Alexandre Dupeyron - Les Mondes oubliés

Photos

«Vulgaire platitude rocheuse usée par tant de servilité qui pourtant nous a vu naitre. Amoncellements telluriques qui soudain prend vie et nous interpelle. Des veines de l’arbre naissent les visages de nos monstres, ou est-ce simplement le miroir de notre propre monstruosité. Ce monde qu’on oublierait presque tant il est silencieux, on l’a pourtant tous gouté, enfant, l’oeil rivé sur fourmis, la bouche pleine de terre. Nous nous sommes racontés tant d’histoire. Aurions-nous dérivé au point de l’oublier ? De cette odyssée extra urbaine, hanté par la nuit, guidée par le faisceau de ma lampe, nait mon bestiaire, aux contours plus justes que mes traits.»
Alexandre Dupeyron

Né en 1983, franco-allemand, Alexandre Dupeyron découvre très tôt la photographie dans sa chambre noire improvisée, mais ce n’est qu’après avoir passé un baccalauréat en communication qu’il choisit de s’y consacrer à plein temps. Son premier travail documentaire, sur le génocide au Darfour, a été publié dans des journaux français et exposé grâce au HCR en 2006-2007, notamment au Centre mondial pour la paix à Verdun. Parallèlement à ses commandes pour la presse (Géo, Le Monde, Le Figaro, Der Spiegel, Stern, Beef, Brigitte ...), il poursuit un travail personnel : Urban Monads (2012), L’étale des saisons (2014), The Morning After (2016), dans laquelle se lit son interprétation du monde entre peur et fascination. Avec les éditions sun/ sun il publie son premier livre, Runners of the Future, Prix Maison Blanche 2018.


Galerie 1Cube / Studio Aza
Mar-ven 9h-12h30 & 14h-18h + sur RDV au 06 80 00 90 60
Entrée libre
www.laphotographie-marseille.com
34 boulevard de la Libération
13001 Marseille
04 91 37 70 80

Article paru le mercredi 16 octobre 2019 dans Ventilo n° 435

Festival Photo Marseille 2019

9 ans de 8e art

 

Nouvelle édition du festival Photo Marseille fondé par Christophe Asso, qui prend ses quartiers durant trois mois aux quatre coins de la ville...

  Créé il y neuf ans, le festival La Photographie Maison Blanche a pris de l’essor pour devenir Photo Marseille au fil de son expansion sur la ville. Programmé juste après les Rencontres d’Arles, ce festival fédère autour de la question photographique une vingtaine de lieux, plus de cent photographes et une cinquantaine d’évènements répartis du nord au sud de la ville durant trois mois. Comme tous les ans, le temps fort qui annonce le début des festivités est l’exposition des cinq lauréats du prix Maison Blanche, dans la mairie du même nom. Cette année, Polly Tootal a remporté le premier prix du jury pour sa série sur les petites mains des riches Émirats Arabes Unis (voir couverture du Ventilo #344) : un monde où ces invisibles deviennent (sur)exposés dans leurs scènes du quotidien (jusqu’au 8 novembre). De l’autre côté de la ville, le Centre Photographique Marseille interroge les notions de Pouvoir(s) à travers une sélection issue des 8 000 clichés du fonds du CNAP. Du politique aux célébrités en passant par les médias, on parcourt le triptyque Domination, Engagement, Séduction avec, entres autres, Valérie Belin, Alain Bizos, Barbara Kruger ou Araki (jusqu’au 11 janvier). Nous avons vu également l’exposition Photographie et documents, qui présente l’évolution de la photographie présente dans les collections du FRAC de 1984 à 2018 (jusqu’au 5 janvier). Mais ça, on vous en reparlera prochainement... Le mercredi 16, il faudra avoir le don d’ubiquité pour assister aux vernissages simultanés des expositions de l’Hypothèse du Lieu avec Célia Hay, de l’Atelier 111 avec Thibaud Yevnine, de Rétine avec Olivier Brossard : à l’impossible, nul n’est tenu ! Comme chaque année, un artiste local est mis à l’honneur : après André Mérian, ce sera Yohanne Lamoulère (qui signe la couverture de ce numéro) pour une exposition sur les corps à la Salle des Machines de la Friche la Belle de Mai (le 26 octobre). Cette photographe, que l’on pourrait considérer comme naturaliste, parle de la ville à travers les personnes qui la composent. Il en ressort un propos sociologique, notamment lors de sa fameuse série dans les quartiers nord, qui joue habilement avec les préjugés. Photo Marseille, ce sera aussi un salon du livre et des masterclasses, soit trois mois durant lesquels rayonnera le 8e art...  

Damien Bœuf

 

Festival Photo Marseille : jusqu’au 15/12 à Marseille.

Rens. : www.laphotographie-marseille.com

Le programme complet du festival Photo Marseille