... Et Labora

Photos de la collection Ruth + Peter Herzog, œuvres de Mika Rottenberg, Yuri Pattison, Emmanuelle Lainé, Andreas Gursky, Michael Hakimi, Thomas Struth, Liu Xiaodong & Cyprien Gaillard, et ex-voto provençaux

Le 16 novembre 2019, la Fondation Vincent van Gogh Arles inaugurera sa nouvelle exposition thématique intitulée « … et labora ». Une centaine de photographies datant du XIXe siècle et du début du XXe siècle issues de la collection de Peter et Ruth Herzog constituent le point de départ de cette exploration du thème du travail. Ces images rares, collectées avec acuité au fil des ans, offrent de puissants témoignages sur l’époque de Van Gogh ainsi que sur les racines des réalités sociales du début du siècle dernier.
Les photographies argentiques en noir et blanc – tirages papier ou cartes postales, anonymes ou de photographes renommés – rendent compte entre autres de la transformation des grandes villes européennes en mégalopoles, de la mécanisation du travail agricole, de l’objectivation de l’ouvrier au service de l’usine ou encore du développement du tourisme et du loisir. C’est ainsi tout une époque qui se dessine en creux de la sélection de photographies.

À ces parcelles de réalités, captées par la photographie alors pensée comme outil documentaire, sont associés d’autres modes de représentations du travail. Empruntant aux codes du burlesque ou du docufiction, les œuvres d’artistes contemporains tels Mika Rottenberg, Yuri Pattison et Emmanuelle Lainé transposent ce thème dans un espace plus onirique et spéculatif. Les photographes Andreas Gursky et Thomas Struth nous mettent face à des œuvres dont la retranscription de la réalité nous fascine autant qu’elle nous échappe : faisant appel à la fois à notre raison et à notre sensibilité, elles interrogent ainsi puissamment notre perception.
Grâce à leur proximité avec la photographie d’histoire, les œuvres de Liu Xiaodong, Gursky et Struth sondent la mutation des activités et des espaces de travail, résultant de la globalisation des services qui modifie drastiquement la valeur de l’emploi. Les têtes excavatrices de Cyprien Gaillard évoquent quant à elles la persistance de notre rapport de domination et d’exploitation de la Terre, mais aussi la transformation incessante des villes.

Dans la continuité de l’exposition « La Vie simple – Simplement la vie » (01.10.17 – 02.04.18) précédemment présentée, « … et labora » convie des œuvres d’art populaires, à travers l’inclusion d’ex-voto des XIXe et XXe siècles. La représentation d’accidents – de circulation, du travail, de navigation – y occupent une place considérable, qui n’a cessé de croître durant le XIXe siècle. Nées d’un geste simple et direct de foi, ces peintures reflètent pourtant la laïcisation des mentalités, perceptible à travers leurs évolutions iconographiques. Ce retrait de la sphère religieuse imprègne le titre de l’exposition, variante actualisée de la formule « Ora et labora » (« Prie et travaille »).


Fondation Vincent Van Gogh
Mar-dim 11h-19h
7/9 € (gratuit pour les moins de 12 ans, personnes handicapées et minimas sociaux)
fondation-vincentvangogh-arles.org
35 rue du Docteur Fanton
13200 Arles
04 90 93 08 00