le pragmatisme de la fonctionnalité et la rigidité l’amèneront à un mode de construction à la plaque, comme pour une maquette. Le travail de modelage, de courbe n’arrivant pour le moment que rarement dans sa production.
Commencer par des lampes et par des tables, pour commencer par ce qui complète l’architecture, avec l’envie évidente de produire chaque pièce spécifiquement pour un espace donné.
Car même si l’objet peut être autonome et sculptural lorsqu’il n’est pas allumé, ce qui intéresse Frédéric c’est l’histoire qui s’attache à l’objet. Ce n’est pas pour rien que ses pièces parlent de la géométrie de la cité, de l’aridité des HBM où il a grandi ou de l’architecture brutaliste et fonctionnaliste des années 50/70. Son envie de partager un regard sur les grands ensembles et d’engager un questionnement sur la compréhension de l’habitat social fait apparaitre, depuis le début, des plans masses dans son travail. Le système constructif de ces cités est une donnée de plus en plus présente dans son approche matérielle et technique. N’ayant jamais suivi de formation de céramiste, il imagine que mathématiquement et structurellement tout devrait pouvoir être possible, alors il teste les contraintes de la matière, du four, de la cuisson et des déformations. Il interroge les finesses, les portées, les modes d’assemblage et les textures. Il trouve une forte résonance dans les travaux des céramiques d’architecture de Pierre et Vera Szekely ou encore dans les habitacles d’André Bloc.
Frédéric Bourdiec, architecte, est assurément devenu Céramiste. Attaché aux défauts, à la lumière sans même parler de lampe et aux masses sans parler de plan, il l’est devenu à force d’envie.


Maison Mirbel
Lun 11h-18h + mar-ven 13h-19h + sam 13h-18h30
Entrée libre
https://www.facebook.com/maisonmirbel/
Cité Radieuse Le Corbusier - 280 boulevard Michelet
Appt. 420
13008 Marseille