20 ans déjà - New York, 11 septembre 2001

Œuvres de Guillaume Chamahian, Brandon Opalka et Reeve Schumacher

Le 11 septembre 2001, les tours jumelles de Manhattan se sont retrouvées au coeur d’un flot d’images sans précédent diffusé en boucle et en temps réel sur les téléviseurs du monde entier. 20 ans déjà, New York 11 septembre 2001 rassemble une sélection d’oeuvres de deux artistes américains, Reeve Schumacher et Brandon Opalka, et d’un artiste français, Guillaume Chamahian.

Cette exposition commémorative, vingt ans après les attentats du World Trade Center, ne s’attache pas à l’événement, son horreur, ses causes ou ses conséquences, tragiquement actuelles avec la crise afghane, mais à une vision de l’Amérique par le prisme du traitement visuel de ce drame.

L’intensité du bleu de ce 11 septembre 2001 a participé à la création d’un décor cinématographique où la photographie a quitté le registre du documentaire pour participer au besoin de spectacle permanent. Conscient de la nécessité d’éviter une énième répétition de la spectacularité des faits, Reeve Schumacher s’intéresse à la diffusion de l’image et à son uniformisation. Il recentre l’image vers sa dimension silencieuse en effaçant les couches de sens qui surchargent les représentations du 11 septembre. Avec Nothing but blue skies et sa série When the plane its, il récupère les photographies à la une de tous les journaux du 12 septembre et efface méticuleusement les Twin Towers, symbole de la puissance américaine aux yeux du monde et icône de New York. Sur un fond bleu uniforme, seul subsiste l’effroyable brasier et son épais nuage de fumée.

Dans ce contexte de mondialisation Guillaume Chamahian interroge la lisibilité de l’information. Il reprend les éléments de son installation Breaking News, une tour de téléviseurs qui diffusent en boucle et dans toutes les langues l’annonce de l’évènement. Au moment des attentats, smartphones et réseaux sociaux n’en sont qu’à leur balbutiement, l’image est encore largement diffusée par les médias conventionnels. Associé à des photographies d’anonymes et de cartes postales d’un temps révolu Chamahian raconte 50 ans de notre histoire contemporaine, de la culture américaine, de son influence, d’une puissance économique mondiale, d’une ville, d’un bâtiment, d’individu.e.s et parfois d’un seul citoyen (Homme seul).

Dans la lignée des grandes figures du pop art, Brandon Opalka adapte l'iconographie populaire des États-Unis (drapeau américain, emballage carton de la bière Budweiser) à des formes plastiques : déchirures, trous béants et coulures de cire qui évoque l’échec du rêve américain. Il développe depuis plusieurs années un travail de peinture sur des toiles superposées. Les strates de ces superpositions sont dévoilées par des entailles qui viennent ouvrir la surface du tableau. Il ajoute ainsi à la couleur une dimension supplémentaire et créé des bas-reliefs qui convoquent la forme. Lorsque dans ce processus il intègre le drapeau américain, même intact, l’artiste nous balance la fragilité de la démocratie.


Lhoste
Jusqu'au 23/10 - Mer-sam 13h-17h + sur RDV au 06 02 65 01 83
Entrée libre
http://lhoste-galerie.com/
9 avenue Victor Hugo
13200 Arles
06 02 65 01 83