Méditation, magie et effluves planantes (V.O.)

Programme de courts-métrages américains (1h21): Lapis de James Whitney (1963/66), Yantra de James Whitney (1950/57), Chumulum de Ron Rice (1964) et Inauguration of the pleasure Dome de Kenneth Anger (1954/66)

Lapis

L’intention était une unité de structure qui résulterait en une expérience du tout… J’ai réduit le mode de structure à un motif pointilliste (dot pattern) qui donne une qualité appelée en Inde l’Akasha, un élément subtil avant la création comme la respiration de Brahma, la substance qui imprègne l’univers avant qu’il ne commence à s’effondrer, se diviser en un monde plus fini. Cette idée exprimée par des motifs pointilliste m’attirait beaucoup.

 

Yantra

Yantra était à la base un mythe alchimique de la création conçu comme processus de transformation, une tentative pour accomplir une unité entre les événements cosmiques et psychiques, une réunion des réalités intérieures et extérieures. D’un écran totalement lumineux, un lent fondu au noir et vers la lumière à nouveau, dont le temps s’accélère jusqu’à un clignotement image par image, de l’incréé (Akasha) ou Pleroma à une vibration moindre, introduisant un état plus bas de la forme de l’énergie. De cet état inférieur de la création, une autre division entre univers positif et négatif avec une séparation horizontale du haut et du bas (séparation du ciel et de la terre), divisant l’atome primordial. Un déplacement du centre mène à un mandala circulaire inscrit dans un carré à travers lequel le flux des particules du Serpent dressé Kundalini, tel une fontaine, crée une orbite tournante ou un vaisseau (Grail) en forme de mandala. Une involution graduelle et un vide progressif ramènent au début et terminent le film.

 

Chumulum

Le film de Ron Rice Chumulum a été réalisé à New York avec la participation des acteurs du film de Jack Smith, Norman Love, qui étaient en costumes, fumaient de l’herbe, méditaient, se balançaient sur des hamacs et se déplaçaient gracieusement au son lancinant du «chumulum», un instrument à cordes. La délicatesse et la transparence des couleurs et des textures ont une densité proche de celle du rêve, grâce aux surimpressions. Celles-ci, associées aux vrombissements hypnotiques du «chumulum», aux balancements des hamacs, aux ornements orientaux, de même que la confusion entre l’extérieur et l’intérieur, la danse cosmique des personnages costumés, la fumée tourbillonnante, font qu’un autre temps et un autre espace se déploient, une expansion de la conscience du corps. Selon P. Adams Siatney, « Le film devient une rêverie (celle du fumeur de haschich, Smith) dans laquelle le temps s’étire ou se rabat sur lui-même». Le film semble créer un espace cosmique qui combat l’aphasie de la vie moderne. »

 

Inauguration of the pleasure Dome

L’ombre de notre Seigneur Lucifer avance pendant que les Forces du Mal se rassemblent dans une messe de Minuit. La révolution du Magicien dansant autour de la Force de la Spirale Tournoyante, de la swastika solaire, jusqu’à ce que Lucifer -le Porteur de Lumière- fasse irruption.

 

 

Videodrome 2
Le mardi 1 février 2022 à 20h30
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