I called him Morgan (V.O.)

Documentaire de Kasper Collin (États-Unis/Suède - 2016 - 1h32). 

En parlant de lui, Helen donne le titre au film : "Je l’appelle Morgan." En donnant la parole à la femme de Lee Morgan, Kasper Collin ne mène aucune enquête sur le fait divers ayant écourté la carrière fulgurante du trompettiste de jazz. Le choix de quelques archives offre un aperçu de sa présence singulière. La discographie imposante est peu évoquée. L’essentiel consiste à saisir les mots d’Helen après un très long silence. Tout tourne autour d’une unique cassette audio entre souffle et sifflement. 

Videodrome 2
Le vendredi 30 novembre 2018 à 20h30
5 € (+ adhésion annuelle : 3 €)
www.videodrome2.fr
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41

Article paru le mercredi 31 octobre 2018 dans Ventilo n° 417

Cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) » au Vidéodrome 2

Play it again, Sam

 

Jusqu’au 4 novembre, le Videodrome 2 présente son nouveau cycle consacré aux liens étroits qu’entretinrent le cinéma et le jazz, avec la programmation de six films incontournables, mêlant fictions et documentaires.

  Qu’elle soit diégétique ou extra-diégétique, la partition musicale reste indissociable du geste cinématographique, même si certains cinéastes — rares — ont tenté de s’en extraire. La question fait l’objet, depuis de nombreuses décennies, de livres, thèses ou documentaires, et ne cesse de se renouveler dans la création contemporaine. Mais s’il est un genre musical qui reste définitivement fixé sur la pellicule, il s’agit sans conteste du jazz. L’un des premiers films parlants, lorsqu’on osa, avec hardiesse, la prise et la restitution du son synchrone, ne fut-il pas Le Chanteur de jazz d’Alan Crosland ? Outre que le jazz et le cinéma traversaient une contemporanéité qui força le mariage, l’un se fit parfois l’écho de l’autre, dans la liberté que le geste offrait. C’est cette tension créatrice qui traversa en l’occurrence les premiers opus de John Cassavetes. C’est dans ce cadre que l’équipe du Videodrome 2 nous offre à voir quelques grandes pages du cinéma qui doit autant à la note improvisée qu’à l’image en mouvement, l’un se nourrissant de l’autre. En six films, la salle du Cours Julien se teintera de noir et de bleu, et nous permettra de (re)voir les magnifiques documentaires de Shirley Clarke (Ornette Coleman : Made In America, film free jazz par excellence) ou John Coney (Space is the place). Sans oublier les chefs d’œuvres de John Cassavetes (Shadows), Otto Preminger (Autopsie d’un meurtre) ou Louis Malle (Ascenseur pour l’échafaud), avec les fameuses improvisations de Miles Davis sur les déambulations nocturnes de Jeanne Moreau.  

Emmanuel Vigne

 

Cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! (Vous n’avez encore rien entendu !) » : jusqu’au 4/11 au Vidéodrome 2 (49 Cours Julien, 6e).

Rens. : 04 91 42 75 41 / www.videodrome2.fr

Le programme complet du cycle « You ain’t heard nothin’ yet ! » ici