Gaël Bonnefon - 37 vues

Figures, espaces, matières : voilà les motifs primordiaux que les photographies de Gaël Bonnefon ne cessent de reprendre, conjurer, déplacer, joindre et disjoindre. Tirés d’un quotidien qui les déguise, les images qu’ils composent jouent et rejouent le drame tantôt gracile tantôt macabre du réel. Un réel d’une teneur plus qu’incertaine, et dont la substance – s’il en est une – se confond avec celle, spectrale et protéique, du rêve. De là un travail sur l’aléatoire et la matérialité brute du négatif (grain, coulées chimiques, rayures) et un usage extrêmement singulier de la couleur, qui dans certaines photographies semble couler sur les motifs et emporter avec elle l’image vers une limite où des forces abstraites prévalent. Sous leur emprise extatique ou accablante, matières, espaces, figures, se délient et s’entrelacent sous la forme d’une chute d’eau, d’un chien qui bondit, d’une paroi rocheuse, d’une étreinte, d’un jet de gaz ou encore d’un homme-bleu-rouge-parapluie.

Gaël Bonnefon est né en 1982. Il a obtenu son DNSEP (diplôme national supérieur d’expression plastique) en 2008, à l'Institut supérieur des arts de Toulouse, où il réside. Parmi ses dernières publications, nous pouvons citer Même soleil (Iiki, 2021), ou bien Elegy for the Mundane (Lamaindonne, 2019). L’ouvrage Aux jours inoubliables est à paraître chez Sun/sun éditions. Ses photographies ont été présentées lors d'expositions personnelles au musée des Abattoirs en 2014, à la galerie du Château d’Eau en 2012 et 2019 et dans la Vitrine du Frac Île-de-France au printemps 2020. Son travail est présent dans les collections du Frac Midi-Pyrénées, de la galerie du Château d’Eau, du Kulturamt à Düsseldorf et du Musée Kiyosato au Japon.