Matkormano
MATKORMANO
documentaire/expérimental de Julien LOUVET et Fabien RENNET
2016, 32min, n&b, vost angl 4:3, found footage, super8, VHS
production : 529 Dragons
trailer : https://vimeo.com/132557330 http://lightcone.org
Dans le village de Marsal, en Lorraine, on l'appelait "le mage" ou Matkormano. En 1950, Maurice Gérard a entamé un long voyage initiatique en Iran, en Inde, en Egypte et à Hawaii. De retour en France, il a enseigné le yoga à Paris. En 1965, à force de travaux alchimiques, lui et ses disciples ont réussi à transmuter la matière et à faire parler une statue-mère capable de réaliser des prédictions. Mais en novembre 1968, alors que ses talents de maître commencent à se faire connaître, deux de ses enfants sont enlevés et sa statue est volée.
2:13 PM et Damien Schultz
2:13 PM est une entité bicéphale née de la rencontre et de Julien Louvet (The Austrasian Goat, Malaïse, Gouffre, Yrsel, Bras Mort) et Eric Duriez (Prozack Maurice, Psom, The Nietzsche Buchannon, Gougoutte) en 2009.
La musique de 2:13 PM est un remodelage d’improvisations répondant à une volonté rituelle. L’instrumentarium se définit selon ce cadre. La bande originale de Matkormano, produite selon ces principes, a reçu le prix SACEM au Festival Côté Court 2016. 2:13 PM et Damien Schultz (poète sonore et performer) en proposeront une version live basée sur les travaux crypto-mystique du Mage de Marsal.
http://213pm.bandcamp.com
https://specific.bandcamp.com/album/matkormano
22h30 Kino Limo JUKEBOX MOVIES
Durée : 1h40 (extraits films : 1h15, art vivant : 20 min )
avec Muriel Lefebvre (musique et art vivant), Derek Woolfenden (choix des films), Guillaume Lebourg (montage et projection)
"Soirée consacrée à la musique afro américaine dans le cinéma (blues, jazz, soul, bossa nova...) !!!!
L'artiste Muriel Lefebvre, du collectif Curry Vavart, nous accompagnera dans un feu d'artifices d'extraits de films inclassables avec pour musique : Louis Prima, Captain Beefheart, Al Green, Diana Ross, Quincy Jones, The Emotions, Donny Hathaway...
Je ne vous invite donc surtout pas à venir de peur de vous frustrer de n'avoir suffisamment de place pour danser ou de vous provoquer une crise cardiaque face à une musique électrisante et contagieuse ! Ne venez pas prendre votre pied. Trop d'émotions peuvent être dangereuses pour la santé ! Ménagez-vous et restez chez vous plutôt que de trop bien manger et boire. Tout abus est dorénavant répréhensible par la loi ou nuisible. La "trop" bonne musique intégrée au "trop" bon cinéma et organisée/programmée par des gens "trop" géniaux dans un "trop" chouette lieu où l'on mange et l'on boit "trop" bien avec des gens "trop" sympas... n'est décidément pas pour vous !
Si vous êtes courageux, audacieux et téméraire. Bref, si vous aimez la meilleure et la seule musique la plus géniale au monde (dont je ne me suis jamais remis pour ceux qui me connaissent "trop" bien), vous n'avez donc qu'à venir ! Vous ne le regretterez pas, même dans votre tombe où vos nerfs vous feront encore swinguer !!!" Derek Woolfenden
Le Kino Limo est une programmation de formes courtes liées au cinéma (extraits de films, courts-métrages) déclinant une thématique bien précise. Des interventions artistiques (art vivant) viennent ponctuer de temps en temps la séance pour la rendre plus énergisante et interactive.
C'est Noëlle Tartier qui inaugure et stimule les séances du Kino Limo. Ancienne gérante du bar à vin Le Limonaire (et haut lieu de la chanson française qui a fermé depuis), elle défendit son lieu par une offensive artistique défiant la menace d'expulsion de toute l'équipe et défiant l'interdit de chanter ou de "faire du bruit" (de la musique "live"!?) par le propriétaire du lieu. Le Kino Limo est également née de sa rencontre avec l'équipe du Kino Club (ciné-club consacré aux films rares ou oubliés), événement culturel mensuel organisé à Paris par Curry Vavart, association artistique et pluridisciplinaire.
La programmation est assurée par Muriel Lefebvre (musique et art vivant) et Derek Woolfenden (choix des films). Guillaume Lebourg est responsable du montage et de la projection vidéo des films choisis. Parmi les thématiques déjà explorées : l'humour bête et méchant ("Trick or Treat"), l'utilisation de la chanson française au travers des films ("Juke Box Movies"), les cabrioles du corps des cascades aux arts martiaux ("Même Pas Mal !"), ou encore le sexe drôle ou cocasse à l'écran, de l'expérimental au cinéma dominant ("Même pas Q, même pas X!").
Le samedi 7 juillet 2018 à 21h
Prix libre
www.p-silo.org
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41
Article paru le mercredi 4 juillet 2018 dans Ventilo n° 413
Images Contre Nature 2018
Marge brute
La dix-huitième édition d’Images Contre Nature se déroulera derechef au Videodrome 2 : ce rendez-vous désormais incontournable de vidéo expérimentale offrira l’occasion de découvrir une pléiade d’œuvres hors normes, qui interrogent le sens même de l’image en mouvement.
Si Marseille peut être considérée comme une ville hors normes, c’est bel et bien que celles et ceux qui la font vivre le sont tout autant. La cité phocéenne a cette spécificité de propositions culturelles (nous préférerons le terme artistiques) qui égrènent tout au long de l’année les multiples regards que nous devons poser sur le monde. L’une des manifestations les plus originales et vivifiantes reste bel et bien le festival Images Contre Nature qui, depuis dix-huit ans, nous offre à voir les frontières de l’image en mouvement, dessinant de facto les contours d’un cinéma aujourd’hui vidé de son sens, ploutocratique, définitivement industriel. On ne peut parler ici d’un cinéma en marge, ou bien dans le sens que Jean-Luc Godard lui donne : « La marge, c’est ce qui fait tenir les pages ensemble. » Un adage qui correspond à l’activisme de l’équipe de P’Silo, dont la programmation proprement stupéfiante, par la rareté et la hardiesse des œuvres proposées, a permis au fil des dix-huit années de créer une œuvre dans l’œuvre. Images Contre Nature continue ainsi d’explorer un champ des langages de l’image en mouvement que bien peu de festivals abordent. Entre cinéma expérimental et vidéo d’art, sans n’être ni l’un ni l’autre, la vidéo expérimentale se joue de l’outil, de la sémiologie, de la colorimétrie, du récit (ou du non récit) et de la sédimentation visuelle qui fait sens dans l’œuvre. Pas étonnant, donc, que la fine équipe de P’Silo ait construit ce festival par propositions de programmes qui redéfinissent un lexique des langages, ouvrant ainsi le plus largement possible nos capacités de perception. Hormis la soirée d’ouverture — sur la thématique, combien passionnante, de filmer la transe — et celle de clôture — le ciné concert sur Matkormano et le Kino Limo Jukebox Movie —, les sept programmes au sein desquels se nichent les quatre-vingts films sélectionnés restent peu ou prou identiques : animé, espace, identité, long, mouvement, perception, sens, temps. Mais c’est le photogramme toujours recommencé qui offre une dimension presque panique à l’image en mouvement. Par ailleurs, l’association a depuis quelques années élu domicile à l’incontournable Videodrome 2, rendant les soirées plus conviviales encore, imposant cette dix-huitième édition comme l’un des rendez-vous estivaux à nul autre identique.Emmanuel Vigne