Wole Soyinka

Rencontre avec le Prix Nobel de littérature et lecture de son poème Ode humaniste pour Chibok, pour Leah. Avec en ouverture et en clôture, des extraits de la création collective Le Tigré Créole ! par Raphaël Imbert et des élèves de la classe de jazz du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille

Lecture par Wole Soyinka de son poème inédit en français Ode humaniste pour Chibok, pour Leah, traduit par Christiane Fioupou
Un entretien animé par Valérie Marin La Meslée (journaliste, Le Point)
Interprète : Valentine Leys

Wole Soyinka se livrera à un grand entretien mené par Valérie Marin La Meslée au cours duquel seront abordés son regard sur le monde contemporain et le rôle de l’écrivain engagé. 

Ne serions-nous pas réellement endormis ? Mis
En congés de ce monde enragé ?
Pourquoi donc ces lamentations ? Chibok ? Dipcha ?

[…]

Leah, cette épreuve de ta jeunesse est cruelle,
Injuste. Tu vas fléchir mais, la honte est la mienne,
La nôtre, celle d’une nation et d’un monde assujettis à
Des religions mensongères. Nous devons te sembler morts.

Crédit : Wole Soyinka, Ode humaniste pour Chibok, pour Leah, 2019. Traduction française Christiane Fioupou. 

Dans le long poème Ode humaniste pour Chibok, pour Leah publié en 2019 et traduit en français pour cette invitation au Mucem, Wole Soyinka continue de dénoncer les forces destructrices, politiques et religieuses, qui déséquilibrent l’Afrique et le monde. Il y fustige la violence et les fondamentalismes religieux de tous bords qui ne cessent de s’amplifier au Nigéria et à l’échelle du monde. 

De Chibok où 276 lycéennes ont été enlevées au nord-est du Nigéria en avril 2014 par le groupe islamiste Boko Haram, à Dapchi, à 200 kilomètres de là, où 110 élèves d’une école ont été kidnappées en février 2018, le poète s’adresse à Leah Sharibu, jeune fille de 15 ans, aujourd’hui encore prisonnière de Boko Haram pour avoir refusé d’abjurer sa foi. 

En ouverture et en clôture, Raphaël Imbert accompagnera des élèves de la classe de jazz du Conservatoire Pierre Barbizet de Marseille pour une création collective, mouvante et itinérante : Le Tigré Créole ! 
Ou le jazz comme chant de traverse entre la pensée de Soyinka et celle de Glissant, entre musique et littérature, entre écriture et oralité, résonnant des mélodies de Mingus, Archie Shepp, Coltrane, Ellington, Manu Dibango, et des improvisations spontanées de la nouvelle génération du jazz phocéen.


Valérie Marin La Meslée est journaliste littéraire au service culture du Point et collaboratrice du site LePoint Afrique, notamment pour ses Causeries (podcast). Les mondes culturels afro-caribéens sont ses terrains de prédilection (reportages culturels, hors-série du Point sur « La pensée noire » et « L’âme de l’Afrique »), documentaires radio (France Culture). Ses derniers livres racontent les capitales d’Haïti et du Mali au prisme de la création contemporaine : Chérir Port-au-Prince (Philippe Rey, Mémoire d’encrier, 2016) et Novembre à Bamako (avec les photos de Christine Fleurent, Le Bec en l’air, Cauris, 2010). Elle est aussi l’auteure de Confidences de gargouille avec Béatrix Beck (Grasset 1998), et de Stupeur dans la civilisation avec Jean-Pierre Winter (Pauvert, 2002).

Mucem - Auditorium
Le vendredi 1 octobre 2021 à 18h30
Entrée libre
www.mucem.org
7 promenade Robert Laffont
13002 Marseille
04 84 35 13 13