Pascale Pilloni 

Première présentation de Ainsi soient-ils -Pères- et rétrospective de Iskra et l'étincelle embrasera la prairie et de Et tes mains se sont posées sur moi

Ainsi soient-ils -Pères-
"Regardant attentivement mes pieds il y a quelques années, j'ai vu surgir à quelques détails près ceux de mon père. Tout à coup la mort n'avait plus le même visage parce qu'en moi -dans ma chair- se révélait vivante une partie de l'absent. Ainsi mourir ne signifiait plus la fin d'une vie puisqu'elle se perpétuait même de manière infime au-delà de la disparition. Ainsi nous passons de génération en génération notre mémoire vivante, de corps en corps jusqu'à l'oubli de l'empreinte, jusqu'à la fin véritable qui est l'impossibilité de nommer l'absent, l'impossibilité du souvenir. Cette installation est un hommage rendu à nos pères disparus, et j'insiste sur le mot "disparus", et non morts. Parce que vivants encore un peu en nous, morts ils ne le sont pas tout à fait. La limite entre le vivant et le mort est fragile, floue. Ce n'est pas une ligne nette comme on pourrait le penser. Bien sûr, une personne cesse de respirer, de faire présence avec sa chair et ses os dans notre quotidien, dans le cercle de notre temps. Pour autant elle occupe une place et un espace bien réels, juste un peu déplacés, sur une autre ligne. Pour s'en apercevoir il suffit de faire un pas de côté, accédant par là à une autre dimension du temps."