Public Pool #7, performances interdisciplinaires dans une démarche curatoriale. Avec aussi des expositions en journée et un bal Bauhaus of Moda à partir de 18h (On Air)" />
À l'occasion des 100 ans du Bauhaus, la Friche la Belle de Mai et le Goethe-Institut proposent une série d'événements dédiés à l'école mythique pendant le Printemps de l'art contemporain (PAC). Fête, exposition, performances, vidéos, réalité virtuelle : le Bauhaus est bien vivant à la Friche.
CONFÉRENCES
«La peinture ou la scène ?»
L'hésitation taraude Schlemmer : le 14 juillet 1925, dans une lettre à sa femme Tut, il évoque cette schizophrénie créatrice, source abondante d'idées dans les deux domaines, mis en communication.
Quelques jours plus tard, il fait dire à l'un de ses personnages du Ballet triadique : «Je dois réussir en peinture comme au théâtre l'oeuvre d'art totale (synthétique).»
Schlemmer a du reste un parcours composite. Formé à la peinture, il intègre d'abord le Bauhaus comme maître de forme de l'atelier de peinture murale (1920-1922), puis de sculpture (1922-1925) et de dessin de nu (1922-1929) et enfin de théâtre (1923-1929). Au sein du groupe de théâtre dont Oskar Schlemmer assure la direction au Baubaus suite au départ de Lothar Schreyer en 1923, se croisent et se mêlent des histoires, des pratiques et des horizons qui convergent vers la réalisations d'objets esthétiques singuliers.
La façon dont les artistes aujourd'hui envisagent l'intersection, ou les intersections, entre l'innovation (esthétique, économique, idéologique, pédagogique), l'action contestataire, et leur diffusion dans les sociétés, paraît matricielle de leur compréhension du, et de leur envie d'agir sur, le fonctionnement de la démocratie elle-même, entendue comme le partage de formes esthétiques.
Cent ans plus tard, plus qu'une synthèse des arts, c'est un franchissement des frontières disciplinaires qui semble préoccuper la scène contemporaine au travers de l'omniprésence du vocable transdisciplinaire. Quels sont les ressorts de ce glissement ? Quelles significations recouvre-t-il ? Quelle est sa résonnance avec les fondements du Bauhaus ? Pour quelles nouvelles formes de transgression ?
Au travers d'échanges entre praticien·nes de disciplines différentes, échanges accompagnés de films témoignant des croisements et des va et vient entre l'architecture, la scène, l'exposition, l'urbanisme, et les pratiques sociales et politiques, les conférences viseront à donner un éclairage autant sur la généalogie bauhausienne de la notion de transdisciplinarité qu'à en dessiner les possibles actuels.
INTERVENANTS
Joëlle Zask enseigne à l'université de Provence, où elle occupe une chaire de philosophie politique. Traductrice des oeuvres de John Dewey, sa recherche porte sur la compréhension actuelle des problèmes politiques dans un univers incertain et les conditions culturelles de nos représentations politiques.
Julien Weber, formé à la chorégraphie à Berlin (HZT) et Amsterdam (Theaterschool), et aux arts visuels à Vienne (Académie des beaux arts) et Brunswick (HBK), a travaillé avec Boris Charmatz, Meg Stuart, Jeremy Wade ou Tino Sehgal. Après avoir remporté le prestigieux Berlin Art Prize, il entame une collaboration de long cours avec l'architecte et chorégraphe Lyllie Rouvière (ENSAP-La Villette & Conservatoire de Montpellier). Leur travail, centré sur le corps et ses spatialités et explorant tant l'espace scénique que celui de l'exposition, a depuis été montré à Téhéran, Kyoto, Bâle ou Paris.
PÉROU (pôle d'exploration des ressources urbaines) est un laboratoire de recherche-action conçu pour faire s'articuler action sociale et action architecturale avec les habitant•e•s de la périphérie et des nouvelles formes de ville. Ils expérimentent de nouvelles tactiques urbaines - nécessitant le renouvellement des techniques comme des imaginaires - afin de fabriquer l'hospitalité. Traduites en actions concrètes dans les bidonvilles franciliens ou les camps de Calais, leurs déclarations d'hospitalité ont également été montrées à la Biennale de Venise et au FRAC Centre.
Pour cette conversation, nous leur proposons de mettre en regard leur propos et leur pratique et une séquence filmique issue de la documentation de leur travail et/ou des formes transdisciplinaires contemporaines qui le nourrissent.
PUBLIC POOL #7
À l'occasion du centenaire du Bauhaus et dans le cadre de la série d'évènements « Transformations », la Friche lance un Public Pool qui récolte et réunit des propositions interdisciplinaires dans une démarche curatoriale. Sur la base d'un appel à projets ouvert aux artistes, commissaires d'exposition, critiques d'art, chercheur·ses, historien·nes de l'art, architectes, designers, scénographes, philosophes, danseur·ses ou musicien·nes, il offre la possibilité de développer des formes de présentation inédites, réfléchies ou expérimentales, à l'image d'un laboratoire de recherches.
Le comité de sélection était composé de Lydie Marchi et Constance Juliette Meffre, avec JC Arcos, AV Gasc et Jusith Lavagna.
Les participant·es sont : Aymar Batetana Casanova, Arthur Eskenazi, Bérangère Armand, Javiera Tejerina, Sophie Innmann, Anne Bergeaud & Orane Stalpers, Léna Fillet, Ines Koussa Gradenigo, Andrea Günther, Bingjie Luan, Jessica Arseneau, Alexandre Gérard, Marie Lienhard, Wnjn Choi & Julia Martha Müller.
Céline Ghisleri