Non solo Medea
Emio Greco et Pieter C. Scholten, les deux chorégraphes du Ballet national de Marseille appréhendent le théâtre comme une micro-société qui surgit du moment, rassemble les gens dans l’ici et maintenant. Aussi ne pouvaient-ils pas omettre, pour cette nouvelle pièce du Ballet national de Marseille, qui sera créée cet été à Pompéi, la tradition du théâtre antique.
C’est donc tant par le corps que par les mots et la musique qu’ils posent la question de la fatalité et de la liberté humaine face à la violence de nos sociétés. Parce que les combats d’hier ne sont pas sans rappeler ceux d’aujourd’hui, la tragédie de Pompéi faisant écho à la fragilité du continent européen, Non solo Medea revêt une dimension intemporelle et universelle.
Véritable défi à la démesure d’un théâtre antique, le corps de dix-huit danseurs donne la réplique aux mots déclamés par une comédienne, rythmés au son de percussions jouées en live.
Le vendredi 27 juillet 2018 à 22h
10/38 €
www.vaison-danses.com
Rue Bernard Noël
84110 Vaison-la-Romaine
Article paru le mercredi 4 juillet 2018 dans Ventilo n° 413
Vaison Danses
Maîtres à danser
Pour sa vingt-troisième édition, le festival Vaison Danses mise sur les corps en mouvement, la poésie et des chorégraphies envoûtantes. Petit tour d’horizon.
Le festival international de danse dans le Théâtre Antique de Vaison-la-Romaine transporte le public au cœur de spectacles enivrants. Jon Boogz et Lil Buck présenteront ainsi une chorégraphie issue des arts urbains, Love Heals All Wounds, autour des problèmes sociaux et dont la slameuse Robin Sanders s’inspire pour déclamer une poésie sur fond d’injustice. Hervé Koubi s’interroge quant à lui sur notre civilisation. Dans Les Nuits barbares ou les premiers matins du monde, le chorégraphe allie danse contemporaine, hip-hop et acrobatie pour créer une œuvre atypique et envoûtante. Le polar des années 30 trouvera sa place avec Speakeasy de la compagnie The Rat Pack, une chorégraphie dynamique et pleine de rebondissements signée Régis Truchy, sur une musique de Chinese Man. Les Ballets Jazz de Montréal rendront quant à eux hommage à Léonard Cohen avec Dance Me, imaginé par les trois chorégraphes Andonis Foniadakis, Annabelle Lopez Ochoa et Ihsan Rustem. Une interprétation en cinq saisons de l’œuvre poétique du grand chanteur canadien disparu. Enfin, Emio Greco et Pieter C. Scholten présenteront (en première française) leur nouvelle création — leur dernière à la tête du Ballet National de Marseille —, Non solo Medea, tragédie moderne autour de la figure de Médée, posant la question de la fatalité et de la liberté humaine face à la violence de nos sociétés.Maud Van de Wiele