Lab X Riam X Club Cabaret : The Hacker + Vladimir Ivkovic + Abstraxion B2B Ranxetrov

DJ sets techno / électro (jusqu'à 5h)

Le Laboratoire des possibles embarque aux côtés du Cabaret Aleatoire pour une aventure avec le RIAM Festival. Dans le planétarium de ce festival ouvert sur des formes innovantes et expérimentales, on trouve une mini-constellation qui, le temps d’une soirée, entend bien aligner les corps et les esprits. Artistes marseillais aux polarités complémentaires, Abstraxion et RanXetrov allumeront les premières étincelles pour ouvrir grand les astres sur l’univers de THE HACKER. Avec son nouveau side project, AMATO, dont le dernier EP sort en 2018 sur le label d’Helena Hauff, le Grenoblois emblématique de la sphère électronique française retrouve ses premiers amours et livre une nouvelle facette artistique de son répertoire. À la croisée de l’EBM des origines et d'une techno minimale et radicale, son live sombre et puissant nous laissera quelque part entre la terre et la lune, aux bons soins de Vladimir Ivkovic. Né dans le Belgrade de l’Ex-Yougoslavie, le boss des labels Offen music et Desolat est installé à Düsseldorf où il est résident du légendaire Salon des Amateurs - aux côtés notamment de Lena Willikens et Jan Schulte. De tubes dance en pépites rares, l’homme à la barbe folle est connu pour taquiner les genres et bidouiller les BPM dans des sets plein d’audace, entre low fi, psychésotérique chéper et disco. Le noyau atmosphérique n’est plus très loin.

VLADIMIR IVKOVIC (Rs/De)

Né et élevé à Berlgrade en Yougoslavie, témoin du pic culturel et de la désintégration de la société dans ses jeunes années, Vladimir Ivkovik est installé en Allemagne depuis le début des années 90.
Invité à jouer par des artistes comme Carlos Souffront, I-F. I-G ou Marco Passarani aux évènements Selected and Substance au début des années 2000, il a aussi longtemps été résident du Salon des Amateurs de Düsseldorf. Il est également l’homme derrière Offen Music, un label spécialisé dans l’authentique subjectivisme.

THE HACKER (FR)

Depuis le début des années 90, Michel Amato aka The Hacker est l’une des figures les plus discrète et à la fois emblématique de la scène électro française. Cet artiste visionnaire, passioné par l’avant garde techno, a étendu ses influences avec un son unique, habituellement décris comme un hommage à la puissance du synthé. C’est d’une part, en solo, un maitre de la techno froide et implacable, et d’une autre part, lorsqu’il s’allie avec Miss Kittin par exemple, l’un des maitres de l’electroclash, en portant haut les valeurs insouciantes de la New Wave.

Après une quantité impressionnante de singles sortis sur des labels comme Bordello a Parigi, Stilleben, Infiné ou Correspondant, des cuts en partenariat avec Miss Kittin en 2016 et un nombre incalculable de remix pour des artistes majeurs tels que Dave Gahan (Depeche Mode), Dave Clarke ou Boys Noize, The Hacker est de retour en 2017 avec un LP encensé par la critique sorti sur le label américain Dark Entries, sur lequel il livre une version plus minimaliste et dépouillée de sa musique.

À la suite de de son EP ‘Amato’, sortis sur Cititrax en 2016, un autre EP sous cet alias verra la jour sur le label d’Helena Hauff Return to Disorder début 2018. Son nouveau projet Live voit l’artiste retourner à ses racines, avec un set 100% analogue, directement inspiré de ses premiers amours pour la new wave et la techno / EBM puisante et sombre.

ABSTRAXION (FR)

Harold Boué aka Abstraxion est un producteur français basé à Marseille. Il a sorti fin 2013 son superbe premier album, Break of Lights, sur HAKT Recordings et sur le label de Nicolas Jaar, Other People. À la fin de 2014, son EP I Can not est sorti sur HAKT et il a été invité en janvier 2015 à l’émission de radio Tim Sweeney’s Beats In Space (NYC), puis sorti en avril sur Biologic Records Origami EP, produit en collaboration avec Kasper Bjørke. .

Abstraxion a déjà joué dans les principaux clubs du monde entier, en tournée avec DARKSIDE (Nicolas Jaar et David Harrington) et pour la première fois au Berghain / Panorama Bar en 2016.

Cabaret Aléatoire / Friche La Belle de Mai
Le vendredi 12 octobre 2018 à 23h
5/10 €
http://www.riam.info
41 rue Jobin
Friche La Belle de Mai
13003 Marseille
04 95 04 95 09

Article paru le mercredi 3 octobre 2018 dans Ventilo n° 415

Festival RIAM 2018

Techno logis

 

À contre-courant de la frénésie ambiante, le festival RIAM impose son rythme, tranquille et exigeant, pour nous emmener découvrir des perles sonores et des travaux inédits.

  Planètes découpées, poupées russes d’inconnu.e.s sous « x », ratures et flèches entrelacées : les Rencontres Internationales des Arts Multimédia affichent cette année une constellation de moments qui voguent entre les genres artistiques et assoient leur exigence riche d’éclectisme. À l’heure de la consommation effrénée des festivals boulimiques et des programmations trop bien ficelées, le festival RIAM propose avec finesse et délicatesse un parcours entre les mondes de l’art contemporain et ceux des musiques expérimentales. À leur rythme, les curieux peuvent se faire les visiteurs d’une exposition d’art ou les clubbeurs d’une soirée endiablée. À chaque lieu, à chaque temps, son ambiance et ses artistes associés. Chaque date est l’occasion d’une proposition cohérente, issue d’une collaboration ajustée avec chaque équipe et son lieu afférent : conférences et performances à Montevidéo, soirées festives au Cabaret Aléatoire et au Poste à Galène, plongée musicale dans les profondeurs secrètes du Metaphore Collectif, exposition, surprises nocturnes et musiques délicates dans le patio tropical de la Galerie Art-Cade des Grands Bains Douches, installations sculpturales à la galerie HLM... Il ne s’agit pas de satisfaire tous les goûts et de rafler tous les publics, mais plutôt de chercher, d’explorer les formes, pour emmener le public ailleurs. Porté par le souci d’apports réflexifs, le RIAM proposait l’année passée un focus sur la présence des femmes sur les scènes d’ici et d’ailleurs. Il semble que cette année invite à penser les rencontres de mondes qui ne se croisent guère d’aventure, « du white cube des galeries d’art au black box des clubs ». Pas de fatalisme ici, et même une franche apologie du futur, à l’instar de ce qu’affirme le collectif Black(s) To The Future, invité de cette édition, en affichant #INTHEFUTUREWETRUST sur sa plateforme virtuelle. Plus qu’une simple vision progressiste, B(s)TTF est un ovni dans l’univers numérique : « Nous sommes à la fois un médium (= créateur de contenus) et un média (= espace de diffusion) ; c’est-à-dire qu’ensemble — créatifs, chercheurs, activistes…—, nous proposons des formats pour raconter et construire autrement le monde dans lequel nous viv(i)ons / nous voulons vivre : inclusif, durable et décomplexé. » Plus encore, B(s)TTF pose de manière transversale et généreuse la place de l’africanité, affirmant qu’il s’agit d’un « engagement durable, que l’on soit afro-descendant.e.s ou non. » Une vision du monde que le RIAM nous propose d’explorer. Si la sélection donne la part belle aux performances électroniques, c’est pour mieux faire la preuve de leur richesse actuelle. Soucieux de nous emmener au plus profond de ses trouvailles ténébreuses, le festival fait briller la promesse d’une nuit folle en compagnie du collectif Metaphore. Aux tréfonds de cette « vaste nuit », Techno Thriller ne tremble pas et assène une dark techno terrifiante et revigorante. Le même soir, Nene H, ancienne joueuse de piano classique aujourd’hui Djette à la présence claire et concentrée, contraste avec l’ambiance éraflée de Techno Thriller. Sa transe porte à l’écoute de mille petits bruits délicats qui constituent peu à peu la constellation simple et efficace d’une électro sombre et envoûtante. Par sa programmation bigarrée, c’est à l’exploration que nous invite l’association Technè, porteuse depuis 2009 de ce festival qui, au-delà du RIAM, produit, édite et diffuse des artistes tout au long de l’année, sans perdre de vue la ligne de mire des « nouvelles technologies ». Si le terme est presque galvaudé, tant ces technologies ont pris racine dans notre quotidien, elles continuent de faire corps avec les propositions d’artistes expérimentant leurs infinies possibilités. Et il n’est pas anodin de souligner que ces recherches restent accessibles, car en dépit de l’exigence musicale, de nombreux événements du RIAM sont proposés gratuitement ou à des tarifs plus que raisonnables. Dans la lignée de ses productions innovantes, Technè échafaude depuis des années des alliances précieuses entre structures, projets et démarches. Là encore, il s’agit d’affiner des propositions en croisant des regards, comme la collaboration avec l’AMI et la Galerie Art-Cade. Celle-ci présentera le travail intimiste de la musicienne Enyang Ha suite à sa résidence marseillaise, ou encore créations originales de Christian Vialard à la tombée de la nuit, au son de la pop acidulée de Sylvie Astii, installée dans l’agréable jardin de la Galerie des Grands Bains Douches. Par ses invitations éclectiques, cosmiques mais ancrées dans le réel des lieux qui les accueille, le RIAM affirme sereinement qu’avant de fermer des portes, il faut franchir leur seuil et se laisser bercer. Au risque d’un détour, au risque d’une surprise… ou d’une claque.  

Mélanie Métier

 

Festival RIAM : du 12 au 27/10 à Marseille.

Rens. : www.riam.info

Le programme complet du festival RIAM ici