Jesús Cisneros - Opening Night

Illustrations

Dessin et théâtre, deux pratiques artistiques bien différentes à première vue, mais qui tissent des liens très forts à bien y penser. Car dessiner des personnages, leur donner un caractère, une apparence, une voix, leur faire jouer un rôle dans une histoire, requiert le même travail d’invention que pour l’auteur de pièces de théâtre.

C’est ainsi que Jesús Cisneros, artiste et illustrateur espagnol trop peu connu en France, envisage sa pratique. Pour Opening Night (la «  première  » en français), il a créé ces dernières semaines des dizaines de personnages qui vous invitent, tout comme ceux de l’affiche du festival, à les suivre dans une étrange parade, et à découvrir le travail incroyable de notre invité d’honneur.

« À l’aube, au milieu du silence et de l’obscurité, la première chose vers laquelle l’attention de Jesús Cisneros se porte sera une page vierge de l’un de ses carnets. Tout au long de la matinée, il suivra une ligne verticale avec son pinceau avant, qu’à la fin de la journée, des ombres au charbon de bois ne pointent leurs nez. La nuit sera quant à elle passée à naviguer les mondes qu’il explore avec sa sensibilité et ses techniques si singulières. Égratignures furtives, pluie déchaînée dans une mer de papier, un dessin qui s’étire et prend finalement sa place. » Pencil Ilustradores

Jesús Cisneros est un illustrateur et artiste espagnol qui a étudié l’illustration à L’École d’art de Zaragoza. Depuis, il a publié un certain nombre de livres chez les éditeurs Libros del Zorro Rojo, OQO Editora et Fondo de Cultura Económica. Jesús Cisneros a reçu le prix « Lazarillo Illustration » et son travail a été sélectionné pour être exposé à la foire internationale de Bologne.

Instagram de Jesús Cisneros


Studio Fotokino
Mer-dim 14h-18h30 (fermé du 23/12 au 2/01)
Entrée libre
http://www.fotokino.org/
33 allée Léon Gambetta
13001 Marseille
09 81 65 26 44

Article paru le mercredi 27 novembre 2019 dans Ventilo n° 438

Festival Laterna Magica 2019

Les génies de la lanterne

 

Pour la seizième édition du festival Laterna Magica, Fotokino promet de secouer le monde de l’image comme une boule à neige, avec toute une série d’événements qui tournoieront comme autant de petits flocons dans le ciel marseillais. Quelques flocons voletteront aussi, de ci de là, dans les cieux aixois, arlésien et parisien, histoire de montrer que Dans le ciel tout va bien.

    Si on associe volontiers Fotokino et, par extension, Lanterna Magica — qui n’en est que le mode furie — à une tonalité joyeuse, des traits souvent enfantins, une générosité dans les propositions et des couleurs vives, ce n’est pas un hasard... Mais gardons-nous de flanquer la boule à neige d’une cloche de verre par trop rigide. L’objet du festival, c’est aussi la surprise, un brouillage des frontières entre les genres, un décloisonnement des pratiques de l’image, du graphisme au cinéma en passant par le design ; aussi faudra-t-il s’attendre à de l’inattendu. Le festival ouvrira le 6 à Coco Velten, lieu d’hybridations s’il en est, où l’on vernira le travail croisé de Jin Angdoo et Alexis Poline, qui dédient leur production commune, fruit d’une semaine de résidence à Coco Velten, au végétal et aux fleurs. Ce soir là, petits et grands pourront approfondir le sujet et faire danser les fleurs en compagnie des artistes dans un atelier proposé par ces derniers, avant que Dj Al-Jinn aux platines ne fasse danser tout le monde. Le lendemain, on vernira à tours de bras ! On commencera naturellement au Studio Fotokino, à 11h, avec Dans le ciel tout va bien et Jesùs Cisneros. La série continuera avec Adèle Verlinden au Poisson Lune (qui propose un atelier l’après-midi), Benoît Jacques à Histoire de l’Œil, Hélène Riff à l’Autoportrait, Émilie Gleason à la Réserve à Bulle, Magali Brueder à Agent Troublant et Cristina Daura à L’Hydre aux milles têtes. Une présence écrasante de (bonnes) librairies, qui reflète bien la place importante réservée à l’édition dans ce festival. Invité d’honneur cette année, Jesùs Cisneros, artiste espagnol encore peu connu en France, signe l’affiche du festival. Le 8, il nous donne rendez-vous au studio Fotokino pour une Fanzine Party, un autre temps fort du festival à ne pas manquer. Le public pourra en effet y rencontrer nombre d’artistes invités en compagnie de l’équipe de Fotokino, et participer à leurs côtés à la confection d’un fanzine qui sera imprimé en risographie. Chacun repartira avec un exemplaire de ce fanzine au très long Ours. Laterna Magica fait par ailleurs la part belle au cinéma avec une programmation de projections qui nous ballade de salle en salle (Gyptis, Les Variétés et Vidéodrome 2). On retiendra notamment la projection inédite en France des Aventures de Jožinco, de Vladimir Pikalik, pour la clôture le 15 au Théâtre de l’Œuvre. En bref, des chats d’Adèle Verlinden aux chiens d’Anouk Ricard, des fleurs qui dansent susmentionnées à l’Herbier Fantastique de Clément Vuillier, de la Cité radieuse à L’Ambassade du Turfu et du jardin des délices de Pascale Lefebvre aux jardins du Théâtre du Centaure, nous ne saurions que trop vous conseiller d’arpenter les chemins que tisse Lanterna Magica et, pour vous guider, de vous en procurer le programme, ne serait-ce que parce que c’est un bel objet.  

Frédéric Vays

 

Festival Laterna Magica : du 6 au 15/12 à Marseille, Arles et Aix-en-Provence.

Rens : www.fotokino.org/

Le programme complet du festival Laterna Magica ici