Pastorale

Projet en cours : duo par la Cie CodedUomo (30'). Chorégraphie : Daniele Ninarello. Avec Marta Ciappina et Pablo Andres Tapia Leyton. Représentation suivie d'une conversation avec le chorégraphe

L'enracinement de son geste dans la gravité ainsi que son rapport au sol nimbent la danse de l'italien Daniele Ninarello d'une empathie naturaliste dépourvue de figuration. Son mouvement, permanent et vivant, fascine, déployant une animalité sans artifices. Il écrit son trio Pastorale comme un lieu utopique où la nature ouvre sa beauté à l'homme.
La composition organique, toute jazz, du saxophoniste Dan Kinzelman accompagne les corps dans leur adresse liminale au public, l'adresse sensible d'une danse engageante baignée de subtilité.

Théâtre Joliette
Le mardi 16 octobre 2018 à 19h
Entrée libre sur réservation 04 91 90 74 28 ou à resa@theatrejoliette.fr
www.theatrejoliette.fr
Place Henri Verneuil
13002 Marseille
04 91 90 74 28

Article paru le jeudi 20 septembre 2018 dans Ventilo n° 414

Festival Question de Danse

Demande à la poussière

 

Sous la direction de Michel Kelemenis, Klap organise la treizième édition du festival Question de Danse. Un incontournable de la rentrée qui donne la parole aux jeunes compagnies et aux premières créations.

  Question de Danse, c’est un désir de toucher le corps de l’autre pour se sentir soi-même exister. On s’interpelle, on se pince, on marche ensemble. Le pied se décale et vient inverser le pas pour ramener le partenaire dans la diagonale inverse. À la manière d’un dessin dans le sable, les trajectoires se dessinent et s’annulent. La proximité provoque une hystérie du toucher. L’autre devient une marche vers la lumière, un point de vue panoramique, là où l’on peut voir de nouveaux horizons au-delà de la colline. Il existe une politique de la danse qui refuse le patronage de la dramaturgie. Une danse qui s’abstient de parler pour aller chercher de nouveaux espaces dans la dimension du souffle. Le groupe se raréfie jusqu’au duo, l’essentiel devient une appréhension du vide et de l’espace vital, une sphère privée se construit dans le lien de toi à moi. Cette danse qui réinvente à l’infini un geste déjà travaillé construit une figuration libre, où le motif est un prétexte et l’envie de passer un moment à deux un aboutissement, une célébration. Il y a évidemment une forme d’intimité qui rend cette danse discrète et fragile, loin du concept de la compagnie et de la force de persuasion du groupe qui absorbe l’espace. Cette intimité est-elle un retour à l’origine ou le désir d’un autre avenir ? La danse se réinvente dans une suite de questions où chaque proposition trouve un agencement dans une ouverture sur le réel. L’abstraction dans la peinture n’a jamais été aussi proche d’une forme de danse qui existe coûte que coûte. À la manière d’un dessin marouflé sur la toile, de petites idées prennent forme dans l’immensité du théâtre. Le faire devient un enjeu essentiel, repoussant le protocole et le point de vue à l’arrière-plan. Le spontané devient un combat qui se cherche des alliés. La structure se réduit à sa plus simple expression pour mieux résister au Big Bang du troisième millénaire. De ces propositions en ordre dispersé, une émotion palpable prend forme, un réseau se construit, un mouvement prend de l’ampleur et un lendemain voit le jour.  

Karim Grandi-Baupain

 

Festival Question de Danse : du 29/09 au 19/10 à Marseille. Rens. : 04 96 11 11 20 / www.kelemenis.fr

Le programme complet du festival Question de danse ici