Helikopter + Still Life

Helikopter est un combat. Combat des musiciens, le Quatuor Arditti embarqué dans quatre hélicoptères en vol, contre le bruit assourdissant des pales, et la partition de Karlheinz Stockhausen qui glisse et crisse et crie infiniment. Combat des six danseurs contre cette musique pour cordes inouïe, qui les mouline, qui les assomme et qui les meut. Combat des corps à l’intérieur des projections vidéo de Holger Förterer, qui lance au sol des rotations de lumière blanche dans lesquelles ils inscrivent chacun leurs pas. Avec une précision époustouflante, une vitesse foudroyante parfois, vertigineuse comme les rotations qu’ils s’imposent, avec une constance dans l’ampleur du mouvement, toujours écrasé mais toujours déployé, ils dansent. Constamment. Les forces s’opposent, dans le contraste du noir et du blanc, comme si ce vacarme venu du ciel et projetant ces lignes au sol maintenait l’humanité sous sa chape concentrique.
Le voyage est rude, mais les corps résistent, difficilement, au bord de l’asphyxie puis de mieux en mieux, et imposent leur chair dans cet enfer mécanique, humains plus que jamais. Jusqu’à la magie du dernier mouvement, dans le silence enfin retrouvé.
Après avoir ouvert la saison, Still Life, création 2017 d’Angelin Preljocaj sera de nouveau présentée en deuxième partie de soirée.