Syntone invite Lucien Bertolina
Il était une fois une vacuité odoriférante
Cinq ouvriers nous font visiter ce qu’ont été leurs lieux de travail à travers les grands espaces qu’occupait la Seita jusqu’en 1990. Cette réalisation nous permet d’imaginer les transformations successives qu’a connu la Manufacture des tabacs tant du point de vue technologique que des relations humaines. En 1992, quand La Friche de La Belle de Mai s’installe, l’usine conserve les traces d’un siècle d’existence : l’odeur du tabac est omniprésente.
La Mouline, sur les pas de Francis Ponge
« Durant l’hiver 87, Francis Ponge nous accordait un entretien à propos d’un texte écrit entre mai et août 1941 à Roanne. La Mounine, ou Notes après coup sur un ciel de Provence sera publié dans La rage de l’expression en 1952. La facture de ce texte si particulier de Ponge, l’intérêt de son propos en réponse à nos questions, nous ont convaincu qu’une création radiophonique originale, sous la forme d’une enquête à l’intention d’un public élargi au-delà de ses lecteurs habituels, pouvait être entreprise en hommage au poète aujourd’hui disparu. »
Le dimanche 31 mars 2019 à 11h
4/5 €
http://www.lamiroiterie.org
7 Place du Bourguet
04300 Forcalquier
04 92 75 00 23
Article paru le mercredi 20 mars 2019 dans Ventilo n° 425
Le festival Numéro Zéro
Numéro gagnant
Après une première édition très réussie, le cinéma le Bourguet et la Miroiterie de Forcalquier réitèrent l’expérience Numéro Zéro. Un festival qui explore avec brio les champs d’expérimentations entre images et sons.
En plus d’être devenue une destination appréciée des Marseillais en mal de verdure, la charmante ville de Forcalquier abrite en son sein deux lieux des plus dynamiques et enthousiasmants : le cinéma le Bourguet d’une part, qui, depuis sa reprise par l’exploitant Fabien David, est devenu l’une des salles phares de la région, et la Miroiterie d’autre part, lieu alternatif de création — sonore, cinématographique, photographique — incontournable dans cette belle terre de Haute-Provence. C’était dans la logique des choses : les deux structures se sont associées pour un événement tout à fait passionnant, Numéro Zéro, qui croisera les regards dans une dynamique de pluridisciplinarité vivifiante. Après une première mouture en 2018, cette deuxième édition mêlera intelligemment sons et images, dans un corpus d’expériences déclinées dans divers villages du département, de Forcalquier, bien sûr, à Ongles, en passant par Dauphin, investissant avec force convivialité bars, cafés ou foyers ruraux, sans oublier le Bourguet. Côté cinéma, de belles œuvres hissent d’emblée ce nouveau programme vers l’excellence : du magnifique opus de Mila Turajlic, L’Envers d’une histoire, au film de Joseph Marando, Ya Oulidi ! Le prix de la douleur, projeté en présence du réalisateur, en passant par Behemoth de Zhao Liang, l’inaltérable Cassandro the Exotico ! de Marie Losier ou L’Esprit des lieux de Stéphane Manchematin et Serge Steyer. Ce dernier film nous plonge à l’image au cœur d’une expérience auditive en milieu forestier, un véritable voyage au pays des sons. C’est justement là le sujet de l’un des autres temps forts de cette belle manifestation : développer la conscience sonore au moyen de moments ludiques et finement ciselés. Les séances d’écoute sur Les Braqueurs ou Avec le vent, documentaires sonores qui ouvrent un champ sensoriel fantastique, ainsi que la rencontre avec Daniel Deshays, réalisateur sonore pour la musique et le cinéma, sans oublier l’invitation faite à la revue web Syntone, nous transportent immédiatement dans un univers artistique quasi charnel à nul autre identique. Si l’on ajoute à cette programmation de haut vol l’exposition photographique de Maïté Baldi, invitée en résidence, le ciné-concert sur les courts de Buster Keaton, les tables rondes ou divers apéros et repas conviviaux, nul doute qu’en cette fin du mois, Forcalquier et sa région deviennent les destinations culturelles de choix, pour tous amoureux d’expériences inédites.Emmanuel Vigne